DOCUMENT – Alors que le sommet suisse pour la paix en Ukraine s’est achevé sur un constat d’échec dimanche 16 juin et que Vladimir Poutine a lui-même proposé vendredi 14 avril un nouveau cadre de négociation, le New York Times a publié la fin de semaine dernière le texte complet du projet de traité négocié à Istanbul entre Russes et Ukrainiens en mars 2022. Il est ainsi confirmé par un média de l’establishment américain que Washington et Londres ont fait échouer, à l’époque, un règlement rapide du conflit. Les Russes s’y montraient étonnamment peu intéressés par des annexions territoriales – à l’opposé des intentions prêtées par l’Occident à Poutine.
Nous reproduisons ci-dessus la version anglaise du projet de traité ukraino-russe qui avait été négocié à Istanbul entre Russes et Ukrainiens à la fin mars 2022. Ce texte devait servir de base à une négociation directe entre les deux Vladimir, Poutine et Zelensky.
Trois caractéristiques du texte
+ Le texte parle essentiellement de la neutralité militaire et diplomatique de l’Ukraine; du renoncement définitif de l’Ukraine à posséder des armes nucléaires; et de la réduction en taille de l’armée ukrainienne.
+ Le texte correspond bien aux exigences posées par les Russes dès le départ: il demande l’égalité de traitement entre russophones et ukrainophones. Et il aborde le sujet de la « dénazification », en particulier de la dissolution des milices fascisantes.
+ Aussi curieux que cela paraisse, le texte donne à comprendre -articles 8 et 9) que la Russie était prête à sen contenter de l’annexion de la Crimée (2014) et des deux Républiques de Donetsk et de Lougansk.
On se rappelle que la Russie avait retiré ses troupes de la région de Kiev, début avril 2022, en gage de bonne volonté.
En tout cas, on est très loin des intentions sombres prêtées à Vladimir Poutine par l’Occident.
Il semble se confirmer que la non-signature du traité d’Istanbul a été une terrible occasion manquée pour l’Ukraine.
Les anglo-saxons ont délegué à Boris Johnson la mission de « convaincre » Zelenski à Kiev de ne pas signer en avril 2022.