Votez Front Populaire ! le plus court chemin vers le chaos

Bonjour M. Verhaeghe. J’ai attentivement suivi votre vidéo mi réaliste, mi sinistre. Je sais que vous n’avez pas tort, sur tout ce que vous dites. Cependant… Cependant, et c’est probablement à cause de votre qualité d’entrepreneur, que dans vos prédictions, dans vos jugements, vous semblez atténuer, ou omettre d’invoquer la responsabilité du patronat, dans les départs à la retraite, de plus en plus prématurés, partout dans cette maudite Union européenne.

Je vis en Belgique (en Wallonie-qui-gagne, selon un ancien ministre, mais qui n’ jamais précisé quoi…) où j’ai eu la chance d’accomplir une carrière (quasi) complète, en tant qu’ouvrier spécialisé, dans l’usinage des métaux. Perso, je voulais bosser jusque 67 ans, dans ce pays où la pension légale est fixée à 65 ans. Las, ma dernière entreprise, ne l’entendait pas de cette oreille. Et alors qu’elle m’avait engagé en CDI, à l’âge de 53 ans, ne voilà-t-il pas que huit ans plus tard, sa nouvelle DRH, newlook, nous suggérait… fortement et avec persévérance, (ainsi qu’à quatre autres de mes collègues du même âge)… de (je cite) : “Ne pas faire l’année de trop” ?!? De privilégier le choix de vivre quelques années, prenant ignominieusement en exemples, le cas de deux collègues, prématurément décédés à quelques mois de leur retraite légale respective. Voilà qui n’incite pas à la volonté, fut-elle spontanée, de s’éterniser au travail.

Considérant vraisemblablement, que je ne me hâtais pas assez pour saisir cette “belle opportunité” de débarrasser le plancher, la Direction est allée jusqu’à supprimer les deux machines sur lesquelles je travaillais, en prévision de les remplacer par des nouvelles, plus performantes, qui, encore aujourd’hui, ne sont jamais arrivées. C’était en 2014, date à laquelle, on m’avait, faute de me virer, “placardisé” comme magasinier, comptant sans doute sur le fait que j’allais tellement m’ y faire ch***, qu’en 2015, je choisissais effectivement de partir contre mon gré. Je m’étais confié de cette mésaventure au patron des patrons belges de l’époque. Un certain Timmermans, qui chialait plus souvent qu’à son tour, sur les plateaux de télé, où il avait tribune ouverte permanente et où il ne manquait jamais de déplorer à demi-mots, combien le travailleur belge est feignasse, pressé de partir à la retraite, de manière si “irresponsable” envers les générations suivantes… Bien entendu, je ne reçus jamais de réponse. Non mais ! Un ouvrier de base, fut-il qualifié, qui a l’outrecuidance d’interpeller il capo di tutti i capi Timmermans ? Mais où on va, là ??? (Ironie)

Et c’est depuis cette époque, que je ne peux m’empêcher de réagir, chaque fois que j’entends accuser injustement, une partie des travailleurs, parmi les plus persévérants, qui sont mis dans le même sac, que ceux, effectivement existants, qui sont pressés de partir glander.

Et le plus scandaleux, c’est qu’à ma connaissance, aucun politique, aucun journaleux, aucun chroniqueur, n’évoque jamais le cas, ni à fortiori le taux réel des travailleurs poussés malgré eux, vers la sortie, pour cause de… burn out, une toute récente “maladie” qui à l’instar de… certaine “pandémie” arrange bien des affaires. Des affaires… capitalistes, il va sans dire. Et au détriment, il convient de le rappeler, de nos caisses sociales de plus en plus exsangues.

Veuillez agréer, Monsieur Verhaeghe mes respectueuses salutations d’une Wallonie, elle aussi, pas mal sinistrée.