Les banques jouent un rôle central dans l’introduction de l’euro numérique. D’une part, elles doivent mettre à disposition l’infrastructure nécessaire et veiller à la sécurité des données. D’autre part, leur charge de travail augmente en tant que « gardiens » dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, imposée par la loi. Les maisons de finance craignent de devoir supporter elles-mêmes la majeure partie des investissements et de perdre en même temps une partie des dépôts de leurs clients.
Selon la BCE, l’euro numérique devrait permettre d’effectuer des paiements sécurisés en temps réel – dans les magasins, en ligne ou entre particuliers. Pour cela, il sera nécessaire que les particuliers créent eux aussi un porte-monnaie électronique pour les euros numériques via leur banque commerciale. Ce porte-monnaie électronique pourra être alimenté par un compte de référence ou par le dépôt d’espèces, puis utilisé pour effectuer des paiements.
Mauvaise affaire ?
Étant donné qu’une limite de détention est prévue pour l’euro électronique (on parle actuellement de 3.000 euros), les montants dépassant cette limite doivent être transférés sur un compte de référence. Outre le virement ou le dépôt d’espèces, le transfert automatisé de monnaie scripturale vers la monnaie de la banque centrale et inversement est donc nécessaire. Selon le modèle dit « en cascade », les paiements entrants qui entraînent un dépassement de la limite de détention sont automatiquement convertis en totalité ou en partie en monnaie scripturale et crédités sur le compte de virement.
Les banques commerciales sont ainsi confrontées à de grands défis, car elles ont l’obligation de se connecter à l’infrastructure et de remplir leur rôle de « gardiens » – les autorités monétaires de la zone euro veulent étouffer dans l’œuf le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, même avec la monnaie numérique de la banque centrale.
En outre, les banques commerciales craignent qu’avec l’introduction de l’euro numérique, une partie de leurs dépôts ne s’écoule vers la banque centrale. Dans le contexte d’une éventuelle limite de détention de 3.000 euros par citoyen, le président des caisses d’épargne allemandes a récemment déclaré que le secteur bancaire allemand pourrait perdre des centaines de milliards d’euros.
Ces craintes sont réalistes dans la mesure où l’on peut s’attendre à ce que les États de la zone euro utilisent à l’avenir le porte-monnaie électronique pour les prestations sociales et les transferts. Il en va de même pour les transferts de paiements d’impôts et de taxes. Pour les banques commerciales, cela signifie une véritable fuite des dépôts qu’elles ne pourront pas compenser si facilement.
Burkhard Balz, membre du directoire de la Deutsche Bundesbank, estime que ces craintes sont infondées. Il admet au contraire qu’une limite de détention en cas de crise bancaire pourrait contrecarrer la fuite des dépôts vers l’euro numérique. Et il calcule que – avec une limite de détention de 500 euros par personne par exemple – les dépôts dans le système bancaire allemand diminueraient de moins de 50 milliards d’euros. Il s’agit d’une somme que le système bancaire allemand pourrait aisément supporter.
S&P Global Ratings s’attend en revanche à une faible acceptation de l’euro numérique si la limite de détention de 3.000 euros par personne s’avère correcte. Sur la base de cette hypothèse, l’agence de notation s’attend à une sortie limitée des dépôts auprès des banques de la zone euro. L’impact potentiel devrait également être atténué par le fait que les autorités ont opté pour un modèle d’intermédiation dans lequel les banques (et autres prestataires de services de paiement) sont rémunérées pour leur rôle dans la distribution des euros numériques.
Toutes les cartes de crédit émises par des institutions financières dépendantes de la grandes distribution ou de grandes entreprises (sogexia, floa, moneyland, etc.), avec des montants débiteurs limités de 3000 euros ou autres n’ont pas ruiné les banques traditionnelles. La carte de crédit BCE sera-t-elle plus qu’une de plus? ou sera-t-elle un nouveau monopole de la caste politico financière?
» Les maisons de finance craignent de devoir supporter elles-mêmes la majeure partie des investissements et de perdre en même temps une partie des dépôts de leurs clients. »
Avant de disparaître dans un avenir plus ou moins lointain?
La vraie question : qui peut croire que ça va rester limité à 3000€ dans la durée ?
Vu le coût de mise en place d’une telle infrastructure le but sera d’augmenter cela à terme ! Si cela devait se faire le risque est réel pour les banques et la concurrence interbancaire ; ce qui serait contraire aux règles européennes
!!!! Quel paradoxe encore une fois
L’euro numérique est un piège à engrenage, ils en s’ont coutumiers, on met le doigt et le corps entier est avalé et il sera très difficile d’en sortir.