Officiellement, les Jeux Olympiques sont une fête populaire, sportive (donc désintéressée), qui mettent l’image de la France en valeur. C’est la version pour les gogos. Dans la pratique, ils donnent à l’entourage présidentiel l’occasion d’utiliser leur proximité avec le pouvoir pour gagner pas mal d’argent de faire de bonnes affaires, avec l’image de la Tour Eiffel, de la Concorde et de l’Arc deTriomphe en toile de fond. Exemple : Bernard Arnault, notre champion de luxe qui, une fois de plus, va transformer la beauté de notre patrimoine en dividendes tout personnels…
Il faut se reporter à l’excellent site Glitz pour comprendre l’astuce : les Jeux Olympiques ne sont pas seulement un « événement » qui permet de mettre Paris sous les spots mondiaux… ils permettront aussi à Bernard Arnault, qui a fait jouer à plein sa proximité avec Emmanuel Macron, de gagner encore un peu plus d’argent en privatisant l’image de la capitale pour ses bonnes oeuvres. Selon Glitz, Arnault a même beaucoup participé à l’organisation de la cérémonie d’ouverture pour bien associer l’image de LVMH à l’opération. Bref, on croit tous que cette cérémonie « hors norme » est d’intérêt général, mais elle arrange bien les amis du Président aussi, et elle ne sera pas perdue pour eux.
On avait déjà souligné ce gênant mélange des genres l’an dernier, lorsque LVMH avait privatisé le Pont-Neuf pour vendre ses produits.
Nos lecteurs le savent, au Courrier des Stratèges, nous sommes des amis de l’entreprise privée. A condition qu’elle respecte les règles d’une concurrence loyale et égale. Bernard Arnault incarne le capitalisme que nous combattons : ce système de connivence où l’Etat intervient dans la vie économique comme instrument de quelques copains qui s’en mettent plein les poches au détriment des autres. Sur ce point, Arnault pousse le bouchon jusqu’au bout, puisque son enrichissement s’appuie non seulement sur le favoritisme dont il bénéficie de la part de décideurs (Macron, Hidalgo, etc.) aux ordres, mais aussi sur une privatisation pure et simple du patrimoine collectif.
De quel droit Arnault s’enrichit-il avec l’image d’un Paris qu’il n’a pas construit, mais qu’il transforme gratuitement en vaste espace publicitaire ?
La justice fiscale consiste ici à récupérer les dividendes que la connivence lui fait indument obtenir.
Et si certains doutent que la concurrence menée par Arnault est déloyale, je cite juste deux exemples d’entreprises allègrement pénalisées par les Jeux Olympiques : les petits restaurateurs parisiens privés de terrasses par les mesures de sécurité, Air France qui a perdu au moins 200 millions parce que les touristes évitent la France cet été.
Donc, les amis de Macron s’enrichissent, ceux qui sont loin du prince perdent de l’argent. Voilà le capitalisme de connivence. Beurk !
Défendez votre patrimoine
D’accord avec le fond l’article, mais franchement, ont-ils vraiment besoin d’évènements tels que les JO pour faire leurs magouilles ?
Certes, ça permet de faire savoir, afin d’attirer les gogos, mais n’ont-ils pas des moyens plus discrets d’arriver à leurs fins ?
Non seulement Air France a déjà perdu au moins 200 millions en baisse d’activité, mais en plus ils sont « partenaire officiel » donc ils financent directement leurs saigneurs (j’imagine que le « sang » n’est pas perdu pour tout le monde).
C’est pas grave, les clients payeront l’augmentation des billets, et si ça ne suffit pas les contribuables renfloueront. L’entreprise de connivence ne risque pas de couler… (sauf lorsque le pays tout entier aura coulé)
Bonjour à tous,
tout en sachant que la fortune de Monsieur Arnault a démarré par le « don » de l’Etat des entreprises Boussac St-Frères (textile), qui possédaient Dior. Il a su ne conserver que Dior, vendant la partie textile, en prenant quelques libertés avec l’accord conclu avec l’Etat dans le cadre de cette « reprise ».
La connivence avec l’État existe bien sûr et dans le cas d’ Arnault, elle est une manifestation de cet oligarchisme ploutocratique dont parle Jeffrey Sachs, mais il y a aussi, beaucoup plus largement, des connivences entre patrons lesquels, en fait, détestent la concurrence et essaient en permanence de la réduire ou de la supprimer pour augmenter leurs bénéfices. Mon expérience personnelle m’a appris que la concurrence peut être féroce quand il y a plus de trois ou quatre concurrents sur un même segment de marché, parce que dans cette situation, les ententes sont difficiles ou impossibles, mais quand il ne reste plus que trois ou quatre concurrents, la concurrence devient connivence. Ce phénomène n’est pas marginal mais, au contraire, massif. Quand l’État ne fait pas ce qu’il faut pour empêcher ces connivences, le capitalisme devient un enfer dans lequel les pires des margoulins prennent littéralement le pouvoir. C’est ce qui se passe dans tout l’Occident libéral et tout d’abord dans ce paradis de l’ordre spontané que sont les États-Unis. Selon Pascal Boyer, qui est l’actuel titulaire de la chaire Henry Luce d’anthropologie de l’Université George Washington de Saint-Louis (Missouri), de nombreuses études montrent que les psychopathes sont surreprésentés parmi les chefs d’entreprises et parmi les politiciens (mais aussi parmi les criminels). Une étude australienne réalisée par un laboratoire de la Bond University a montré que 20% des chefs d’entreprises sont des psychopathes purs (il y a , en plus , des personnes présentant certains traits de la psychopathie sans être de purs psychopathes) tandis que dans l’ensemble de la population, ils ne sont que 1% (Abigail Marsh). C’est un fait qui m’a frappé tout au long de ma vie professionnelle et qui m’a amené à m’intéresser à ce sujet qui n’est jamais abordé. Certains disent que ce type de profil est nécessaire au dynamisme économique mais on peut en douter. Quoi qu’il en soit, on ne peut pas laisser de tels individus sans foi ni loi totalement libres de leurs actions et de leurs exactions. Le capitalisme ne peut pas être livré à lui-même dans le cadre d’un ordre spontané; il doit être rigoureusement encadré au sein d’un ordre républicain.
En exemple pas si ancien que ce que vous expliquez au début de votre message : l’entente entre les 3 gros des télécoms, il y a environ 15 ans.
De mémoire, SFR, Bouygues, France Télécom.
Ce n’est plus du capitalisme ou du capitalisme libéral ce que vous décrivez.
Si la corruption qui est sous entendue dans votre commentaire est la, on s’approche plutôt des méthodes communistes de bas étage que d’autres choses.
Arnault est doué mais aujourd’hui il cherche plus de pouvoir, l’argent ne devrait pas suffire pour l’obtenir.
Nos régimes tout sauf démocratiques devraient pourvoir par simple pétition représentant tel ou tel poucentage de la population suffire à contrer ces phénomènes mais malheureusement la majorité n’est pas entendable donc continuons d’aller nous faire cuire un œuf
je suis surpris que vous ne voyez que cela.
En effet, je suis frappé de la nullité de cet évenement, voire la honte que represente cet évenement.
La pauvreté de cet évenement ne montre pas notre richesse mais notre pauvreté : notre pauvreté en terme de création, d’invention et j’en passe.
C’est dommage qu’ Hermès n’a pas été à la place de LVMH
Vous avez sans doute raison sur le fond mais on aimerait davantage d’exemples concrets pour soutenir votre propos. Il ne doit pas y avoir que la robe Dior de Mme Dion.
La gauche glorifie partout et toujours la laideur. Elle a trouvé la pierre philosophale pour tout transformer en caca.