Pour l’instant, c’est tout feu tout flamme ! Le Nouveau Front Populaire annonce tous azimuts son programme prétendument généreux (fondé sur un resserrement du pouvoir autour des corps intermédiaires, en éludant méthodiquement les salariés du secteur privée et les entrepreneurs), avec des augmentations massives des dépenses publiques, supposément garantes de l’égalité et du bonheur des peuples. En particulier, Lucie Castets, qui fait toujours campagne pour être Première Ministre, annonce une abrogation rapide de la retraite à 64 ans imposée au forceps par Macron. Bien entendu, elle oublie de préciser que, dans la durée, cette réforme s’accompagnera d’une baisse des retraites, comme ce fut le cas sous Marisol Touraine.
Lucie Castets n’oublie désormais pas une occasion d’annoncer l’abrogation immédiate de la réforme impopulaire des retraites imposée par Emmanuel Macron, repoussant l’âge de départ légal à 64 ans. Et on peut le comprendre au fond : il n’y a pas plus facile que de mettre en avant ce genre de mesure pour justifier son arrivée au pouvoir.
Toute la question est évidemment de savoir qui compensera le coût exorbitant de cette décision.
L’état d’avachissement dans lequel le pays se trouve après 40 ans de régime sévère de télévision poubelle, d’abaissement général du niveau intellectuel, de manipulations de type Nudge destinées à convaincre les citoyens ordinaires qu’il existe des boucs-émissaires commodes pour expliquer des problèmes pourtant évidents (les retraites seraient en danger à cause de Black Rock et de Rothschild qui veulent en récupérer les fonds, et non à cause d’un excès de dépenses par rapport à des recettes pourtant confiscatoires ; il suffirait de financer les retraites grâce à la miraculeuse productivité plutôt que par des cotisations sur les salaires ; le déficit vient des Algériens qui fraudent en faisant vivre leur grand-mère jusqu’à 140 ans ; et autres balivernes) – bref, notre décadence générale nous masque très largement la cause simple des phénomènes simples.
S’agissant des retraites, on énumérera simplement quelques faits bien connus (mais délibérément oubliés) qui expliquent le marasme français, proche du marasme grec en son temps :
- le régime de Vichy a instauré la retraite par répartition à 65 ans par une loi de mars 1941, époque où l’espérance de vie à la naissance n’était même pas de 70 ans
- depuis 1945, l’espérance de vie n’a cessé d’augmenter
- en 1981, François Mitterrand a baissé l’âge de la retraite à 60 ans, créant un effet de ciseau délétère, entre une hausse rapide de l’espérance de vie et une augmentation artificielle du temps passé à la retraite
- parallèlement, la natalité a commencé à décrocher
Donc, d’un côté, les dépenses ont fortement augmenté, avec un volume croissant de retraités passant de plus en plus de temps à la retraite et, d’un autre côté, une raréfaction des ressources pour financer ce système, malgré une forte augmentation des taux de cotisations
Comme on le voit sur ce graphique, la durée moyenne passée à la retraite n’a cessé d’augmenter pour les générations nées en 1930 et 1950… alors même que le nombre d’enfants par femme ne cessait de diminuer.
Bien entendu, il faut trouver de plus en plus d’argent pour financer les retraites mensuelles des gens qui ne cotisent plus… Et, sur ce point, le NFP, qui annonce une dégradation de la situation structurelle, reste muet.
- en 2003, François Fillon avait inscrit dans la loi un ratio du temps passé en activité et du temps passé à la retraite qui devait pour ainsi dire automatiquement garantir l’égalité intergénérationnelle en repoussant l’âge de départ à la retraire chaque fois que l’espérance de vie s’allongeait.
- lorsque François Hollande est arrivé au pouvoir, notre système de retraites est devenu à nouveau fortement déficitaire, et sa ministre en charge des retraites (avec, dans son cabinet, des conseillers comme Gabriel Attal, ne l’oublions jamais) ont décidé d’allonger progressivement la durée de cotisations à la retraite, sans toucher ouvertement à l’âge de départ. Dans la durée, l’effet était le même.
- comme cette mesure d’allongement de la durée de cotisation ne suffisait pas, Marisol Touraine a entamé une politique de désindexation des retraites (les revalorisations ont été retardées de six mois) qui n’était rien d’autre qu’une politique de baisse des retraites qui ne disait pas son nom
Aujourd’hui, le COR (Conseil d’Orientation des Retraites) ne cache nullement son intention de baisser durablement le montant moyen des retraites. Voici le graphique proposé dans le rapport de juin 2024 :
La bureaucratie au pouvoir a, dans tous les cas, inscrit dans ses tablettes une baisse durable du niveau de vie des retraités.
Sur le fond, le NFP ne pourra faire de miracle, et Lucie Castets prend bien garde de ne pas rappeler la technique utilisée par Marisol Touraine pour rééquilibrer les régimes de retraites :
- ne pas toucher à l’âge de départ légal
- allonger la durée de cotisations
- baisser les retraites sans le dire
Le NFP se bat sur le symbole de l’âge de départ, mais prends bien garde de parler du reste. Notamment de la baisse des retraites qui sera le prix à payer pour maintenir le coûteux symbole de l’âge de départ à 62 ans.
Sans compter que, comme nous l’avons déjà montré, notre système de retraite actuel consiste à faire payer les smicards du secteur privé pour enrichir les cadres de la fonction publique.
Rappelons, sur ce point, que nous nous mobilisons depuis plusieurs mois pour vous aider à vous constituer une retraite décente sans compter sur le monopole public de la CNAV. Notre chaîne Youtube “Patrimoine” est aussi faite pour ça.
Rejoindre la chaîne “Patrimoine”
Je m’abonne à la chaîne Youtube
Le Courrier des Stratèges
Pensez par vous-même
L’état devrait être là pour garantir une retraite minimum et décente à tout le monde (personne légalement installée sur le territoire pas le monde entier) et qui a cotisé au système (hors période chômage, arrêt, etc).
Les cotisations devraient être abaissées fortement pour redonner du pouvoir d’achat et de la marge aux entreprises.
Ceux qui voudront plus à la retraite devront se débrouiller par eux-mêmes en épargnant !
Un peu de gestion étatique pour faire plaisir aux français avachis et ne laisser personne sur le bord de la route mais terminer de garantir un train de vie élevé sur le dos des gens qui bossent !!!!!
Maintenant comment faire pour ceux qui ont raqué et qui raquent depuis des années pour ne pas les léser ???? C’est la grande question à 3 bitcoins
Existe-t-il encore des places de salarié pour travailler au delà de 62 ans dans notre économie peu motivée et passive qui a du mal à s’adapter aux avancées des progrès techniques? L’age de la retraité est un état de fait pour tous sauf pour les fonctionnaires qui profitent du privilège d’un état de droit et qui non aucun scrupule à recevoir une réminération pour ne rien faire.
Entièrement d’accord avec vous. Supposons que la France décide d’abandonner les système de retraite par répartition pour aller vers un système par capitalisation. Le problème que je vois, et qu’il faudra résoudre si on veut y arriver, c’est comment fait-on pour la transition ? Je pense qu’il y a là un problème intéressant et complexe à résoudre. Si vous avez des idées sur la manière de s’y prendre, je serais intéressée de les connaître.
C’est bien Pierre Laroque qui a créé la retraite par répartition mais en mars 1941. Ça fait une belle tâche dans les legendes dorées colportées par les résistants.
Si les gens ne font pas d’enfants il faudra faire travailler les gens jusqu’à 80 ans comme au Japon.
On peut aussi arrêter de faire peser cela sur les enfants et faire de la capitalisation et devenir propriétaire des entreprises françaises et/ou européennes