Mois après mois, et même semaine après semaine, les informations et les signaux s’accumulent sur les risques grandissants d’une faillite de l’Etat. Mais, à l’instar d’une classe politique qu’ils prétendent détester, les Français n’y accordent aucun intérêt et pensent même que cette crise est une invention délirante destinée à enrichir Black Rock ou Vanguard. C’est le triomphe de la pensée primitive magique : les difficultés n’existent pas, et l’argent pour sauver l’Etat va miraculeusement apparaître après une procession de la Vierge dans nos rues, et quelques rosaires marmonnés nuitamment au Sacré-Coeur. Une bonne faillite remettra tout cela d’équerre et dissipera (temporairement) ces illusions naïves.
- Bruno Le Maire a annoncé hier que le déficit pour 2024 ne serait pas de 5,1% comme prévu initialement, mais de 5,6%, soit environ 15 milliards de dérapage
- Les lecteurs du Courrier ne sont pas surpris, puisque nous évoquons régulièrement ces dérapages depuis le mois de juin
- L'essentiel de l'attention est absorbé par le choix d'un Premier Ministre... et pourtant l'Etat court à la faillite
- Nous réexpliquons ici pourquoi non seulement nous sommes favorables à cette faillite, mais pourquoi nous plaidons pour son accélération grâce à la désignation de Lucie Castets à Matignon
Il y a quelque chose dans cette annonce cataclysmique faite hier par Bruno Le Maire (15 milliards de dérapage budgétaire incontrôlé, après une année 2023 déjà folklorique), c’est le déni puéril, primitif, superstitieux d’une majorité de Français face à la gravité de la situation.
Ainsi, la caste est absorbée, comme toujours, car elle est cupide et incorrigible, par la distribution des prébendes : qui sera Premier Ministre ? qui sera ministre ? le pays s’effondre… mais ce sont les chapeaux à plumes qui l’occupe, dans son étrange danse autour du volcan.
Plus préoccupant, un grand nombre de Français ordinaires croit que cette crise de la dette est une invention de mauvais coucheurs, souvent affublés du titre déshonorant de « néo-libéraux ». Beaucoup imaginent qu’il suffira de quelques prières à la Sainte Vierge du Trésor Public pour que l’argent caché sous les sabots des chevaux viennent remplir les caisses de l’Etat et résolvent la crise sans aucun effort.
Au pire, augmentons les impôts. Comme toujours, il existe une grande majorité de Français favorable à une augmentation des impôts… pour les minorités auxquelles ils n’appartiennent pas, bien entendu. Car on peut toujours imaginer des efforts, mais à condition que ce soit les autres qui les fassent.
La réalité est pourtant tenace :
- les impôts rendent moins parce qu’ils ne sont plus adaptés à la vie contemporaine, et parce qu’ils sont trop élevés là où ils frappent
- les dépenses explosent, notamment parce que plus personne ne contrôle l’administration
- le pays ne produit plus, ne vend plus, achète sans relâche à l’étranger, et considère que les allocations sociales soient un droit imprescriptible
Bref, les Français rêvent et la réalité avance. Le rêve permanent, l’espérance d’un sauvetage miraculeux par la Sainte Vierge, rendent inaudible le discours sur la réalité.
Comment en sortir ?
Par une bonne faillite, assumée, réparatrice, libératrice. C’est en touchant le fond que nous parviendrons à remonter.
Pour y parvenir, je l’ai déjà dit, et même pour accélérer le phénomène, le bon sens est de nommer Lucie Castets à Matignon, dont le programme ruinera la France en quelques semaines, voire quelques jours.
Le Courrier des Stratèges
Pensez par vous-même
A Byzance, on glosait sur le sexe des anges pendant le siège des Turcs. Nous, nous savons que les anges sont non-genrés, ou un truc comme ça…
Plus sérieusement, si la Sainte Vierge doit intervenir, après la cérémonie d’ouverture des JO, cela risque plutôt d’être pour nous faire pulvériser par son fils (et in pulverem reverteris)…
Je pense qye, tout simplement, les Français dans leur majorité, ne sont pas réellement informés de la situation du pays.
Quand un mauvais chiffre des finances publiques est annoncé, suit toujours une intervention pour « relativiser »…
A priori il n’y a pas tant que ça de français qui croient à l’argent magique. Je ne sais pas qui sont les personnes qui font partie de votre entourage mais de mon côté les gens se rendent bien compte que c’est le bordel.
Vous parlez d’une faillite assumée ? Mais qui va l’assumer ? Pas ceux qui l’ont créée !
Je vous rejoins cependant mieux vaut une fin dans l’horreur qu’une horreur sans fin !
Cependant rien n’étant jamais sûr il faut aussi avoir conscience que cela peut ne pas du tout se passer comme vous le souhaiteriez et que les sangsues du système n’accepteront pas de lâcher leurs rentes sans tenter de nous essorer complètement avant
La faillite est aussi purificatrice que la guerre civile, chacune de son abcès respectif… il n’en est pas moins vrai que les soins sont très longs et excessivement douloureux…
50 ans de gabegie, de déficits publics, de délires sociaux et sociétaux via une propagande effrénée
1. des politiciens tous plus ou moins de gauche,
2. d’une caste de fonctionnaires corrompus,
3. de médias subventionnés et aux ordres du pouvoir,
4. d’une éducation nationale gauchiste et en décomposition,
5. d’une justice dévoyée et laxiste
ont formaté et avachi l’immense majorité des français. La tache de rééducation est COLOSSALE.
Et donc on ne peut que souscrire à votre analyse et à votre solution : Une bonne faillite, assumée, réparatrice, libératrice. C’est en touchant le fond que nous parviendrons à remonter. » Pour y parvenir, pour accélérer le phénomène, le bon sens est de nommer Lucie Castets à Matignon, dont le programme ruinera la France en quelques semaines, voire quelques jours. »