Très souvent, nous lisons des contributions où des lecteurs dénoncent volontiers la bureaucratie et sa corruption, mais plaident pour un retour à un Etat débarrassé de ses vices et de ses dégénérescences. Mais un Etat de ce type existe-t-il vraiment ? Ou n’est-il pas plutôt une utopie ou un fantasme construit par les incorrigibles partisans de la société verticale, administrée, encadrée, comme dit Yves-Marie Adeline dans un ouvrage que nous évoquerons la semaine prochaine ? Entretien…
Dans la continuité de nos entretiens sur l’Ancien Régime, nous “dévions” provisoirement pour évoquer la place de l’Etat sous la monarchie absolue, et sur le besoin ou non d’Etat dans la société.
Au fond, l’Etat est-il une survivance de la société encadrée d’Ancien Régime, ou bien est-il à la fois une réalité spontanée et une nécessité pour la construction d’une cité heureuse ?
C’est ici l’occasion de nuancer un certain nombre de points essentiels :
- personne ne conteste réellement la nécessité d’un Etat régalien (levant les impôts, assurant la police, défendant les frontières, négociant les traités, rendant la justice, levant l’impôt et probablement construisant des routes et des réseaux électriques et numériques)
- le débat porte sur les missions supplémentaires de l’Etat : l’école, la santé, l’emploi, et quelques autres. En avons-nous réellement besoin ? Ou sont-elles simplement des prétextes pour occuper des fonctionnaires naturellement producteurs de procédures démocratiques ?
C’est l’occasion de rappeler la théorie du déséquilibre général : régulièrement, il est nécessaire de “purger” les structures étatiques sédimentées sur et par la bureaucratie, pour retrouver la voie d’une plus grande agilité de la société. Quitte à “rebureaucratiser” ensuite.
Le Courrier des Stratèges
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