Historiquement, la France est la protectrice du Liban. C’était il y a longtemps. Alors qu’Israël procède à des bombardements dramatiques qui achèvent un peu plus un pays déjà meurtri par les pénuries et les crises, la France constate que sa proposition de trêve a été balayée par Netanyahou, et reste les bras croisés. Décidément, nous avons renoncé à tout ce qui faisait notre pays.
→ Comme nous l'avions annoncé, la guerre fait désormais rage au Liban, où Israël multiplie les bombardements d'une violence extrême
→ L'aviation israélienne a largué une bombe anti-bunker de 2.000 tonnes sur le quartier général souterrain du Hamas
→ Une certaine confusion règne sur l'état de santé du secrétaire général du Hezbollah, qui aurait pu être blessé dans l'explosion
→ Différents bombardements semblent avoir lieu sur l'ensemble du pays
Nous avons tous en tête le martyr subi depuis plusieurs années par le Liban :
- l’explosion terrible au port de Beyrouth
- les coupures d’électricité incessantes
- la crise bancaire qui a ruiné les Libanais
A ces fléaux, les violentes attaques israéliennes ajoutent le pire et ressemblent à la mise à mort d’un pays à l’agonie.
Comme nous l’indiquions cette semaine, la guerre a commencé entre Israël et le Hezbollah, et déjà le Liban paie un prix exorbitant pour ce conflit. En l’état, le bombardement subi dans le sud de Beyrouth, dans une zone très peuplée, avec une bombe de 2.000 tonnes anti-bunker pour souffler le quartier général souterrain du Hezbollah, s’ajoute aux nombreux bombardements menés depuis plusieurs jours dans l’ensemble du pays.
Cette fois, les dégâts sont colossaux et constituent probablement un tournant dans la guerre : les heures qui viennent diront si le Hezbollah dispose d’une force de frappe capable de faire plier l’ennemi, et si l’Iran se mêlera à la danse.
Nous l’avons déjà dit : il est très probable que l’armée israélienne intervienne “au sol” au Liban, pour une durée probablement la plus courte possible, mais dans un conflit “chaud” et direct. Nul ne sait jusqu’où cette intervention peut porter le monde, notamment parce qu’il est difficile de savoir en l’état dans quelle mesure le Hezbollah est affaibli.
Cet affaiblissement du Hezbollah est en partie dû aux assassinats ciblés israéliens, et aux dégâts éventuels causés par le bombardement d’aujourd’hui sur le quartier général du mouvement. Les Israéliens ont soutenu que Nasrallah, le chef du Hezbollah, y aurait trouvé la mort, mais certaines sources parlent de blessures, d’autres affirment qu’il est en bonne santé. Il est vraisemblable en tout cas que plusieurs dirigeants du Hezbollah soient morts dans cette opération, au moment même où les troupes au sol vont devoir livrer combat.
Il se trouve que cette accélération a lieu pendant l’Assemblée générale de l’ONU. Conscients des intentions belliqueuses d’Israël, la France et les Etats-Unis ont profité de cette occasion pour proposer une trêve de trois semaines à Israël. Netanyahou l’a écartée d’un revers de la main, bien décidé à faire la guerre.
Historiquement, la France est la protectrice du Liban. Le spectacle qu’elle offre est terrible aujourd’hui : incapable d’imposer la paix, elle ne prend même plus position contre la guerre faite à son protectorat historique.
Nous sommes décidément tombés bien bas, et l’accession de Macron au pouvoir n’a certainement pas inversé cette tendance. Bien au contraire.
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Martyre, pas martyr. Le peuple libanais est un martyr subissant un martyre
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Votre plaidoyer pro-Liban se heurte à une réalité à ce jour. Le Liban en tant qu’état n’existe plus depuis longtemps, à mon humble avis.
“Un démantèlement du Liban est possible sinon probable. Israël peut très bien occuper le sud, afin de se protéger d’un retour du Hezbollah et la Syrie reprendre le contrôle de Beyrouth, qui est le port de Damas. Sans exclure un contrôle du nord du pays par la Turquie. État artificiel, construit à la suite du mandat français, le Liban trouvait sa justification dans la présence d’une forte population chrétienne francophone. Or, du fait des guerres et des drames économiques et sociaux, une grande partie de cette population a aujourd’hui émigré, en France, mais aussi aux États-Unis et au Brésil. Cela affaiblit le Liban en lui retirant des cadres formés et reliés au reste du monde, mais cela retire aussi au pays l’une de ses raisons existentielles. Dans ces conditions, un démantèlement et un partage des territoires ne sont pas à exclure, ce qui conviendrait aux pays voisins qui pourraient ainsi accroître leur sécurité”. J.B. Noé
ce n’est pas une raison pour massacrer les libanais, comme le font les israéliens depuis 1982
On sait très bien comment se passera l’occupation israélienne : il n’y a qu’à voir en Cisjordanie et les guerres précédentes avec le Liban.
Israël n’apporte que la guerre et les massacres depuis 75 ans : le monde commence à en prendre conscience.
Quand Netanyahou a pris la parole lors de l’Assemblée générale de l’ONU, un grand nombre de délégations ont quitté la salle. Quelle leçon!…