La bureaucratie sanitaire interdit à Raoult d’exercer la médecine

La bureaucratie sanitaire interdit à Raoult d’exercer la médecine
File photo dated March 2, 2020 of Prof. Didier Raoult during a press visit of the Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée Infection, in Marseille, France. Renowned research professor Raoult has reported successful results from a new treatment for Covid-19, with early tests suggesting it can stop the virus from being contagious in just six days. Professor Didier Raoult from infection hospital l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Mediterranee Infection in Marseille, published a video explaining the trials on Monday March 16. While the data have not yet been published, and should therefore be interpreted with caution, this non-randomised, unblinded study showed a strong reduction in viral load with hydroxychloroquine. Photo by Moura/ANDBZ/Abaca/Sipa USA(Sipa via AP Images)

L’iconoclaste Raoult , chantre de l’hydroxychloroquine et connu pour son insoumission aux élites parisiennes, est interdit d’exercer la médecine durant deux ans. Initialement blâmé en décembre 2021, l’infectiologue marseillais était évalué par ses pairs suite à des accusations d’entorses au code de déontologie médicale, liées notamment à la promotion de l’hydroxychloroquine pour traiter le Covid. Raoult voit aujourd’hui sa sanction considérablement alourdie après appel : il est désormais interdit d’exercer la médecine pendant deux ans, à compter du 1er février prochain. Depuis la crise COVID, on sait que le savant marseillais s’est attiré beaucoup d’ennemis, à commencer par des ennemis dans le corps médical lui-même.

Durant la crise COVID, le Pr. Didier Raoult proposait d’utiliser un célèbre anti-paludéen pour traiter le Covid-19 : l’hydroxychloroquine. Selon une décision révélée par Le Parisien 3 octobre, l’Ordre des médecins a interdit au célèbre professeur marseillais Didier Raoult de pratiquer la médecine pendant deux ans, une sanction qui entrera en vigueur à partir du 1er février. Pour rappel, depuis fin 2020, l’infectiologue marseillais a été visé par deux plaintes déposées par l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône et le conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom). Le professeur Raoult avait immédiatement réagi en portant plainte à son tour contre le président du Cnom, Patrick Bouet, pour “harcèlement”. Vendredi 6 septembre 2024 dernier, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait annoncé qu’elle allait également  saisir la justice à la suite d’une nouvelle publication scientifique de Raoult sur l’hydroxychloroquine.

Didier Raoult, un contre-pouvoir gênant

La chambre disciplinaire nationale a reproché à Didier Raoult de ne pas s’être appuyé sur des données fiables dans ses prises de position publiques. L’Ordre des médecins lui reproche également d’avoir promu un traitement expérimental, sans preuve scientifique suffisante, mettant ainsi en cause son devoir de prudence.

Toutefois, il est à noter que Raoult n’a pas fait courir de risques injustifiés à ses patients, ayant prescrit l’hydroxychloroquine dans les doses usuelles et évité de traiter les patients présentant les plus grands risques.

L’un des points centraux de cette sanction réside dans une étude menée par Raoult et son équipe à l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, impliquant environ 30 000 patients.

A l’époque dans la tribune du Monde , on pouvait lire:

Ces pratiques ont mené à la mise à disposition récente en « preprint »des données issues de plus de 30 000 patients, constituant ainsi vraisemblablement le plus grand essai thérapeutique « sauvage » connu à ce jour“.

L’Ordre des médecins lui reproche d’avoir mené cette étude sans l’accord des autorités sanitaires compétentes et de l’avoir publiée en enfreignant les principes de rigueur scientifique.

Critiques contre les mesures sanitaires

En plus de ses recommandations sur l’hydroxychloroquine, à l’IHU de Marseille, on n’a pas voulu suivre la doxa politico-industrielle qui devait mener à la vaccination obligatoire contre le COVID-19. Didier Raoult a vivement critiqué la vaccination de masse et les mesures de confinement mises en place pendant le COVID. Ces prises de position ont nui, selon l’Ordre des médecins, aux efforts des autorités sanitaires pour protéger la population.

Outre ses critiques publiques, Raoult est également sanctionné pour son attitude envers ses confrères et les autres établissements médicaux. Ses déclarations, jugées trop agressives, ont mis à mal la confraternité, un principe fondamental de la profession médicale. Il a notamment affirmé qu’un médecin avait mené des essais dans lesquels « des enfants sont morts », un propos jugé inacceptable par l’Ordre.

A note que , Didier Raoult n’a plus aucune fonction hospitalière ni universitaire à l’IHU depuis qu’il en a quitté la direction, en septembre 2022. La sanction en appel est donc avant tout symbolique le concernant,