Personne n’a le temps de lire les délires des députés de gauche, menés par Jérôme Guedj, l’énarque pas mélenchoniste (car pro-israélien), mais en parfait accord avec ses anciens amis mélenchonistes, sur la loi de financement de la sécurité sociale. C’est bien dommage ! car tous les lecteurs plus ou moins attentionnés y trouveront les traces d’une étrange mentalité que nous appelons celle de l’assignation : si tu nais prolétaire, tu dois rester prolétaire, pour ton plus grand bonheur ! Si tu es né bourgeois, profites-en, on ne contestera pas ton statut. Au contraire ! on fera tout pour ne pas le contester, tout en faisant croire le contraire…
Dans l’immense imbroglio que les débats budgétaires dessinent (budget de l’Etat et budget de la sécurité sociale), plus personne n’a le temps de détailler les délires (et leur signification !) de la gauche au Parlement… Pourtant, au-delà des postures faciles en faveur du bien et de la bien-pensance, une question prend forme : au-delà des apparences et des déclarations d’intention que chacun peut prononcer sans manger de pain, à quel jeu joue la gauche, qu’elle soit insoumise ou socialiste ? Veut-elle vraiment aider le “peuple”, ou veut-elle se donner bonne conscience en proclamant son amour pour les petites gens, mais en les enfermant dans leur statut, en les assignant dans la petite case qui les a vus naître et dont il ne faut surtout pas sortir ?
Le budget de la Sécu : un marqueur simple et efficace
Récapitulons d’abord le point central du débat : la discussion à l’Assemblée Nationale du budget de la sécurité sociale pour 2025.
N’en déplaise aux fétichistes de la Sécu, mais l’objet de leur désir (entendez : la Sécu) a de nombreuses fois démontré son ambiguïté : sous couvert de “protéger”, il s’agit bien de dominer et d’opprimer (l’épisode du passe sanitaire l’a amplement démontré), voire de discriminer entre les bons éléments et les mauvais. Il y a ceux qui obéissent aux décisions du parti, et qui bénéficient des prestations “universelles”, et les vilains petits canards qui désobéissent et qui, au nom d’un crédit social à la chinoise, en sont exclus.
L’intérêt de la crise du COVID est d’avoir rappelé cette évidence : la protection “universelle” est réservée aux “bons” citoyens. Les dissidents, les complotistes, les mauvais coucheurs, en sont exclus. Et c’est bien l’intérêt de ce dispositif : il désigne les bons et les mauvais. Les gentils et les méchants. Les “responsables” (qui vivent depuis des années sur un déficit constant et sur une mise en péril des finances publiques), et les “irresponsables” qui exigent de la clarté et de la transparence dans les dépenses publiques. Ainsi va l’ordre des normies : ceux qui obéissent sont protégés même si cette protection n’est pas financièrement soutenable dans la durée ; ceux qui posent les questions dérangeantes sont sanctionnés et, même s’ils paient leurs cotisations rubis sur l’ongle, sont considérés comme des citoyens de seconde zone, avec des prestations inconstitutionnellement amputées au nom de la morale.
Le comble reste que, parmi ceux qui étaient considérés comme des lépreux du temps du COVID, parce qu’ils avaient refusé un vaccin mystérieux qui ne protégeait ni de la contamination ni de la contagion, il se trouve encore une masse impressionnante d’abrutis pour défendre l’outil d’oppression qui les a pendant six mois exclus de la société, j’ai nommé la “sécurité sociale”. Et ces abrutis croient encore, dans leur affligeante arriération, que critiquer la sécurité sociale, outil d’oppression largement utilisé par Emmanuel Macron pour les exclure, c’est faire oeuvre d’oppression libérale (comme si se rebeller contre un monopole totalitaire qui leur a nui relevait du passage à l’ennemi). Voilà qui s’appelle le syndrome de Stockholm.
La réalité est que, du temps du COVID, un Mélenchon appelait aux mesures les plus totalitaires contre les objecteurs de conscience vaccinale. Et aujourd’hui, les amis de Mélenchon, grands défenseurs de la sécurité sociale, proposent la continuation des mesures totalitaires, oppressives, en assignant chaque assuré social à une condition quasi-pénitentiaire de salarié. Vous êtes dans la case de salarié ? N’en sortez surtout pas ! Les portes de la bourgeoisie doivent rester fermées pour vous. Contentez-vous de la maigre pitance que le hasard vous a donné le jour de votre naissance.
Punir les revenus du capital
Donc, dans la ligne de cette vision très mélenchoniste de la protection (qui consiste à exclure de tout droit ceux qui désobéissent au parti, par exemple en refusant une injection à l’ARN Messager mal testée mais largement financée par Big Pharma et Bill Gates), les députés LFI et leurs amis, dont le très sioniste Jérôme Guedj, ont amendé la loi de financement de la sécurité sociale, pour punir toujours plus les ouvriers qui ont cherché à sortir de leur condition en créant leur petite affaire, ou en devenant actionnaires de l’entreprise où ils travaillent, l’un en créant sa boulangerie, son petit commerce, l’autre en acceptant de devenir aooscié de son petit patron.
Voilà dont l’amendement épique, légendaire, inoubliable, porté notamment par Eric Coquerel (LFI, président de la Commission des Finances), Mathilde Panot, Paul Vannier, et quelques autres ennemis de la liberté et de l’émancipation du prolétariat : cet amendement à la loi de financement de la sécurité sociale consiste à punir tous les salariés qui deviennent actionnaires en les accablant d’impôts pour leur faire regretter leur ambition coupable de sortir de leur condition.
Voici l’exposé des motifs de cet amendement :
“Cet amendement vise à augmenter les recettes de la Sécurité Sociale, tout en incitant les entreprises à augmenter les salaires plutôt que d’autres formes de rémunération. Il prévoit ainsi de soumettre à cotisations sociales les dividendes, l’intéressement et la participation, et les plus values de levée-vente d’actions, afin que ces dispositifs ne soient pas plus avantageux que le versement d’un salaire.
Si les revenus du capital étaient soumis aux cotisations au même titre que les salaires, les recettes supplémentaires attendues seraient de près de 10 milliards d’euros.”
Autrement dit, tous ceux qui deviennent actionnaires de leur entreprise, tous ceux qui sont intéressés aux résultats, doivent être punis en subissant une curée fiscale pour les punir de leur audace de vouloir vivre d’autre chose que d’un salaire. Et ils rendront 10 milliards à la collectivité !
L’ambiguïté permanente des trotskystes sur le capital
Là encore, on récapitule.
D’un côté, Mélenchon et sa bande de comiques passent leur temps à dénoncer l’égoïsme des capitalistes qui se servent sur le dos du peuple et des travailleurs. Il paraît que la plus-value est mal répartie : les travailleurs la produisent, les capitalistes en profitent. Il faut redistribuer.
Mais quand les capitalistes redistribuent, ça ne va pas non plus. Il faut taxer. Il y a trop d’avantages fiscaux pour les prolétaires qui participent aux profits de l’entreprise. Il vaut mieux décourager les patrons de redistribuer les profits. Il vaut mieux les encourager à ne payer que des salaires, et surtout ne pas favoriser un partage réel de la valeur ajoutée.
Donc, d’un côté, on dénonce l’absence de partage de la valeur. D’un autre côté, on dénonce le partage de la valeur. On dirait Bill Gates, qui fabrique des virus informatiques pour pouvoir vendre les anti-virus qui vont avec. C’est la logique capitaliste cachée du mélenchonisme : je combats le partage de la valeur ajoutée pour mieux dénoncer l’absence de partage qui en résulte.
Je lance ici un avis à tous les naïfs de gauche : le trotskysme n’existe que dans la dénonciation des situations qu’il crée de toutes pièces ! Pour exister, les trotskystes de la coulée Mélenchon ont besoin d’un capitalisme injuste. Sans ce “capital” de départ, ils ne peuvent prospérer. Et pour prospérer, ils font tout pour enkyster les pauvres dans leur misère.
D’où, en permance, ce discours à double visage, selon lequel les capitalistes gagnent trop d’argent, mais selon lequel AUSSI il faut empêcher à tout prix les travailleurs de récupérer cet argent en devenant actionnaires. Chacun dans sa case : tu es né prolétaire, reste prolétaire. Le parti s’occupera d’améliorer ton sort. Tu votes pour nous, tu nous assures des postes, des rentes, des prébendes, et tout ira bien pour toi. En revanche, si tu as l’illusion de pouvoir te passer de nous pour améliorer ton sort, tu le regretteras durement.
Les logiques mafieuses ne fonctionnent pas autrement.
Le triomphe de l’assignation sociale
Ici affleure la logique profonde des Guedj, des Mélenchon, des Corbière, des Autain.
On aime les pauvres et les prolétaires, tant qu’ils se satisfont de leur condition et qu’ils votent utile. Du jour où ils ont l’audace de sortir de la petite case, de la petite boîte, qui leur est assignée, c’est la curée, la chicotte, le matraquage. Sois pauvre et tais-toi ! Comme on dirait : sois une musulmane voilée et tais-toi. Entre la prospérité électorale fondée sur l’alliance avec les islamo-gauchistes et la prospérité fondée sur l’assignation sociale, il n’y a pas grande différence. L’objectif est de maintenir les catégories opprimées dans l’oppression pour garantir leur vote.
Tantôt, on souhaite des femmes voilées pour mieux dénoncer l’oppression coloniale. Tantôt on souhaite des ouvriers réduits à la misère pour mieux prospérer sur leur colère. Quand tu gagner 1.200€ dans un boulot épuisant, je gagne 10.000€ à l’Assemblée pour défendre tes intérêts et me draper dans un voile de dignité aux yeux de la planète entière. Et vas-y que je fasse de grandes déclarations pour défendre la dignité humaine, en annonçant urbi et orbi que tous ceux qui sortent de l’assignation à résidence sociale seront durement sanctionnés.
C’est bien l’étrange imposture du mélenchonisme !
Marx, en son temps, avait expliqué, à juste titre, que le salariat, c’était l’aliénation et l’oppression.
Aujourd’hui, les prétendus héritiers de Marx se battent becs et ongles pour que les prolétaires restent prolétaires, et pour que les salariés restent salariés. Au nom de la défense du prolétariat bien sûr.
Ou comment l’idéologie marxiste est devenue le réceptacle d’une immense assignation du peuple à sa condition de naissance.
Le Courrier des Stratèges
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