Dans certains milieux français (dont certains proches du Courrier…), on le sait, Trump suscite plus que de l’enthousiasme. De fait, sa large victoire prouve qu’il existe une alternative possible, par des voies démocratiques, au poids écrasant du mondialisme. Mais cette victoire constitue aussi une occasion unique pour tester en « grandeur nature » certaines propositions qui reviennent régulièrement sur le tapis. Par exemple sur l’indépendance de la banque centrale et sur le contrôle de l’émission monétaire par l’Etat. Un sujet qui mérite d’être réfléchi avec un peu de recul… car il peut déboucher sur de vraies souffrances sociales savamment cachées à ceux qui réclame une reprise en main des institutions monétaires.
On sait combien l’indépendance des banques centrales est disputée et contestée autant par Trump et les trumpistes que par certains souverainistes européens. Ceux-là ont la conviction simple (et même simpliste) que le gouvernement doit conduire la politique monétaire, notamment pour financer les programmes des candidats élus. Dans cette vision « politique » de la monnaie, les idées simples sont évidemment toujours énoncées sans rappeler leur grave inconvénient : l’inflation, qui ne tarde jamais à apparaître quand un gouvernement peut décider de la valeur de la monnaie qu’il contrôle.
Rappelons que l’indépendance des banques centrales est combattue en Europe même par des personnalités éminentes du monde souverainiste. En leur temps, les conservateurs polonais avaient réfléchi la question, et l’on sait qu’un point de friction entre la Commission européenne et Viktor Orban portait précisément sur cette question. En France, remettre en cause l’indépendance de la banque centrale est devenu un lieu commun souverainiste, une sorte de marqueur, qui s’embarrasse peu de sérieux et de réalisme. On connaît tous les approximations historiques et les faux sens sur la loi de 73, manipulés à foisons par des influenceurs sans scrupule, et repris un temps par Marine Le Pen.
Tout ceci nous amène à nous poser la question : pourquoi la Fed, dont on rappellera inlassablement qu’elle est issue d’une initiative de banquiers privés qui se sont donnés pour mandat de lutter contre l’inflation et le chômage, est-elle une institution indépendante du gouvernement américain, dont Trump a constesté la légitimité lors de son premier mandat ?
Pourquoi la Fed défend farouchement son indépendance
L’indépendance de la Fed est une vieille histoire, qui a connu des hauts et des bas. Beaucoup de Français imaginent que tout se règle par des statuts, des lois, des règlements. Dans le monde anglo-saxon, la réalité est plus flexible et, sous Richard Nixon, la Fed a accepté de collaborer avec le Président Nixon et son équipe.
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Bonjour, oui dès qu’il y a des fortes sommes d’argent en jeu, l’indépendance prend généralement du plomb dans l’aile.
Trump n’y changera rien a priori au vu de son premier mandat. Il est très dépensier et aura donc besoin de s’entendre avec la FED.
Par contre ce qui serait intéressant d’étudier comme question : est-ce que les dépenses publiques des républicains peuvent avoir un impact positif long terme par rapport à des dépenses publiques de démocrates ?
Sur ce point normalement le parti de Trump devrait avoir une incidence favorable.
On est toujours dépendant de quelque chose ou quelqu’un…
Public ou privé? Question éternellement débattue… Ce n’est pas une question de statut mais de vertu. Qui prend les décisions et dans quel but?
Mais au fond, n’est-ce pas la centralisation et le pouvoir qui va avec qui est source de problèmes?
Le peuple est bien incapable de comprendre l’importance de l’émission monétaire qui, dès lors, est laissée aux mains de quelques-uns.
Bravo le CDS !!
je suis en désaccord complet avec vous mais vous donnez des infos et des pistes de réflexion différentes.
Donc si je vous comprends bien Trump va relancer l’inflation. Je n’y avais pas pensé et je pense que vous avez raison. Une raison supplémentaire aux vôtres, c’est que le protectionnisme de Trump va taxer donc renchérir des produits étrangers donc créer de l’inflation.
Donc il faudra subventionner par un moyen ou par un autre la production LOCALE ou bien l’électorat populaire va pâtir de la politique économique de Trump… Cet électorat populaire a les mêmes soucis que les grévistes de Boeing qui ont demandé et obtenu 40 % d’augmentation. Ce déficit de pouvoir d’achat est à mettre au compte de Biden mais l’électorat populaire demande du $ aujourd’hui au pouvoir donc Trump et dans 24 mois il y a déjà les midterm.
Donc il faut à la fois réduire les importations de la Chine et proposer des produits Made in USA à prix équivalents et augmenter le pouvoir d’achat de l’électorat populaire : ce ne sera pas facile….
Donc Trump va imprimer, peut-être encore plus que Biden. De plus les USA ont 33 400 milliards de $ de dettes, une création monétaire plus forte du $ peut effrayer et pas seulement les marchés.
Bref avec des bons du trésor US bouffés par l’inflation il faudra faire monter les taux pour garder l’attractivité des nouvelles émissions ce qui peut provoquer un krach obligataire sur les anciens. Voir Sapir là-dessus.
La solution pour un pays ?
Réduire son exposition au $ donc ses réserves en $ donc BONJOUR le fameux Bancor des BRICS et la dédollarisation des échanges.
En fait Ukraine ou $, les USA sont dans un corner, Biden ou Trump ont les mêmes problèmes, seul le timing change.
Harris aurait abandonné l’Ukraine dans 6 mois, Trump le plus vite possible. Trump devra affronter la dédollarisation du monde initiée sous Biden.
Il y aurait une solution pour Trump, faire comme Melloni ou Syriza, l‘inverse de ce pour lequel il a été élu !!! Mais ça ne colle pas au personnage.
Bref le parti démocrate est foutu ( et ce n’est pas un mal), Trump est élu mais les USA ne sont pas sauvés loin de là….
« L’indépendance de la FED : un premier test » Surtout pour Trump va-t-il oser ?
le CDS part du principe que Trump va faire ce qu’il a dit, nous verrons mais si Trump met fin à l’indépendance de a banque centrale US, Trump risque de donner des idées à pas mal de monde…
Une monnaie ne sera jamais indépendante ( comme si c’était un être supérieur, un sauveur de notre insuffisance ), elle sera toujours sous l’influence d’orgueilleux assoiffés de pouvoir ou d’avachis ignares qui pensent que la magie les exemptera de la connaissance, du sérieux et de l’effort.
C’est pourquoi il eut fallu une matière inerte sans intelligence pour être la gardienne de la folie de l’humanité. C’est pas très glorieux tout ça, mais c’est l’indicateur des plus important de la réflexion suprême que l’on se garde bien d’enseigner à ladite humanité qui, je pense, aura plus d’intelligence qu’un poisson que l’on aura avisé de la présence d’un hameçon sur le ver bien trop visible.
Amen.