Tiens ! c’est la saison du Mercosur, des élections professionnelles dans l’agriculture, et c’est aussi l’arrivée de Noël. Tous les ingrédients sont réunis pour que la bourgeoisie et le salariat moyens de notre pays versent des larmes de crocodile sur nos paysans soumis à une concurrence forcément déloyale, à un libre échange qui permet d’importer des poulets et des boeufs brésiliens, américains ou argentins (mais où l’on évite soigneusement de rappeler que la France exporte plus qu’elle n’importe…), ou pour que nos routes nationales et départementales accueillent des cortèges de tracteurs en colère. Et, comme d’habitude, nous allons entendre le refrain romantique grotesque du bon petit paysan victime des grandes exploitations, complainte si souvent chantonnée par ceux qui se précipitent le samedi dans l’hypermarché du coin pour remplir leur caddie avec des produits importés. Mais, sur le fond, qui veut vraiment défendre et exercer encore ce métier horriblement pénible qu’est celui de petit paysan ?
L’arrivée du Mercosur devrait donner l’occasion d’un nouveau prurit petit-bourgeois sur le bon temps des petits paysans proches de la nature qui produisaient de la qualité, face aux grandes exploitations agricoles qui produisent avec force pesticides de la nourriture de mauvaise qualité. C’est fou comme la quasi disparition des paysans dans notre société nourrit des fantasmes farfelus sur un monde qu’au fond personne ne connaît plus.
On pourrait en rire, de ces lieux communs grotesques sur les bienfaits de la vie paysanne d’il y a cinquante ou cent ans, où l’homme respectait les grands équilibres pour le plus parfait bonheur de la planète. Ah ! l’époque bénie où le gigantisme, le productivisme, le profit, n’organisaient pas le monde….
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