Les différents plans sociaux, donc celui de Michelin, qui ont défrayé ou qui défraient la chronique ravivent l’angoisse d’une désindustrialisation rapide et pour ainsi dire apocalyptique du pays. Si la situation générale est très mauvaise, c’est aussi l’occasion de rappeler qu’il faut l’apprécier dans la durée et – que cela plaise ou non – souligner que les années Macron ont correspondu à une amélioration de l’emploi industriel en France. Cela ne signifie pas que la tendance soit définitivement infléchie, ni qu’elle soit fulgurante… mais il faut toujours se garder des visions sommaires dictées par l’actualité.
Dans ce tableau proposé par l’INSEE sur le volume de l’emploi industriel depuis 1970, le drame français est parfaitement mis en lumière… avec toutes les nuances qu’il convient.
Comme on le voit, l’industrie français a connu son âge d’or en 1974, avec près de 6 millions de salariés sur une population totale très inférieure à celle d’aujourd’hui. En 1974, la France comptait 53 millions d’habitants contre 68 millions aujourd’hui.
Entre 1976 et 2016, la dégringolade fut brutale, pour ne pas dire tragique : nous sommes passés de 5,4 millions de salariés dans l’industrie à moins de 3,4 millions. On connaît les causes de cette saignée :
- la mondialisation a repoussé de nombreux emplois vers des pays à main-d’oeuvre moins coûteuse et plus malléable
- les gains de productivité et la robotisation ont rendula main-d’oeuvre ouvrière relativement moins utile
Reste que ce mouvement s’est inversé avec l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir. L’histoire dira les vraies raisons de ce retournement, mais on ne peut ignorer que le jeune Président (à qui l’on peut reprocher beaucoup de choses par ailleurs) a mouillé la chemise pour attirer des investissements industriels en France.
Sur ce sujet, la propagande est fournie et mériterait d’être analysée calmement et avec du recul. Mais, souvent à coup de subventions, la France est parvenue à favoriser des ouvertures de sites, souvent étrangers, sur son sol.
Combien de temps cette inversion durera-t-elle ? Il faudra suivre attentivement le mouvement dans les jours, les semaines, les mois à venir, mais, pour l’instant, la tendance dans l’emploi industriel est encore positive à court terme.
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En 1974, c’était vraiment le plein emploi, emplois industriels et autres. Une véritable aubaine pour les jeunes, diplômés ou non, arrivant sur le marché du travail.
En 1981 le socialisme inconditionnel a produit une hausse importante des charges sociales, donc du coût du travail sans gain de productivité et a ainsi accéléré la délocalisation. L’importation de produits étrangers à bas prix a favorisé la croissance du pouvoir d’achat.
En 2017, l’économie était bien loin du plein emploi avec beaucoup de travailleurs de plus de 50 ans au chômage, handicapés par l’esprit de la loi Delalande (1987) pénalisant le licenciement des seniors. Cette ségrégation honteuse sur l’âge n’a cessé de se déployer, notamment en ce qui concerne le développement de la transition énergétique.