Gaza: Donald Trump constate l’épuisement du sionisme – et personne n’y prête attention

Nous l’avons constaté hier en débattant, Thierry Meyssan et moi, la proposition de Donald Trump d’expulser les Palestiniens de Gaza vers le Sinaï et la Jordanie pour reconstruire le territoire détruit par Tsahal, est pour le moins déconcertante. C’est l’une des forces politiques de Donald Trump: sa capacité à pratiquer la « diagonale du fou », c’est-à-dire, comme le fou sur un échiquier, à progresser (en diagonale) de manière fulgurante, pour procurer un avantage décisif à celui qui manie la pièce. C’est le propre des grands politiques. Je constate que personne ne prête attention à la révolution que le président américain apporte dans la relation entre les Etats-Unis et Israël: il prend acte de l’épuisement, l’échec, même, du sionisme. Jusqu’ici il le faisait savoir par petites touches. A propos de Gaza, il a désigné un véritable éléphant dans la pièce, que personne ne veut voir: Israël est devenu incapable de gérer Gaza, les Etats-Unis devront s’en charger. Essayons d’explorer jusqu’au bout ce que cela signifie: plusieurs éléments semblent indiquer que Donald Trump s’appuie sur une partie du monde juif américain qui cherche un élément d’alternative au sionisme. Les quinze mois de génocide des Palestiniens à Gaza ont montré que le sionisme, comme mouvement historique, était incapable de stabiliser la position des Juifs dans la région. Mais quoi pour le remplacer? Dans cette perspective, le projet de « Côte d’Azur du Levant » est-il un vrai projet immobilier ou bien un prétexte pour rebattre les cartes diplomatiques et stratégiques?
