Eric Le Gendre : « Les tarifs douaniers sont un impôt sur la consommation »

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Eric Le Gendre est un grand connaisseur de l’automobile. Il était naturel de l’interroger sur la mise en place de barrières douanières par Donald Trump. Il insiste sur la place des équipementiers et sur l’impact que ces barrières douanières auront sur ceux-ci, notamment Michelin. Il rappelle surtout que les tarifs protectionnistes ne sont pas payés par les producteurs ou les exportateurs, mais par les consommateurs finaux.

Nous avons déjà consacré un article à la filière automobile aux Etats-Unis. Eric Le Gendre nous donne aujourd’hui son point de vue d’expert du dossier, en remettant la question des tarifs douaniers dans son contexte : dans un monde où l’industrie est de plus en plus un métier d’assemblage de produits fabriqués dans plusieurs pays, voire sur plusieurs continents, les barrières douanières ont un impact global et ne peuvent prétendre protéger le pays qui les instaure.

L’exemple de l’Iphone est très illustratif : les barrières douanières devraient le renchérir, car une grande partie de ce produit officiellement américain est assemblée en Chine, et devrait subir de plein fouet les mesures protectionnistes prises par Trump.

Pour l’automobile, la logique de la division internationale du travail produit les mêmes effets.

C’est pour cette raison que la filière française des équipementiers sera fortement impactée par les mesures de Trump.

Dans cet ensemble, l’erreur naïve consiste à croire que ce sont les entreprises qui vont payer les barrières douanières : ce sont bien entendu les consommateurs finaux qui les paient (en l’espèce les consommateurs américains).

En revanche, le protectionnisme, parce qu’il renchérit les prix, peut limiter la consommation et donc avoir un effet récessif.


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