LFI et le referendum : erreur quand Bayrou le propose, vérité quand c’est Mélenchon

LFI et le referendum : erreur quand Bayrou le propose, vérité quand c’est Mélenchon


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La querelle du referendum donne une nouvelle et magnifique illustration des manipulations du bon peuple de France par la caste et ses infiltrés qui se travestissent en prétendus dissidents révolutionnaires. Nombre de Français sont écoeurés par « l’impuissance démocratique » et veulent pouvoir intervenir directement dans la vie politique. Une partie de la caste, dont LFI, récupère habilement cette aspiration, pour mieux la neutraliser. Les simagrées d’Eric Coquerel sur le sujet viennent de le démontrer. Garder le pouvoir vaut bien un énième mensonge au peuple français.


On le sait, François Bayrou a proposé un referendum sur le budget et les finances publiques. Le Courrier a déjà dit avec quelle précaution il prenait les referendum, qui ne sont certainement pas la panacée de la démocratie que certains décrivent. Bien au contraire.

Notre position n’a pas varié : le referendum est une arme à double tranchant. Imaginer qu’il permettra de régler la crise démocratique que nous traversons (due, de notre point de vue, à l’obsolescence de la démocratie représentative dans un monde de coopération immédiate permise par les technologies numériques, comme je l’ai analysé dans mon livre Traité du monde d’après) est une incompréhension de notre époque.

Mais, quitte à aimer le referendum comme arme démocratique (ce qui peut se concevoir), autant être cohérent dans la posture. Si l’on pense que le referendum ajoute à la démocratie, on ne peut pas le penser les jours pairs, et penser le contraire les jours impairs.

Donc, lorsque LFI propose une sixième constitution avec referendum révocatoire, on en déduit que ce parti s’accorde sur les bienfaits démocratiques de ce procédé électif. Pourquoi pas ?

Simplement, comme le montre le message X d’Eric Coquerel ci-dessus, cette inclination pour le referendum est à géométrie variable. Lorsque le referendum est contrôlé par le parti et permet de manipuler l’opinion en faveur de LFI, il est paré de toutes les vertus. En revanche, lorsque le referendum est « amené » par d’autres, il devient tout à coup néfaste et condamnable.

On ne pouvait mieux illustrer la comédie que le referendum représente chez les manipulateurs et autres infiltrés de la caste qui font croire à leur amour de la démocratie pour mieux légitimer leur domination. Ainsi, un Coquerel aime le referendum démocratique tant qu’il ne met pas en danger les prérogatives du Parlement, et spécialement les siennes au sein du Parlement. Vive la démocratie lorsqu’elle sert les puissants, et à bas la démocratie lorsqu’elle met la dictature des gauchistes en danger.

Une rengaine vieille comme le monde.


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