Finir le nettoyage ethnique: l’armée israélienne a frappé la paroisse catholique de Gaza ce 17 juillet au matin

Finir le nettoyage ethnique: l’armée israélienne a frappé la paroisse catholique de Gaza ce 17 juillet au matin


Partager cet article

Israël vient de frapper la paroisse catholique de Gaza. Netanyahou est décidé à aller jusqu’au bout du nettoyage ethnique de Gaza. Ce que nous redoutions est arrivé: un char israélien a frappé l’église catholique de la Sainte Famille à Gaza ce matin. Selon le patriarcat latin de Jérusalem, il y a des dégâts matériels et des blessés, dont le curé, le Père Romanelli. Il y aurait aussi deux morts – à confirmer. Mais le message est clair: intimider les chrétiens, pour les obliger à partir, eux dont le maintien à Gaza symbolise le refus du nettoyage ethnique. Dans tous les cas, Israël abîme toujours plus son image: même ceux qui s’accrochent au mythe du « combat judéo-chrétien contre l’islamisme » vont être ébranlés.

Two people are confirmed to be dead after Israeli strikes on Holy Family Church, the only Catholic Parish in Gaza, this morning.

Several people have been injured, included Fr. Gabriele Romanelli, whom Pope Francis used to call every night. The building has also been damaged. pic.twitter.com/mSWNplg53f

— Catholic Sat (@CatholicSat) July 17, 2025

Actualisation le 17 juillet au soir

Le patriarcat de Jérusalem a fait savoir dans la journée que neuf personnes avaient été blessées et trois tuées dans l’attaque de la paroisse catholique de Gaza par un tank israélien.

Le patriarche de Jérusalem n’a plus aucun doute sur le caractère volontaire de l’attaque. Le pape Léon XIV a lui-même repris dans un post X l’expression « attaque militaire ».

Je suis profondément attristé par les victimes et les blessés causés par l'attaque militaire contre la paroisse de la Sainte-Famille à #Gaza. J'assure toute la communauté paroissiale de ma proximité spirituelle. Je confie à la miséricorde de Dieu les âmes des défunts et je prie…

— Pape Léon XIV (@Pontifex_fr) July 17, 2025

On pense ce soir que le char a visé la croix et l’a manquée.

Based on photos it looks like the Israeli tank operators were aiming for the cross, but missed hitting the roof leading to the debris to rain down and crush those sheltering inside.

There is no reason for an Israeli tank shell to be aimed this high.

Lord have mercy. pic.twitter.com/JnMzzB0cBj

— chunguskitten (@chunguskitten) July 17, 2025

Forcer les chrétiens et tous ceux qu’ils protègent à partir

Dans un article publié dimanche 13 juillet, j’avais expliqué comme les chrétiens de Gaza, catholiques et orthodoxes, étaient un obstacle minuscule mais bien réel au nettoyage ethnique du nord de Gaza – et en fait de la Bande tout entière – poursuivi par les Israéliens.

J’ai donc tendance à interpréter le bombardement israélien de ce matin comme une première intimidation: vendredi dernier 11 juillet, l’armée israélienne a demandé aux habitants des deux quartiers où se trouvent les paroisses chrétiennes de la ville de Gaza de partir. Et les chrétiens refusent d’autant plus d’obtempérer qu’ils ont accueilli des réfugiés des zones environnantes, chrétiens ou musulmans; et qu’ils ont des dizaines de malades et de personnes âgées dont s’occuper, qui ne supporteraient pas l’expulsion.

Ce qui se joue, c’est bien l’accomplissement, ou non, du nettoyage ethnique.

Netanyahou brûle ses vaisseaux

Certes, les chrétiens ne se mobilisent que très lentement pour leurs frères palestiniens. Il est vrai que les cerveaux sont embrumés par la propagande, qui en a abusé plus d’un, sur le « combat judéo-chrétien contre l’islamisme ». Et puis il y a le bloc immense des « chrétiens sionistes », en particulier chez les évangélistes.

Cependant l’impact du bombardement de l’église de la Sainte Famille  – construite au lieu vénéré depuis les origines du christianisme où l’Enfant Jésus et ses parents ont séjourné plusieurs mois au retour d’Egypte – est désastreux pour l’image d’Israël, surtout au moment où l’opinion mondiale trouve enfin un relais élargi avec la conférence de Bogota. Et où la lâcheté des pays-membres de l’Union européenne, qui refusent de suspendre l’accord d’association d’Israël avec l’UE, fait des vagues dans le monde entier.

Netanyahou, clairement, brûle ses vaisseaux. Ces derniers jours, l’armée israélienne a de nouveau bombardé le Liban et la Syrie. Aujourd’hui, il fait bombarder, pour les intimider, les catholiques de Gaza. Le Premier ministre israélien dresse désormais les chrétiens contre lui.

On remarquait ces derniers jours, rien qu’en suivant Vatican News, une sainte colère qui monte au Vatican. Le pape François gardait confidentielles ses pressions sur le gouvernement israélien. A présent, le pape Léon porte le sujet du comportement d’Israël devant l’opinion mondiale.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Trump II : l'imposture souverainiste et le triomphe de l'étatisme, par Elise Rochefort

Trump II : l'imposture souverainiste et le triomphe de l'étatisme, par Elise Rochefort

Lors de son investiture en janvier dernier, Donald Trump promettait à l'Amérique un "nouvel âge d'or". Il s'était vendu à l'électorat, et à une partie du monde fascinée par son discours, comme le champion du peuple contre les élites, le rempart souverainiste contre la dissolution mondialiste, et l'homme d'affaires pragmatique qui allait "assécher le marais" de Washington. Un Asselineau ou un Philippot américain au fond. Dix mois plus tard, le bilan est cinglant. L'Amérique est plongée dans


Rédaction

Rédaction

Meloni veut que le piège de la BCE se referme : l'heure de la grande confiscation

Meloni veut que le piège de la BCE se referme : l'heure de la grande confiscation

Le ministère italien des Affaires Etrangères Tajani a imploré la BCE de baisser ses taux directeurs pour favoriser les exportations italiennes, fragilisées par le protectionnisme de Trump. Mais la balance commerciale italienne est positive (contrairement à la France). Ne s'agit-il pas plutôt de diminuer le coût de la dette pour l'Etat italien, sur le dos des épargnants qui vont s'appauvrir ? Pour comprendre la crise systémique qui couve, il faut saisir l'interaction toxique entre trois pili


Rédaction

Rédaction

Bébéar, le parrain par qui le capitalisme à l'anglo-saxonne a combattu le capitalisme de connivence en France

Bébéar, le parrain par qui le capitalisme à l'anglo-saxonne a combattu le capitalisme de connivence en France

Le terme de « parrain », accolé par la presse et ses pairs à Claude Bébéar, n'est pas anodin. Il ne décrit pas un simple manager, aussi brillant soit-il, mais un détenteur d'autorité, un régulateur de l'ordre implicite, un arbitre des conflits du capitalisme français. Mais de quel capitalisme parle-t-on? Pour le comprendre, il faut saisir le moment de son avènement : l'après-Ambroise Roux. Le trône de la place de Paris est devenu vacant en avril 1999, au décès de Roux. Ce dernier incarnai


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Dans l’histoire, très peu de déficits budgétaires ont été réduits à coups de hausses d’impôts !
Photo by Dimitri Karastelev / Unsplash

Dans l’histoire, très peu de déficits budgétaires ont été réduits à coups de hausses d’impôts !

Croire qu’on peut réduire le déficit public en augmentant les impôts relève du réflexe maladif : seule la réduction de la dépense publique peut, dans la France de 2025, y parvenir. L'État moderne est en effet un pompier-pyromane: face à l'incendie structurel des finances publiques, le premier réflexe, pavlovien, de la caste au pouvoir est de brandir le spectre d’un impôt supplémentaire.Chaque nouveau déficit, chaque alerte de la Cour des Comptes, pourtant acquise à la doxa socialiste, est invar


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT