Il faudra tôt ou tard s’intéresser au lobbying intense de Danone, fondé sur des recrutements à haut niveau au sein de l’entreprise. L’arrivée de Mathias Vicherat au poste de secrétaire général, peu de temps après le départ d’Emmanuelle Wargon pour un poste de secrétaire d’État est un indice de l’intérêt stratégique que cette multinationale française porte au champ réglementaire national.
Les liens entre la macronie, les pouvoirs publics et Danone, sont décidément intenses.
Deux ministres de Macron issus de Danone
De façon très significative, deux ministres de la macronie sont d’anciens salariés de Danone.
C’est le cas de Muriel Pénicaud, qui fut directrice générale des ressources humaines du groupe de 2008 à 2014. Elle avait été DRH de BSN, filiale de Danone, dans les années 90, après un passage au cabinet de Martine Aubry. Le parcours de Muriel Pénicaud au sein du géant agro-alimentaire français, constituait en quelque sorte une préfiguration de la suite…
Ainsi, Emmanuelle Wargon est-elle passée en 2015 à la direction des affaires publiques de Danone. Elle avait été auparavant directrice de cabinet de Martin Hirsch, Haut commissaire aux Solidarités actives contre les pauvretés sous Nicolas Sarkozy, avant de prendre la délégation générale à la Formation Professionnelle. On notera que Martin Hirsch co-préside le think tank “Entreprise et Pauvreté” avec Emmanuel Faber… PDG de Danone! Le monde est petit.
Un copain de promo de Macron chez Danone
En recrutant Mathias Vicherat au secrétariat général de Danone, Faber fait un “switch” avec Emmanuelle Wargon, qui ne s’occupait que du lobbying de l’entreprise. Vicherat reprend ses fonctions, mais les élargira à la RSE et à la gestion de crise. Voilà un signal supplémentaire envoyé par Danone sur l’importance que l’entreprise attache à l’influence au plus haut niveau sur l’action publique.