Le délégué général d’En Marche a malencontreusement vendu la mèche: l’investiture pour les municipales à Paris devrait intervenir au mois d’avril. Tout le monde a compris que Benjamin Griveaux quitterait le gouvernement courant mars et serait investi à Paris dans la foulée.
Taux de probabilité: 75%
Jeudi dernier, sur Radio Classique, Stanislas Guérini, délégué général d’En Marche, s’est fait piéger comme un bleu. Il a maladroitement lâché que l’investiture du candidat En Marche pour les municipales à Paris aurait lieu “dans le courant du mois d’avril, peut-être avant les européennes”, avant de rétropédaler face aux réactions internes sur cette procédure de désignation opaque.
Cette annonce conforte notre pronostic d’un remaniement gouvernemental aux alentours du 15 mars pour clôturer le grand Débat. Plusieurs signaux se sont en effet mis au vert ou à l’orange pour Benjamin Griveaux.
D’une part, Édouard Philippe est sorti de sa réserve sur le sujet parisien en annonçant sur LCI:
« Je sais très bien ce que je ferai après avoir été premier ministre, ça n’aura pas grand-chose à voir avec la politique, et ça m’ira très bien ».
La voie dégagée de ce côté, la situation se crispe de l’autre. Ainsi, la candidature de Cédric Villani, qui vient de sortir un livre, commencerait à inquiéter tant elle compatible avec la sociologie parisienne.
Face à ces offensives, Benjamin Griveaux semble avoir pris toutes les attaches nécessaires. Il a notamment rencontré Bertrand Delanoë cette semaine. Il se murmure qu’il pourrait bénéficier du soutien de celui-ci.
Tout laisse donc à penser que Benjamin Griveaux a intérêt à accélérer le calendrier pour ne pas être rattrapé par des concurrents plus brillants que lui, ou plus populaires. En l’état, la situation lui est encore favorable. Historique du parcours macronien vers le pouvoir, il est aussi membre du petit cercle des strauss-kahniens (auquel appartenait Stanislas Guérini…) qui quitte progressivement l’Élysée.
Il faut savoir partir à temps…