Si vous avez une impression de déjà vu, ne vous inquiétez pas: l'actualité du jou jour donne une curieuse image d'éternel retour. Réforme des retraites des gouvernements Macron, retour de Castaner, un Sarkozy qui cherche à tirer les ficelles de son ancien parti agonisant, Donald Trump candidat à la Maison-Blanche: il faut que rien ne change pour que rien ne change....
L’actualité de ce mercredi 16 novembre donne une curieuse impression de « déjà vu »: un n-ième épisode de la « réforme des retraites », qui pourrait bien devenir le « gag » de la période Macron; les noms de Christophe Castaner ou Muriel Pénicaud qui reviennent sous la rubrique « pantouflage ». Nicolas Sarkozy, qui continue à vouloir tirer les ficelles chez LR. Et puis Donald Trump, sept ans après sa première annonce de candidature, qui annonce qu’il briguera pour la troisième fois le poste de président des Etats-Unis.
La non-réforme des retraites – suite.
Nous sommes bien en 2022 et il s’agit toujours de la « réforme des retraites ». Ce projet qui devait être emblématique de la nouvelle façon de faire qu’apportait Emmanuel Macron. On se rappelle le fiasco du début 2020, quand les syndicats retrouvaient du poil de la bête. Le gouvernement d’Edouard Philippe ne fut sauvé que par le COVID-19 et les confinements. Réélu, Emmanuel Macron a décidé de remettre une pièce dans la machine.
«Je le confirme, il y aura une réforme des retraites à l’été 2023. Nous allons devoir progressivement travailler un peu plus longtemps» a déclaré Elisabeth Borne à l’assemblée lors des Questions au Gouvernement ce mardi 15 novembre. Sauf que, sur le point décisif de l’égalité de traitement entre la fonction publique et le secteur privé, rien ne va changer. Le Figaro résume de façon lapidaire: « il n’est pas prévu de modifier les règles de calcul des retraites des agents publics: leurs pensions resteront calculées sur les six derniers mois au lieu des 25 meilleures années dans le privé. «Ce serait une injustice terrible pour les agents publics de leur appliquer les règles du privé, vu la structure de leur rémunération et leur assiette de contribution. Les modalités de rémunération ne sont pas pensées de la même manière dans les deux secteurs, donc le calcul des pensions ne peut être identique», a justifié le ministre du Travail, Olivier Dussopt, lundi lors d’une rencontre avec l’association des journalistes de l’information sociale (Ajis). »
Pantouflages
Du coup, on ne sait pas s’il faut rire et pleurer de voir l’actualité des recasages d’anciens ministres. Muriel Pénicaud va pouvoir rejoindre le conseil d’administration de Manpower: la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique a demandé « que l’ancien ministre « s’abstienne de toute démarche, y compris dans la représentation d’intérêts » auprès des membres du gouvernement en exercice qui l’étaient lorsqu’elle était elle-même ministre et des membres de son ancien cabinet qui exerce encore des fonctions publiques, pendant trois ans. Elle a également interdiction d’entrer en contact avec les services sur lesquelles elle avait autorité jusqu’au 6 juillet 2023 et jusqu’au 31 mars 2025 avec le ministre de l’Europe et des affaires étrangères ainsi que les agents de son cabinet ».En réalité, Muriel Pénicaud vient elle-même du secteur privé. Et si nous n’étions pas au pays du « capitalisme de connivence », tout irait très bien. Sauf que cela tombe alors que les prix à la pompe vont remonter et que la question des conflits d’intérêts d’Agnès Pannier-Runacher n’en finit pas.
Et puis l’on apprend le même jour que Christophe Castaner a été nommé par arrêté du ministère de la Transition écologique, dans le collège des personnalités qualifiées du Conseil de surveillance du port de Marseille, en même temps que Stéphane Richard. l’ancien PDG d’Orange. De façon curieuse, l’arrêté ministériel mentionne les « compétences » des deux hommes pour occuper un tel poste. Ah bon? Vous en doutiez?
Anciens présidents
Continuons dans la rubrique « rien ne change ». On apprenait hier qu’il y avait de fortes tensions dans le groupe LR à l’assemblée. La manière dont Nicolas Sarkozy, dix ans après sa défaite, continue à vouloir tirer les ficelles des choix stratégiques du parti, passe de plus en plus mal. D’autant plus que Les Républicains qui gardent un brin de lucidité savent bien que rejoindre Emmanuel Macron, comme le prône l’ancien président, serait le « baiser de la mort » pour un parti déjà bien mal en point.
Quand on parle d’anciens président, vous vous attendiez comme nous à ce que Donald Trump annonce qu’il briguerait à nouveau la Maison Blanche en 2024. Le cas de l’ancien président américain est cependant bien différent de celui de Nicolas Sarkozy. Comme nous le rapportions hier, Trump est essentiel pour faire gagner le parti républicain, celui d’outre-Atlantique. Et il est le héros des militants contre les caciques du parti. L’ancien président, candidat malheureux à sa réélection en 2020, a retrouvé le souffle de ses discours de 2016: « Ensemble, nous allons nous attaquer aux forces les plus corrompues et aux intérêts les plus retranchés que l’on puisse imaginer. Ce n’est pas une tâche pour un politicien ou un candidat classique. C’est une tâche pour un grand mouvement qui incarne le courage, la confiance et l’esprit du peuple américain… pour des dizaines de millions de personnes fières de travailler ensemble à travers tout le pays et de toutes les couches de la société, jeunes et vieux, noirs et blancs, hispaniques et asiatiques. Vous ne pouvez plus vous taire ». Nul ne sait si le come-back est pôssible dans ce pays qui aime regarder vers l’avenir. Mais il continue à se heurter à la haine féroce des caciques du parti. Dans tous les cas, nous sommes sûrs, pour le coup, de ne pas nous ennuyer dans les deux ans qui viennent.
L’affaire des missiles « de fabrication russe » tombés sur le sol polonais.
Pour finir ce briefing du matin, signalons juste que l’affaire des missiles tombés du mauvais côté de la frontière polonaise lors de la vague de frappes russes, hier, sur l’Ukraine, a l’air de se dégonfler. Nous avions recommandé, hier soir, la prudence à nos lecteurs. Certes le gouvernement polonais a voulu, toute la soirée, dramatiser les enjeux. Mais il semble qu’il s’agisse plutôt de missiles ukrainiens visant des projectiles russes et qui ont dévié de leur trajectoire. Il s’agirait d’armes datant de la période soviétique – ce qui permet aux Polonais d’affirmer qu’ils sont de « fabrication russe ». Mais appartenant à l’arsenal ukrainien.
Si des missiles sont tirés depuis l’Ukraine ukro-atlantiste sur le territoire otanisé, alors il est logique que les soldats polonais envahissent demain la Kiévie. Les mercenaires polonais déjà présents sur le territoire kiévien n’auront qu’à reprendre leur uniforme de soldat polonais déposé dans leur valise à l’hôtel situé près de Donetsk.
Ce serait une injustice terrible pour les agents publics de leur appliquer les règles du privé
L’injustice est que le fonctionnaire est payé par le salarié du privé pour son salaire, sa retraite et ses éventuels crédits. Sa contribution est donc de 0.