"La crise allemande va faire plus mal encore à l'Allemagne qu'à ses voisins. Voilà pourquoi il faut, à la différence de Mitterrand paniquant devant la réunification, garder la tête froide, regarder uniquement nos intérêts. Et nous garder de répondre aux premières sollicitations allemandes(...) Pardon, je m'emballe: j'avais oublié que le président s'appelle toujours Emmanuel Macron. Il y a peu de chances que le grand tournant, indispensable, de la relation entre la France et l'Allemagne se produise de sitôt".
On nous dit que Madame Borne est à Berlin pour “recoller les morceaux”. Les mêmes se félicitent de ce qu’Emmanuel Macron ait reçu Madame Baerbock et Bruno Le Maire Robert Habeck. Ouf! Tout redevient comme avant! C’est-à-dire que le Président, le Premier ministre, le Ministre de l’Economie et des Finances sont incorrigibles. Ils sont à l’image de ces milieux dirigeants français qui verrsent depuis des années dans la germanolâtrie – contre les intérêts français.
Comme toujours chez Macron, çà fait pschitt!
Emmanuel Macron avait eu, comme ça lui arrive de temps en temps, un bon instinct. Il avait annulé un dîner gouvernemental franco-allemand. Mais Macron n’est qu’un tacticien. Cela lui permet de régner en politique intérieure. (“Aux royaumes des aveugles, les borgnes sont rois”). Mais Macron est un cyclope; il lui manque la vue en relief, qui permet la stratégie. Ce qui avait été gagné en tenant un peu les Allemands à distance a été reperdu en quelques semaines.
+ Emmanuel Macron a manqué l’occasion d’une conférence de presse avec Scholz venu déjeuner à Paris. Le chancelier allemand aurait dû s’expliquer devant les médias français sur les désaccords avec la France.
+ Emmanuel Macron a reçu Annalena Baerbock. Outre le manque de respect du protocole – un président français n’a pas à recevoir en tête-à-tête un ministre d’un autre pays – on ne peut pas imaginer plus hostile aux intérêts de la France que Madame Baerbock, qui n’est guère qu’une courroie de transmission des ordres de Washington au vassal allemand.
+ Ensuite, quand j’entends que Habeck et Le Maire ont défendu une position commune face à l’Inflation Reduction Act de Joe Biden, je constate que Paris n’a toujours pas compris qu’on n’arrive plus à rien en Europe quand on fait seulement du “franco-allemand”. Au lieu de former une coalition de pays qui posent leurs conditions à Washington en Conseil Européen, Bruno Le Maire s’en remet avec son alter ego allemand à la Commission. Dont on peut être sûr qu’elle défendra – dans l’ordre – (1) les intérêts américains. (2) certains intérêts allemands. (3) mais certainement pas d’intérêts français.
Les Allemands n’ont jamais voulu d’une “Europe européenne”
+ Et voilà Madame Borne à Berlin. Et là le masque berlinois est déjà tombé, comme Les Echos le racontent naïvement: “Il n’est pas question (…) de privilégier directement les produits européens. Il n’y a pas encore « d’accord avec Berlin, même si nous partageons la volonté d’avoir un véritable agenda industriel européen », reconnaît-on à Paris. Face au risque de « voir disparaître des emplois industriels dans notre pays, la solution n’est pas de s’isoler, mais de coopérer » commente aux « Echos » Verena Hubertz, la vice-présidente du groupe SPD, le parti d’Olaf Scholz, au Bundestag.
« Le gouvernement allemand s’est toujours prononcé en faveur d’un système commercial fondé sur des règles dans le cadre de l’OMC », rappelle pour sa part le ministère allemand de l’Economie en ouvrant néanmoins une porte : la résilience européenne et allemande pourrait prendre en compte « l’implantation et le développement compétitif de leur propre valeur ajoutée », commente un porte-parole.“
C’est toujours la même histoire depuis que – sous l’influence néfaste de Jean Monnet – les députés allemands ont vidé de sa substance le traité de l’Elysée! Les Allemands veulent bien s’afficher avec les Français mais ils ne veulent pas, au fond, d’une “Europe européenne”.
Tous ces cavaliers seuls allemands
(pour cette partie, on se référera aux trois ouvrages que j’ai consacrés aux relations franco-allemandes: en 1998; en 2005 et en 2019)
La liste est longue des cavaliers seuls de l’Allemagne: citons Franz Josef Strauss refusant de soutenir le franc en mai-juin 1968; Helmut Schmidt demandant l’installation de missiles américains de moyenne portée en Europe de l’Ouest (en 1977); Helmut Kohl lançant la réunification sans concertation préalable avec la France le 28 novembre 1989; le même Helmut Kohl poussant unilatéralement la reconnaissance immédiate de la Slovénie et de la Croatie indépendantes en 1992; Angela Merkel faisant sortir brusquement son pays de l’industrie nucléaire civile en 2011; la même ouvrant totalement ses frontières aux “migrants”; ou refusant pandant plusieurs années à Emmanuel Macron toute discussion sérieuse sur un budget de la zone euro…
Il n’y a rien de nouveau sous le soleil franco-allemand. Seuls de Gaulle et Pompidou avaient compris, après l’échec du Traité de l’Elysée, qu’on ne devait rien attendre d’une coopération franco-allemande approfondie.
Ajoutons que, faisant cavalier seul, l’Allemagne se met souvent dans des mauvaises situations. Dont malheureusement les présidents français les tirent régulièrement, au lieu de se préoccuper de rétablir, grâce aux faux pas allemands, l’équilibre entre les deux pays.
La mauvaise habitude des présidents français de sortir l’Allemagne du fossé.
+ les gouvernements de Helmut Schmidt et Helmut Kohl avait suscité des manifestations pacifistes monstres en voulant installer les euromissiles sur leur territoire. Au lieu de laisser Kohl se dépétrer de cette crise, Mitterrand alla lui sauver la mise au Bundestag par un discours aussi mauvais que célèbre (avec une formule digne de Monsieur Homais: “Les fusées sont à l’est; les pacifistes sont à l’ouest”).
+ Kohl avait fait un très mauvais choix de parité monétaire entre le mark est-allemand et le deutsche mark en lançant la réunification (un pour un alors que la compétitivité de la RDA était au mieux le tiers de celle de la RFA). Eh bien que fit Mitterrand, il proposa l’euro, alignant les taux d’intérêt français sur les taux d’intérêt allemand et cassant la belle reprise française du début ders années 1990.
+ L’industrie allemande paie aujourd’hui pour s’être couchée devant Madame Merkel et ne plus disposer de l’outil qui lui aurait permis de se passer, au moins en partie, du gaz russe: le nucléaire civil.
Si nos gouvernants avaient de la mémoire et du jugement, ils devraient se préoccuper de relancer le nucléaire civil français à plein régime et laisser l’Allemagne se débrouiller un temps avec sa propre crise.
La crise allemande va être terrible
Car la crise allemande va être terrible. Comme le résume très bien le blog H16:
“ On apprend qu’Uniper, la principale société allemande de vente de gaz et premier distributeur de l’entreprise russe Gazprom, doit faire appel à l’État allemand à hauteur de 55 milliards d’euros suite à une perte nette kolossale établie à 40 milliards d’euros depuis le début de l’année.
Un milliard d’euros par-ci, un milliard d’euros par-là et, rapidement, on commence à parler gros sous. En tout cas, à 55 milliards d’euros, voilà une somme rondelette qui va peut-être faire réfléchir Olaf Scholz sur les choix énergétiques opérés ces dernières années par l’Allemagne : manifestement, multiplier les efforts sur les énergies renouvelables revient un peu trop à multiplier aussi les approvisionnements en gaz et à se retrouver en fâcheuse posture lorsque la conjoncture internationale change un tantinet.
Et s’il y a bien transition énergétique, ce n’est pas exactement vers de nouvelles formes d’énergies, mais plutôt vers pas d’énergie du tout : en somme, tout ne se passe vraiment pas comme prévu en Europe : en quelques mois, des choix très politiques se sont traduits par des conséquences quasi-immédiates aussi économiques que palpables, avec des grosses faillites à la clé.
Pour une fois, l’Allemagne ne s’en sort pas mieux que les autres, et peut-être même au contraire : ces faillites se multiplient à un rythme réellement inquiétant. Ainsi, le fabricant de meubles allemand Hülsta est insolvable, 80 ans après sa fondation. La chaîne de boulangeries Thilmann atteint le même point 85 ans après ses débuts. Pour Wolff Hoch und Ingenieurbau, entreprise de construction, il aura fallu 125 ans, alors que Bodeta, le fabricant de confiseries, aura tenu 130 ans. Borgers, l’équipementier automobile, ferme ses portes après 156 ans et Kappus, le fabricant de savon, après 170.
Ces quelques exemples, étalés en quelques jours seulement, donnent à réfléchir : ces entreprises ont survécu à deux guerres mondiales, des changements politiques et sociaux majeurs, pour finalement toutes mourir en 2022 parce qu’essentiellement, les Allemands ont cru dur comme fer que les moulins à vents et les miroirs magiques, tous doublés de turbines à gaz russe, allaient leur éviter de taper dans le charbon, le pétrole et le nucléaire“.
Il faudrait garder la tête froide mais notre problème, c’est Macron
La crise allemande va faire plus mal encore à l’Allemagne qu’à ses voisins. Voilà pourquoi il faut, à la différence de Mitterrand paniquant devant la réunification, garder la tête froide, regarder uniquement nos intérêts. Et nous garder de répondre aux premières sollicitations allemandes.
Les Allemands créent un fonds de dotation de cent milliards pour la défense et veulent acheter avec du matériel américain? Aucun problème, la France prend acte de la mort de l’Europe de la défense et fera ses choix militaires.
Le gouvernement allemand a des problèmes avec son modèle énergétique? Qu’il assume ses choix! Nous avons nous-même à réparer les bêtises de la présidence Hollande et du premier quinquennat Macron, où l’on a aussi rêvé “fin du nucléaire”.
Les Allemands sont déboussolés par l’attitude américaine, qui vise à les couper complètement de la Russie? Eh bien ils n’avaient qu’à nous écouter quand nous parlions “d’Europe européenne”. A présent, nous allons faire comme le Général de Gaulle à partir de 1964, avoir notre propre politique étrangère.
Pardon, je m’emballe: j’avais oublié que le président s’appelle toujours Emmanuel Macron. Il y a peu de chances que le grand tournant, indispensable, de la relation entre la France et l’Allemagne se produise de sitôt.
Sans oublier que le sociopathe sous coke est tenu par le dossier sur son papa.
De toutes manieres il n’est que la quintessence de la techno structure francaise.
Ce sont les fonctionnaires francais depuis Giscard qui ont oeuvre pour creer le monstre sovietoide qu ‘est L’UE calque sur l’etat francais et son armee mexicaine d’Eichmann.
Mais bon les francais ont eu 50 ans pour s’en rendre compte et ils ont reelu ce traitre qui ne cache pas son jeu. Alors tant pis pour eux. Seule la ruine economique les fera reflechir. Un peuple de vieiillards accros aux anti depresseurs.
maqueron c’est NOUS c’est évident. Personne d’autre. Idem pour le fiasco c’est Bruno…
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Cf. la lettre de Himmler à de Gaulle, étudiée ici.
Ces derniers temps H16, commet des textes riches en informations et ne se contente plus de se défouler contre les médiocres de la caste. Celui sur le capitalisme de connivence, dans le cadre de la plate-forme d’échanges de cryptos qui a fait faillite, donne beaucoup de clés de compréhension.
La France a donc une opportunité, inimaginable avant la crise actuelle, de s’industrialiser. Sauf que elle n’a pas la santé financière lui permettant d’investir massivement dans l’industrie, que l’Etat investit surtout dans la transition énergétique des bâtiments publics, que la main d’oeuvre, mal formée et sans expérience solide, est inemployable selon la formule consacrée depuis 30 ans. L’énergie fossile ne manque pas, même si les centrales nucléaires EPR ne fonctionnent qu’en Chine et Finlande, mais elle est mal distribuée, de sorte que la transition énergétique devient transition vers la misère. Les français ne fabriquent même plus leurs souliers pour marcher, ils les achètent au Bengladesh. Merci McRon.
Dans le couple Franco Allemand il y a toujours eu un cocu content de l’être, c’est la France.
A sa décharge la France doit naviguer finement dans les eaux saumâtres et hégémoniques Anglo-saxonnes, qui noient les souverainetés et indépendances des Etats au profit de l’Empire Us.
Il est grand temps de reprendre nos cartes en main, un pays non souverain est un pays colonisé.
Le seul problème qu’on a, c’est nos pseudos élites dirigeantes, marionnettes de Davos, au service
de l’oligarchie financière occidentale et non au service de la France.
Les oppositions patriotes transpartisanes doivent se constituer partout, jusqu’au parlement, afin de promouvoir un retour à l’indépendance défendue en son temps par Le Gal de Gaulle.
Il faut arrêter la spirale infernale de la casse et de la vente de nos outils de production, notamment énergétiques, sous la pression de Bruxelles, Berlin et washington.
L’énergie qui fait fonctionner l’industrie et les transports est à la base de notre niveau de vie actuel.
Rien n’est jamais définitivement acquis, des sociétés et civilisations naissent, prospèrent et déclinent, puis disparaissent.
Avant les énergies fossiles, l’homme n’avait à sa disposition que l’eau, le feu, le vent, la force animale et ce, jusqu’à il y a seulement 2 siècles.
Est-ce que la France veut se saborder avec le bateau Eurotitanic germanique piloté par les escrologistes, ou quitter le navire?
En général on préserve sa vie, on gagne du temps et de l’argent en quittant le navire, plutôt qu’en essayant de colmater les brèches.
L’obsession de notre caste du « couple franco-allemand » n’est que l’habillage de sa soif inextinguible de trahison.
Si ces salopards ne trahissaient pas pour Berlin, ils trahiraient pour Pékin, Londres ou Moscou (pour Washington, c’est déjà fait, par l’intermédiaire de Berlin).
Il faut comprendre que nos dirigeants sont des traitres pathologiques : ils détestent la France (trop petite pour leurs personnalités mondiales) et méprisent les Français (pas assez puissants pour leur permettre de conquérir le monde).
Je vous rappelle (au cas où vous l’auriez oublié) que la loi de démantèlement du nucléaire français est toujours en vigueur et continue à s’appliquer.
Le reste, c’est du bruit avec la bouche à l’intention des crétins.
« Et s’il y a bien transition énergétique, ce n’est pas exactement vers de nouvelles formes d’énergies, mais plutôt vers pas d’énergie du tout. »
L’écologisme est intrinsèquement génocidaire, car c’est en réalité une détestation viscérale de l’humanité.
Que les Allemands se détestent au point de se suicider, ça devrait rester leur problème. Hélas, comme nous sommes dirigés par des traitres …
Remarquable article concis et chirurgical. Macron est bonimenteur, pas chirurgien des vertèbres cervicales affaissées.
On envoie Borne, l’étoile montante, à Berlin pour qu’elle se casse les dents et deviennent une étoile filante recasée. M. Lemaire n’attend que cela. M. Macron se sépara de Madame 49.3.
MacKinsey bosse avec Zelensky, comme avec Macron. La chute du premier clown entraînera celle du clown blanc, celui du mois du blanc qui s’agite sur les trottoirs du BHV. Merci E. HUSSON.
Très bon article
A noter que Mémère Merkel a dû mal à assumer ses actes. A “Der Spielgel”, elle a expliqué qu’on (by the way qui est “on” ?) ne l’avait pas laissé discuter avec VVP en 2021 parce qu’elle allait bientôt partir…. Mémère nous fait une crise de puberté tardive ?!
Oui, et maqueron a cru qu’il était de taille à imposer une défense 100% européenne (comprendre française) à l’Allemagne &l’otan ???????? Ce serait la raison de la mini brouille avec Olaf ces jours derniers. On lui a vite fait comprendre où était sa place: ???? à l’office avec zelenski.