Les artistes Emmanuel Macron et Pharrell Williams ont bien conscience de faire le même métier. Pour les mêmes employeurs, si ça se trouve. Qui ne sont, en l’occurrence, ni des acheteurs de disques, ni les citoyens de telle ou telle république.
A safe place for all, secure and open, peaceful and democratic, which respects human rights. That’s what the Internet must be and remain, especially for our children. It’s one of our battles. Artists, join us, and speak out! Thank you @Pharrell for your commitment. pic.twitter.com/84XAstay2m
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 24, 2023
Rappelons en effet qu’à la différence des rois thaumaturges du passé, le président de la 5e République, « garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités », n’est pas censé guérir les scrofules, conjurer l’impuissance ou consoler les enfants mélancoliques.
Toutes ces considérations, pourtant gravées dans le marbre de la Constitution, ne semblent cependant pas impressionner le mari de Brigitte, qui, surtout depuis mars 2020, fait de la Constitution un usage qu’on dira hygiénique, pour rester poli. Sur le point de livrer des chars d’assaut à une dictature militaire en guerre contre le plus grand pays du monde, l’influenceur Emmanuel Macron, qui a déjà habitué ses followers (jadis connus sous le nom de « citoyens ») à des réceptions d’autres youtubeurs au Palais de l’Élysée, s’y affiche maintenant avec une vedette du hip-hop : Pharrell Williams, qui semble lui aussi négliger sa profession pour se consacrer à des dadas philanthropiques.
Macron, Williams et tous ces hyperriches qui veillent sur nous
Cela pourrait n’être qu’un exemple de plus de la décrédibilisation préméditée des institutions démocratiques. Mais regardons de plus près le dada philanthropique de cette « victime de la mode » invitée à nos frais à venir se faire photographier à l’Élysée avec le jet-setter Macron : Williams est, d’après le tweet présidentiel, « très impliqué sur les questions des effets néfastes de l’internet et des téléphones sur les jeunes ».
Voilà une préoccupation philanthropique qui présente l’avantage de se situer à l’intersection des agacements des électeurs de Macron vis-à-vis de leurs arrières petits-enfants et des angoisses d’autres octogénaires, à Davos, qui n’en peuvent plus d’attendre une bonne législation de contrôle parental mondial sur cet Internet livré à « l’irresponsabilité » des « complotistes ».