Les pénuries de médicaments prennent des proportions de plus en plus inquiétantes. Des traitements sensibles comme les anti-cancéreux sont concernés. L’Etat semble impuissant face à ces ruptures d’approvisionnement qui illustrent la dégradation en profondeur de la filière pharmaceutique en France. Un plan laborieux fait de mesurettes est en préparation. Son manque d’ambition montre la fragilisation de la santé publique en France.
Les pénuries de médicaments sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus critiques en France. Le gouvernement se met à la tâche d’un plan d’action pour les années à venir.
Un plan visant à améliorer l’accès aux médicaments en France grâce à une meilleure circulation de l’information et à une diversification des procédures d’approvisionnement sera installé en septembre. Un comité de pilotage sera chargé de mettre en œuvre ce programme, qui prévoit une trentaine d’actions à mener sur quatre ans (2019-2022).
Plusieurs mesures techniques d’importance secondaire devraient être prises pour faire face à la situation.
En cas de pénurie d’un médicament d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), le pharmacien pourra le remplacer par un autre médicament, conformément à ce que prévoit la loi relative à l’organisation et à la transformation de système de santé en passe d’être adoptée par le Parlement, rappelle la ministre lundi dans un communiqué.
De même, un travail sera conduit sur les procédures d’achat de médicaments par les établissements de santé avec notamment un développement du recours aux appels d’offres avec plusieurs attributaires.
Pour mieux faire circuler l’information, la plate-forme «DP-Ruptures», développée par l’Ordre des pharmaciens pour permettre aux officines de signaler les ruptures d’approvisionnement au laboratoire exploitant concerné devra être élargie à “toute la chaîne de distribution” et notamment aux grossistes-répartiteurs et aux dépositaires, indique la ministre.
Il est aussi demandé à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) de refondre son site internet pour le rendre “plus accessible” au grand public.
La liste de ces mesures montre combien le pouvoir exécutif est désemparé face aux défis de la santé publique.