L’agriculture, partout dans le monde, mais plus particulièrement en France, a plusieurs fonctions ; celle de la fourniture de l’alimentation, qu’elle soit directe ou indirecte avec, par exemple, la production végétale alimentant l’élevage ; une fonction liée à l’aménagement du territoire, à la fois consommatrice d’espace et actrice de sa structuration ; elle fournit aussi de l’énergie (méthanisation, carburants biosourcés etc) et joue un rôle qui – malgré ce qu’en dit l’agri-bashing des Khmers Verts – n’est pas toujours négatif pour le maintient de la biodiversité. On peut aussi lui adjoindre des fonctions économiques car elle est pourvoyeuse d’emplois directs et indirects et contribue au maintient de la balance commerciale française.
Si on s’en tient à ces fonctions, la place des produits phytosanitaires est prépondérante puisqu’ils contribuent à assurer une production alimentaire à la hauteur de ce qui est souhaité.
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” une production alimentaire à la hauteur de ce qui est souhaité “, voilà bien un objectif qui ne colle pas du tout avec ceux de Davos.
Dans la série “fabrication de l’ennemi”, la campagne contre le glyphosate, engendrant derrière elle la détestation de tout ce que l’agriculture utilise de “chimique”, a formidablement bien convaincu les citoyens. Au point que même les cimetières sont maintenant sans pesticides!…
Du côté scientifique, on a cela:
http://www.contrepoints.org/2016/06/29/258584-guerre-de-greenpeace-contre-glyphosate
Et l’on se rappellera, qu’après plus de deux décennies d’emploi – objectivement un vrai progrès par rapport aux herbicides antérieurs -, le glyphosate est devenu l’ennemi à abattre pile au moment où le brevet de Monsanto tombait dans le domaine public…
Sans doute commencera-t-on à réfléchir quand les assiettes seront vides…
La MSA a mené deux enquêtes d’envergure appelées Agrican afin de chiffrer les cancers dans le monde professionnel agricole, celui au contact direct des produits phytosanitaires. Bilan aux deux fois, il y a moins de cancers dans le monde agricole que dans la population moyenne… Peut-être d’autres facteurs sont plus favorables comme plus de vie en extérieur, moins sédentaire ?
En effet, l’agriculture ne représente que 2% du PIB mais sans elle les 98% restant cessent en 1 jour car notre premier besoin quotidien est de manger.
Donc comme le pensaient justement les physiocrates, toute richesse vient de la terre et une civilisation dépend pour sa survie de comment elle la cultive. Les civilisations ont surtout disparu d’avoir désertifié leur terre par des erreurs agronomiques.
Le constat pour notre civilisation industrielle est simple : c’est un suicide industriel, un empoisonnement général de la terre, des humains et de tous les êtres vivants. Il n’y a pas besoin d’être un grand scientifique pour le voir. Dans mon enfance en Bretagne fin des années 60, les champs grouillaient de vie, on passait le talus et une myriade d’animaux, lapins, oiseaux, insectes s’enfuyaient. Aujourd’hui autour de l’ancienne ferme, le vide, un vaste désert vert silencieux, sans talus, sans oiseaux, sans insectes, sans presque de fleurs sauvages.
Je doute que notre société urbaine à 98%, sous perfusion d’un mega système agroindustriel en faillite financière et de ressources physiques perdure longtemps.
A mon avis, pour que la France survive, 10 ou 15% de la population doit être réaffectée à l’agriculture, avec tous les encouragements nécessaires. Un exode urbain doit être organisé. Le méga système ne pourra bientôt plus entretenir 98% d’inactifs agricole.
“10 ou 15% de la population doit être réaffectée à l’agriculture”
Comme du temps du “Mouvement d’envoi des zhiqing à la campagne” dans la Chine de Mao ?…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_d'envoi_des_zhiqing_%C3%A0_la_campagne
Sauf que, il faut évacuer ce prérequis “politique sectorielle agricole en restant dans l’UE)” , il ne peut pas y a voir une politique agricole non productiviste en restant dans l’ UE..
https://www.upr.fr/communiques-de-presse/fnsea-sortir-de-lunion-europeenne-agriculture/
Bonjour,les solutions existent depuis longtemps;l on pourrait produire en bio sur toute la surface du globe.voir les ouvrages de Marc Dufumier,ingénieur agronome.Mais,la puissance des lobbys avec son ège de propagande et de conditionnement en tous genres nous a conduits dans cette empoisonnement systémique.Vous pouvez regarder également les publications de Christian Vélot sur les conséquences présentes et a
venir de toutes ces molécules.Ce sont des apprentis sorciers qui se prennent pour des dieux que se soit dans le domaine de la santé avec les vaccins depuis les origines,et l ’emploi des pesticides depuis 60 ans dans l’agriculture.Quand les puissances d argent dirigent le monde sans contrepouvoir!!!
Dès lors que contrairement à la vaccination contre le covid (et autres virus), il n’y a en agriculture aucune coercition pour obliger les gens à manger des produits de l’agriculture “conventionnelle”, la comparaison ne tient pas. Si le bio ne se généralise pas, c’est qu’il y a des bonnes raisons. Et si l’agriculture “conventionnelle” était si catastrophique que ça, on n’aurait pas quadruplé la population mondiale en un siècle, et considérablement augmenté l’espérance de vie, en s’appuyant sur ce type d’agriculture.
Ceux qui veulent imposer le bio sont comparables aux bolcheviks, qui ont voulu imposer une utopie, utopie qui a conduit à des dizaines de millions de morts dans le monde. Ce n’est pas l’exemple récent du Sri Lanka qui me contredira. Le problème des théoriciens comme M. Dufumier est qu’ils ne mettent jamais les mains dans le cambouis, ils se contentent d’émettre de grandes théories et n’en subissent pas les conséquences. Signé : un agro qui a longtemps travaillé sur le terrain…
Bonjour,
merci pour cet article, au ton équilibré, et qui pose des questions intéressantes.
Pour ce qui est du nombre de molécules homologuées en France, le chiffre actuel est de 391 (voir ici: https://ephy.anses.fr/resultats_recherche/substance) et non 1000.
Les évolutions des pathologies dans la société dont vous faites mention devraient effectivement être étudiées, mais pas uniquement en relation avec les pesticides, qui ne sont que l’une des sources possibles des perturbations constatées.
En particulier, le nombre de substances médicamenteuses ingérées, volontairement ou d’une manière fortuite devrait probablement mieux être mesuré.
Je pense en particulier aux substances contraceptives, massivement relarguées dans les eaux (les stations d’épuration ne traitent pas cela).
Par ailleurs, en dehors de la chimie, l’évolution du mode de vie est à considérer, par exemple l’évolution de l’obésité ou plus simplement du surpoids. L’activité physique, les temps d’écran, le sommeil, etc…
Enfin, je ne crois pas que l’on puisse parler d’un quelconque laxisme de la part de l’administration, qui a plutôt tendance à interdire les produits sans dossier clairement établi. (Témoin, justement, le nombre de substances interdites visibles sur le lien ci-dessus).
La question de la pharmacovilgilance par CSP est plus intéressante…
Effectivement ces données devraient être publiées, les bases existent.
Il faudrait peut-être demander à Pierre Chaillot?