J’ai déjà eu l’occasion de décrire dans le Courrier des stratèges la situation que vivent les associations, confrontées à la problématique de sécurité et de violence. J’ai donné un cas concret de la quasi-absence de soutien des forces de police en termes de prévention, notamment lorsque les risques deviennent de plus en plus concrets. Y compris après le drame d’Annecy. Je rappelle que je préside depuis de nombreuses années une fondation pour aider les jeunes, deux associations, et que je suis trésorier d’une troisième. Tout ceci bénévolement. Fort de cette expérience, je voudrais aborder aujourd’hui les contraintes du droit, et spécifiquement de celui du travail lorsque nos associations sont des employeurs. Ainsi que me le faisait observer notre avocat, comme association, nous sommes logés à la même enseigne que les grands groupes du CAC 40 ! Les faits que je vais relater pourraient tout à fait être rapportés par des petits patrons de TPE ou de PME, qui crèvent souvent sous le poids d’une réglementation trop lourde et inadaptée à leur taille.
Pour professionnaliser nos activités et leur encadrement, nous avons décidé de recruter des animateurs sous le statut de salarié. Pourquoi ? Parce que très souvent, le bénévolat (environ 11 millions de bénévoles en France selon l’INSEE), même s’il est un soutien très estimable dans le déploiement des activités, n’apporte pas le niveau de disponibilité et de qualification requis par la complexité et les contraintes du monde moderne. Ce n’est pas une critique, mais un constat qui découle de l’expérience. J’ajoute que j’aborde ici le rôle des bénévoles dans les activités opérationnelles et non dans la gouvernance de l’association. Le bénévolat des administrateurs et des membres du bureau, nullement sans risque je le précise, est d’une autre nature.
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Le bénévolat ne devrait même pas exister : on prendrait beaucoup moins les gens pour des cons s’ils arrêtaient de jouer à mère Thérésa.
Merci pour ce commentaire qui permet en une seule phrase de faire le tour d’un problème complexe. Rien de tel que le simplisme.
Merci pour cet éclairage ! Chaque français est un jour ou l’autre Président d’une association… sans conscience de la stupide pression bureaucratique qui s’abat sur les associations (parmi les plus « sérieuses ») qui emploient des salariés !
Gérante d’une TPE, je confirme ces propos. L’erreur des gouvernements successifs depuis 50 ans est l’imposition de règles identiques à tous types de structures indépendamment de sa taille, de son rôle, et de son objectif. On veut tout rentrer dans des cases sous prétexte d’égalité, alors que la diversité est l’essence même de l’Homme et de ce qu’il peut/voudrait créer.
Seul la levée de tant de normes permettra le retour à la croissance et à l’épanouissement de tous.
SAUF QUE, ces normes rassurent les citoyens car elles leur permettent de se déresponsabiliser en trouvant un coupable quand il y a un imprévu,
un “accident de la vie” (quel qu’il soit), ou tout autre événement qui ne fait pas plaisir.
Tant que les mentalités ne seront pas prêtes à assumer les risques de la Vie (le risque de vivre et donc celui de mourir, au sens propre comme au sens figuré), tant que les mentalités resteront dans le désir de vivre “sous protection” (des parents d’abord, puis d’un Etat paternaliste !!), alors il sera difficile de faire voler en éclat ce carcan de règles normatives qui nous tuent à petit feu en prétendant qu’elles nous protègent.
Mais ne croyez pas, si on regarde bien, on est tous content, un jour où l’autre, de ces normes … et on retrouve l’incohérence intellectuelle évoquée par Éric Verhaerghe à propos de la défense des libertés fondamentales lors de la crise Covid, et lors de l’affaire Nahel ….
Perso, j’espère que je verrai un jour ce moment de l’éclatement de ce carcan car cela nous libérera de nos chaînes … il y aura d’autres risques, certes, mais on retrouvera une réelle liberté d’entreprendre et donc de s’épanouir…. Je suis persuadée que c’est là qu’est la clé du bonheur de l’humanité.