L’ISSEP, l’école de Sciences Politiques et de Management, déjà installée à Lyon et à Madrid, sera présente, à partir de septembre 2023, sur un campus parisien pour de la formation continue, dans le XVe arrondissement. Dans le cadre de notre partenariat avec l’ISSEP, nous avons posé quelques questions à François de Voyer, chef d’entreprise, qui propose un cours sur la « fabrique du consentement ». Sa thèse : le fonctionnement rationnel des entreprises est, comme celui de la société, aujourd’hui profondément perturbé par une politisation à outrance. Il enseigne à l’ISSEP car il veut contribuer à former des décideurs capables de résister aux manipulations du système.
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— ISSEP (@ISSEP_France) August 4, 2023
Courrier des Stratèges. – L’ISSEP propose des formations qui additionnent management et sciences politiques. Quel est l’objectif de cette combinaison de sujets ?
François de Voyer. – Contrairement à ce que l’on peut imaginer le « management » – vieux mot français revenu par la Manche – n’a pas de rapport étymologique avec l’homme, mais avec la main, comme le terme manipulation. À l’ISSEP, nous avons l’ambition de former de chefs, des leaders, des entrepreneurs d’envergure et non des « petites mains ».
Ce qui distingue le chef d’entreprise, le « leader », du manager, au-delà du charisme qui se forge dans l’engagement, c’est la culture générale, c’est à dire le rapport au temps et la hauteur de vue – en plus, bien entendu, de la parfaite maîtrise des outils.
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— ISSEP (@ISSEP_France) July 24, 2023
CdS.- Vous enseignez depuis cinq ans déjà, en formation continue à l’ISSEP, sur le campus de Lyon.Vous constatez un fort niveau de satisfaction, illustré par l’ouverture d’un deuxième campus français à Paris. Qu’est-ce que les participants aux sessions de formation continue retiennent, selon vous, de leurs sessions ?
A travers des formations exigeantes, des professeurs aux expériences diverses contrastées, et surtout une grande liberté de ton, nous ne nous contentons pas de fournir à nos étudiants des outils : ils sont si faciles d’accès aujourd’hui !
Nous leur proposons d’exercer leur discernement dans la manière de les choisir et de les utiliser. Si j’ai une espérance à formuler pour leur avenir, c’est qu’ils ne se contentent pas d’être un simple rouage de notre société : on leur transmet le goût de la liberté avec celui de l’humilité devant le réel.
CdS.- Vous êtes entrepreneur. Votre activité vous amène à vous intéresser aux questions d’agriculture et d’environnement. Des sujets, dites-vous souvent, qu’il ne faut surtout pas laisser aux professionnels de l’écologie politique.
C’est en effet un très bon exemple de l’état d’esprit dans lequel nous formons nos auditeurs ! La préservation de notre environnement est un sujet vital. Il faut non seulement s’y intéresser en tant que citoyen, mais écouter les paysans, les forestiers, les entrepreneurs qui sont directement confrontés à la chute de la biodiversité et au dérèglement du climat. Vous verrez alors que la France, plus que toute autre Nation, est armée pour répondre aux grands défis écologiques et que les solutions globales et bureaucratiques sont au mieux inefficaces, au pire nuisibles. Depuis Colbert protégeant les forêts françaises pour renforcer notre marine à la loi littorale, nous avons une tradition de gestion durable de la nature particulièrement inspirante. Hélas, le sujet « Ecologie » est parasité par des pseudo-experts, des professionnels de la politique, des technos avides de faire prospérer l’administration. À force de solutions idéologiques et inadaptées au terroir français, ils ont fini par dégoûter ceux-là même qui devraient s’emparer légitimement du sujet. Nombreux sont les domaines d’activité qui sont ainsi exposés à des récupérations et des manipulations par une caste d’experts et autres consultants qui commentent des fresques du climat sans avoir jamais mis les pieds dans un champ de blé.
CdS- L’ISSEP se définit « l’autre école de sciences politiques ». Qu’est-ce qui ne marche plus à Sciences Po ?
Etudiant, j’ai subi l’écrasante influence de la gauche sociétale à Sciences po Paris. On me promettait les clefs de la fabrique du consentement à grands renforts de références pompeuses, mais on cherchait en réalité à me lobotomiser.
Saupoudrez d’arrogance, gardez vos élèves-cobayes dans un milieu bien clos, et vous obtenez une génération de cadres déconstructeurs, et intolérants.
Cette triste expérience m’a poussé à proposer à l’ISSEP un cours consacré au « combat culturel » dont l’ambition est de développer l’esprit critique de nos étudiants. De Gramsci à Bernays, on puisera aussi bien dans l’actualité que dans l’Histoire pour disséquer les techniques de propagande et apprendre à s’en prémunir.
Au-delà de la compréhension des grandes notions telles que le « combat culturel » ou la « fabrique du consentement», il s’agit de démontrer l’importance de la culture générale et de la transversalité des connaissances pour échapper aux manipulations idéologiques…Ou pour servir le bien commun !
Etant moi même un petit chef d’entreprise de province j’aurai été très intéressé par cette formation..
Malheureusement la centralisation de ce stage est un handicap, dommage…