La large victoire de Javier Milei, le candidat libertarien aux élections en Argentine, avec près de 56% des voix, marque un tournant dans l’histoire d’un pays marqué par le péronisme. Les Argentins vivent un cauchemar économique, avec une inflation ruineuse et une bureaucratie qui bloque la société. Le premier discours prononcé par Milei sur sa politique économique est marqué du sceau de la radicalité, surtout en établissant une liberté monétaire et en annonçant la fermeture de la banque centrale. Pendant ce temps, une propagande sans égale de la caste se déchaîne pour discréditer des recettes qui mettent en danger la toute-puissance de la “verticalité”.
C’est évidemment un puissant coup de tonnerre dans l’espace médiatique occidental : un candidat libertarien, qui propose une réduction massive du rôle de l’Etat et une liberté monétaire totale, vient de remporter haut la main les élections présidentielles argentines.
Nous vous informerons régulièrement sur l’avancée de cet empêcheur de tourner en rond, déjà qualifié de tous les noms d’oiseaux par la bien-pensance occidentale. D’ici là, nous faisons le point de la situation.
- L’Argentine est confrontée à une situation économique catastrophique, avec une inflation à 140%, des taux d’intérêt à 110%. Nous avions décrit, en septembre, cette étrange situation où les commerçants attendaient parfois plusieurs semaines avant d’accepter de vendre des produits électroménagers courants ou des matériaux de bricolage, pour profiter au mieux de la hausse des prix. Pour l’ensemble des Argentins, la paupérisation frappe.
- Nous avons commenté le programme de Javier Milei en septembre, qui propose des mesures radicales pour réduire le rôle de l’Etat, mais aussi pour accorder la liberté monétaire, et pour dégraisser la bureaucratie.
- Le choix d’une alternative radicale en Argentine s’explique par la situation de crise systémique et endémique dans laquelle le pays se trouve.
- Javier Milei a prononcé un premier discours dans lequel il annonce la fermeture de la banque centrale et la liberté de choix en matière monétaire.
- La propagande mondialiste se déchaîne contre le vainqueur de l’élection, l’accusant parfois d’appartenir à une extrême-droite qui plongera le pays dans l’inconnu, d’autres fois d’être un mondialiste soumis au Forum de Davos.
- Dans la pratique, il faudra suivre attentivement les points forts et les points faibles de l’expérimentation qui commence. Incontestablement, le chemin que Milei s’apprête à suivre sera semé d’embûches et de contradictions. Reste que la liberté monétaire est un concept intéressant qui ravira tous les adversaires de la monnaie numérique et du crédit social.
- L’expérience argentine méritera également d’être suivie pour comprendre quelles solutions apporter à la situation française en cas de crise monétaire…
Voici la traduction partielle du discours de Milei aujourd’hui :
“Le grand ajustement doit être fait, mais le peuple a toujours payé pour cela, aujourd’hui c’est la caste politique qui devra payer pour cela”
“Nous sommes disposés à appliquer le manuel à la lettre pour résoudre les problèmes laissés par ce gouvernement. Nous avons conçu tous les mécanismes pour gérer la situation, en minimisant les dommages causés à la population”
“Si vous réduisez aujourd’hui la question monétaire, il faudra entre 18 et 24 mois pour ramener la dette aux plus bas niveaux internationaux”
“Fermer la Banque centrale est une obligation morale. Dollariser, c’est se débarrasser de la BCRA. Nous proposons que la monnaie soit celle que les individus choisissent”
“La loi sur les loyers doit être abrogée et il faut comprendre qu’il s’agit d’un contrat entre parties. Seule cette loi a causé des dommages. Elle peut être convenue dans n’importe quelle monnaie. La liberté monétaire fait partie de ce que nous voulons promouvoir”
“Nous frôlons les 3 points de PIB de déficit. Il est essentiel que cela soit corrigé au plus vite. Nous discutons depuis longtemps avec le Fonds”
“Ni l’éducation ni la santé ne peuvent être privatisées, elles sont du côté des provinces. Il est toujours préférable de subventionner la demande et non l’offre, mais une telle chose ne sera pas mise en œuvre à court terme”
On ne peut pas changer le système de retraite avec le déséquilibre qu’il présente, il faut d’abord le remettre en ordre. Il faut préserver les droits acquis pour que ce ne soit pas un problème”
Effectivement son programme libertarien est séduisant. Faut-il se réjouir qu’il soit déjà affublé du surnom de “Trump de la pampa” par les mondialistes ? En tout cas il est particulièrement intéressant de voir s’il arrive seulement à mettre en place son programme ambitieux. Merci de nous tenir informés de l’avancée de ce chantier !
Affaire à suivre en effet.
Je suis sceptique sur un point, voir en désaccord avec le libertarisme : je considère que chaque humain sur terre doit minimiser au maximum (je sais, ça sonne bizarrement) son empreinte globale, en raison de la finitude des ressources terrestres. Car quand bien même le recyclage arriverait à 100%, il faudrait toujours de l’énergie pour le faire fcontionner, donc des ressources.
Et si le libertarisme permet à certains milliardaires d’être les réels dirigeants du monde, bien que non élus, je crois qu’il a un problème.
Un drôle de Trump, qui se jette dans les bras des USA de Biden. Qui pour lutter contre la fabrication de fausse monnaie par sa banque centrale s’appuie sur la plus grande imprimerie de fausse monnaie au monde : les Etats-Unis.
D’après les informations sur ses projets en politique étrangère il veut s’aligner sur les USA et rompre avec les pays des BRICS. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la paix.
A voir comment cela va se passer mais le libéralisme financier en Amérique du Sud se traduit toujours par la mainmise des groupes monopolistiques US sur l’économie du pays surtout si on met tous ses œufs dans le panier US.
C’est ce qui s’appelle une thérapie de choc, il faut le voir supprimer les ministères inutiles en arrachant des étiquettes sur un tableau. Il dégraisse le mammouth de la bureaucratie. Ma question est faut il voir les étasuniens derrière son élection pour empêcher l’Argentine de rejoindre les BRICS ?
J’ai peur que nous nous laissions berner par des mots, de la même façon que, je le pense, Milei se berce lui même avec les mantras libertariens très séduisants qu’il a réussi à partager avec son peuple.
Que voyons nous dans ses premières décisions: il coupe avec le Brésil et la Chine, il quitte sa trajectoire d’entrée dans les BRICS. Il Dollarise sa monnaie et écoute les sirenes du Fonds Monétaire. Si, dans la plantation, le Royaume Uni est le majordome, la place des argentins sera, n’en doutons pas, dans les champs, à ramasser le coton. Quand je regarde l’histoire des pays riches qui ont sombré dans la misère, je ne vois que la Russie qui ait pu se redresser en vingt ans et c’est en coupant drastiquement d’avec le dollar, le FMI et le système monétaire et financier américano européen. Que vont devenir les pauvres argentins dollarisés? des pauvres américains ….
Entièrement d’accord avec vous
+100%,
celui qui utilise le dollar doit subir les lois et règles des US;
une monnaie commune entre deux états avec une économie trop différente devient une catastrophe; comme l’euro pour la France avec l’Allemagne;
et le fait de rompre avec les Brics le présente plutôt comme un homme des USA
Je ne vois pas comment le pays va améliorer sa souveraineté avec l’utilisation du dollar américain comme monnaie.
L’enthousiasme du courrier des stratèges pour ce gesticulateur prétendument libertarien me semble bien imprudent et prématuré . En tout cas ce qui va se passer en Argentine est effectivement très intéressant à suivre et sera instructif.
Il n’y aucun enthousiasme pour la personne. On parle de son programme. Peut-on refaire de la politique comme avant ? c’est-à-dire sans âme de tifosi ?