Il faut entendre les polytechniciens ou les énarques de Bercy parler des petits entrepreneurs pour comprendre le drame français. Pour les anciens des grandes écoles, un entrepreneur n’est respectable (et encore… à condition d’entrer dans la collusion capitalistique) que si et seulement si il sort d’une grande école. Sinon il est observé avec mépris et condescendance. Et pourtant… l’INSEE vient de montrer que ce sont bien ces petits entrepreneurs qui créent de l’emploi en France : en moyenne, près de 900.000 postes chaque année.
La publication de l’INSEE sur la création d’emplois en France explique très largement le malaise de notre pays.
D’un côté, on observe que les micro-entreprises et les petites et moyennes entreprises sont les championnes de la création d’emplois dans notre pays. C’est particulièrement vrai des micro-entreprises qui créent plus de 500.000 emplois, soit autant que les 35h de Martine Aubry dans les années 90.
D’un autre côté, ces entreprises peinent toutes à se développer. Un tiers d’entre elles disparait dans les 5 ans. Très peu recrutent plus de 2 salariés dans les années qui suivent leur création.
On y verra là le signe de la misère entrepreneuriale française. Les bonnes volontés ne manquent pas. Mais le poids de la bureaucratie, les freins réglementaires et bancaires, la cartellisation des marchés, sont autant d’obstacles à leur pérennité et à leur prospérité. De ce point de vue, les ronds-de-cuir de Bercy atteignent pleinement leur objectif : empêcher les électrons libres de mieux gagner leur vie que les hauts fonctionnaires.
ce sont les héros de notre temps.
PS ; je suis dubitatif sur la création de l’emploi par les 35 heures.
Effectivement il faudrait que les 35h soient repartis sur 4jours semaine pour que ce soit efficace. Cela obligerait à avoir des employés supplémentaires pour couvrir la semaine de travail.
Ah ben oui, faut obliger. C’est ça la liberté.
Effectivement, dans le secteur du bâtiment principalement marchand de main-d’œuvre, cela pourrait être une bonne chose de pouvoir rallonger la semaine sans s’en prendre bêtement aux 35 h.
Souci, principal? Le reste de la semaine serait souvent consacré au travail au noir.
Une ébauche de solution pourrait, par exemple, de ne plus s’appuyer sur la masse salariale, mais sur les matériaux pour assurer la perception des cotisations sociales.
On connait tous les ratios matériaux/main-d’œuvre indispensables à la construction. On applique ce ratio sur l’achat des matériaux, partout sans exception possible dans le commerce de gros comme du détail. Cela tuerait dans l’œuf tout l’intérêt du travail au noir, tout en favorisant l’emploi et surtout en le revalorisant. Certes le prix des matériaux va flamber, mais le prix de la construction va chuter et entrainer de facto la mort du travail clandestin devenu sans intérêt.
Chez Casto ils feront un peu la gueule, mais les caisses sociales vont crouler subitement sous le fric.
Pour vous convaincre de la calamité du travail clandestin, prenez la peine de vous lever un peu plus tôt et de faire un tour à l’ouverture des magasins de bricolage.
Quand vous avez un coût du travail aussi élevé, les entrepreneurs préfèrent augmenter les cadences. Pourquoi y-a-t il tellement plus d’accidents du travail mortels en France qu’en Angleterre ?
Le record d’accident provient en grande partie du Bâtiment et ne fera qu’empirer au fil du temps.
Le bâtiment, c’est un travail d’équipe. Ou plutôt, c’était un travail d’équipe.
Maintenant, les entreprises embauchent au jour le jour chez les marchands d’esclaves.
Bien sûr, pour faire de bonnes affaires, la qualification de ces esclaves est très largement surestimée.
Ce personnel interchangeable et jetable arrive sur un chantier qu’il ne connait pas, avec des collègues qu’il n’a jamais vus et qui, parfois, souvent, sur les très grands chantiers, ne parlent même pas la même langue…
C’est une réalité. Il faut le voir, le vivre, pour le croire.
Quand aux conditions de sécurité, si le matériel est présent, il faut aussi qu’il soit aux normes, que les salariés soient formés à son emploi, voire même parfois contraints, parce que certains machos durs à cuir et grande gueule refusent obstinément par exemple d’utiliser une ligne de vie en couverture, le port du casque ou de chaussures de sécurité…
Bref, c’est avant tout une question de formation et d’éducation des compagnons plus que d’obligations.
Cela ne sert à rien d’imposer de nouvelles normes ou obligations, si les précédentes sont ignorées.
Je sais bien que c’est mal vu ici de parler d’embaucher de nouveaux fonctionnaires, mais je pense que le nombre de plus en plus restreint d’inspecteurs du travail sur le terrain est en adéquation direct avec le nombre d’accidents du travail.
S’il y a des économies à faire en fonctionnaires, c’est par le haut qu’il faut commencer, c’est là que se trouvent les inutiles qui ont fait trop d’études, les pantouflards de complaisances politiques et les sangsues de l’état.
Belgique:
Intérimaire
Les travailleurs intérimaires qui souhaitent travailler dans le secteur de la construction doivent posséder un certificat de formation. Celui-ci doit attester qu’ils ont suivi un cours de sécurité d’au moins 16 heures. Ce cours de sécurité est organisé par un centre de formation reconnu par Constructiv, l’organisation de services dédiée au secteur de la construction dans laquelle les organisations d’employeurs et de travailleurs sont représentées.
Le certificat de formation n’est pas requis si l’intérimaire remplit l’une des conditions suivantes :
Il possède un certificat de « sécurité de base VCA » (bVCA)
Il est en mesure de prouver au moins 5 ans d’expérience dans l’industrie de la construction au cours des 15 dernières années
Il possède un certificat délivré par Constructiv à la fin de son apprentissage en construction
Il possède un certificat (émis par Constructiv ou déclaré conforme par Constructiv).
En outre, le travailleur intérimaire est tenu de suivre les consignes de sécurité et d’utiliser correctement l’équipement de protection individuelle requis.
sources: https://www.p-i.be/fr/themes/construction