À l’approche des élections européennes, Emmanuel Lynch nous propose d’entamer une réflexion pour mieux comprendre la nature de l’Europe, de sa civilisation, de son histoire, de sa culture ainsi que de l’ordre politique qui la caractérisent.
Pour faire référence au degré d’intégration fédérale des Nations dans l’Union européenne, il est courant d’entendre dire qu’il faut « plus d’Europe » ou « moins d’Europe ». À l’approche des élections dites « européennes », l’ambition de cet article est de montrer que l’Europe est un phénomène historique et culturel, une Civilisation, qui diffère radicalement d’une Union européenne qui relève d’un ordre politique consistant en un État fédéral et supranational, un véritable Empire. Puisque l’Europe est une autre réalité que l’Union européenne, plutôt que d’évoquer « plus d’Europe » ou « moins d’Europe », il serait donc plus juste de faire référence à « plus d’État supranational » ou « moins d’État supranational » ou alors à « plus d’Empire » ou « moins d’Empire ».
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Excellent !
« Il n’y a guère qu’une caractéristique que l’Empire de l’Union européenne ne partage pas avec les Empires du passé : c’est leur chute » … en fait, pas encore !
On peut discuter le point de départ même de cette réflexion : l’idée que l’Europe est ‘romaine’, c’est à dire helléno-judéo-chrétienne après que Rome le soit devenue. Erreur par deux points, signalée en son temps par Emmanuel Berl, dans son ‘Histoire de ‘l’Europe’ quand il fait remarquer que Tristan n’est pas un romain christianisé. Point un : la thèse ‘romano-judéo-chrétienne’ donne une définition trop large et inclusive de l’identité européenne. Rome est pan-méditerranéenne, et si l’Europe était seulement romaine, elle ne se distinguerait ni du monde orthodoxe ni du monde musulman. Mais elle est au contraire le produit de la fragmentation de l’empire romain en trois parties distinctes et d’évolution divergente : scission Est-Ouest entre Rome et Byzance, puis scission nord-sud avec les invasions arabes qui ferment la Méditerranée. Si Rome était devenue l’Europe, l’Egypte, la Grèce et la Turquie seraient européennes : mais, n’en déplaise aux technocrates déterritorialisés de Bruxelles, elles ne le sont pas. Point numéro deux : la thèse ‘romano-judéo-chrétienne’ donne une définition incomplète de l’Europe : l’Europe est méditerranéenne mais aussi nordique et atlantique. Or ni la Scandinavie ni même l’Angleterre et les régions riveraines de la Baltique, dont le nord de l’Allemagne, n’ont été romanisées, et la christianisation ne leur est pas venue de Rome mais d’Irlande. La romanité n’est donc qu’un trait local spécifique à certaines parties de l’Europe, et certainement pas la partie culturellement, militairement et économiquement dominante à toutes les périodes.
L’Europe est en réalité une formation innovante, relativement récente et initiée en tous cas bien après la fin de la domination romaine. Elle ne recouvre que le tiers nord-ouest de l’empire romain défunt, mais s’étend au-delà de cet héritage territorial. Sa fabrication se voit dans l’amalgame même qui a donné la France : celtes, latins et germains, fusionnés au cours du moyen-âge chrétien et monastique. Aussi son espace culturel est-il celui des cathédrales gothiques et sa langue commune si Bruxelles se souciait de culture serait le latin plutôt que l’anglais. C’est pourquoi aussi Palerme est européenne au même degré que Séville, Dublin et Prague, tandis qu’Istambul, Jérusalem et Kiev ne le sont pas.
Formidable démonstration de monsieur Lynch. L’UE est la nouvelle URSS et telle une réincarnation maléfique elle s’est produite entre fin 1991 et début 1992. Incroyable coïncidence. L’évolution totalitaire de l’UE est de plus en plus flagrante. Qui sera notre Soljenitsyne ! Je crois que c’est le CdS. Est ce que Monsieur Verhaeghe supportera le goulag et monsieur Husson en bon chrétien le martyre ? J’en suis persuadé mais puisque la période des vœux approche je ne leur souhaite pas.
Comme tout empire, l’Union européenne s’effrondrera. Probablement le « « marché » européen de l’énergie détruira tellement d’entreprises que ça devrait faire tomber le mammouth. Les sms et en général la corruption monstre devraient également participer à la chute. Enfin, la totalité des promesses non tenues devraient sonner le glas de ce bousin soviétoïde.