Depuis lundi, le siège de Paris par les agriculteurs, à commencer par celui de Rungis, est annoncé. Mais l’action de retardement des forces de l’ordre a permis d’éviter que le siège ne commence avant ce mercredi, ce qui a permis à Gabriel Attal de prononcer son discours de politique générale à l’Assemblée Nationale sans être totalement bousculé par l’actualité. Les agriculteurs parviendront-ils jusqu’à Paris ? Pour l’instant, l’incertitude est totale.
Comme on le voit bien sur cette carte qui montre l’état du trafic à 10h en Ile-de-France et au-delà, la circulation n’est pas plus difficile que d’habitude autour de Paris, et les barrages d’agriculteurs sont encore loin, sauf celui de l’A6 qui remonte vers Rungis.
Plus précisément, voilà la situation à 10h30 :
En dehors des barrages qui atteignent peu à peu Orly, et l’A104 à l’est de Paris, la situation est normale en Ile-de-France. Ce petit rappel est utile pour “décongestionner” les fantasmes sur une révolution imminente qui mettrait les Parisiens à genoux.
Selon Gérald Darmanin, 10.000 agriculteurs barreraient les routes en France sur 100 points de blocage. Ils sont moins nombreux que les forces de police mobilisées (15.000 effectifs, semble-t-il). En outre, il semblerait que les agriculteurs se soient fixés samedi comme jour limite de blocage. Ils sont au demeurant fortement infiltrés par la FNSEA.
Dans ces conditions, il faudra donc suivre attentivement l’évolution de la situation, mais Darmanin peut se targuer d’avoir fait ce qu’il fallait pour contenir le mouvement.
La FNSEA. En voilà un sujet intéressant . Son President M Rousseau “agriculteur” est
surtout le PDG de la socièté AVRIL qui regroupe une kyrielle d’entreprises d’agroalimentaire. Chiffre d’affaires 2022 (?) 9 Milliards d’euros. On est loin des préoccupations des paysans qui pratiquent l’agriculture de montagne.
En tout cas personne ne tape dans des casseroles à 20 heures.
Ceux qui détruisent les produits agricoles étrangers et le travail fourni se déshonorent et méritent le mépris. C’est à cause de la PAC que des agriculteurs ne peuvent pas vendre leurs productions sur le continent.
Vu comment le mouvement se fait noyauter, encore une ou deux semaines et on en parle plus.
Ce n’est pas contradictoire avec l’interview de Monsieur Béraud ? D’un côté ils ne vont rien lâcher de l’autre vous dites que le mouvement va s’éteindre…
31 janvier, 17 heures, sur la 4 voies du Morbihan, le barrage du pont de La Roche Bernard sur la Vilaine est levé. Je ne peux dire si c’est une négociation ou un changement de pied… à suivre
La loi Le Chapelier, loi révolutionnaire avait supprimé toutes les corporations, les confréries, les universités ; en 1884 (presque un siècle plus tard) l’État s’est rendu compte qu’une société a besoin des “corps intermédiaires” pour la transmission des savoirs, pour la formation (le modèle du compagnonnage est quand même plus intéressant que le “lycée pro”) etc. 1884 : syndicats, 1901 : associations.
Nombre de ces institutions ont viré en institutions de pouvoir. C’est un processus ordinaire, mais cela ne signifie absolument pas que les modèles collaboratifs, coopératifs soient liberticides. La FNSEA est plutôt une organisation corporatiste confisquée par les plus forts, les plus riches comme le crédit agricole a vu son modèle mutualiste entièrement monopolisé par la logique bancaire.
Mais on ne peut pas croire que pour contrer le capitalisme de connivence, une sorte d’entrepreneuriat basé sur la propriété individuelle et la promotion de la liberté individuelle pourrait nous sauver.
La FNSEA ce n’est pas du corporatisme, mais du capitalisme de connivence.
A cette nuance près que, dans le capitalisme, la coopérative, c’est bof bof. C’est le modèle de la corporation agricole.