A juste titre, les entrepreneurs se plaignent souvent, après avoir vécu l’absurde cauchemar du RSI inventé par l’ex-ministre Philippe Bas, devenu sénateur, d’être racketté par un système de retraite de la sécurité sociale qui leur propose des pensions absolument ridicules. Intégrés de force au régime général de la sécurité sociale par Edouard Philippe, l’oeuvre de diabolisation de la prise de risque (taxée comme le salariat quand ça arrange le pouvoir, et taxé de façon exorbitante aux autres moments qui arrangent le pouvoir) se poursuit. La Cour des Comptes, désormais présidée par l’énarque fils d’universitaire Pierre Moscovici, propose de dissoudre les dernières originalités des entrepreneurs dans le système de retraites, pour nier toutes les particularités du risque entrepreneurial, et pour assimiler les risque-tout à des salariés ordinaires. Ou comment la bureaucratie mène une lutte sans merci contre tous ceux qui lui résistent.
Donc, dans son rapport sur la sécurité sociale, la Cour des Comptes a donné son avis sur l’obscur mécanisme de compensation démographique entre régimes de retraites. Nous n’épiloguerons pas ici sur les subtilités byzantines de ce système obsolète inventé en 1974. On notera simplement que la Cour consacre un développement assez long aux entrepreneurs, dont elle dit qu’ils ne méritent plus le régime dérogatoire dont ils bénéficient.
Pour la Cour, les « indépendants » devraient être dissous dans le régime de retraite de droit commun, et être traités de la même façon que les salariés.
Voici comment se termine une histoire cousue de fil noir.
En 1946, les indépendants de France étaient descendus dans la rue pour échapper aux fourches caudines de la sécurité sociale. Par une étrange obsession, la noblesse du Conseil d’Etat tenait absolument à laver cette tâche « anormale » et à diluer les petits entrepreneurs dans le monde ordinaire du salariat, comme si, sur le fond, vivre de son chiffre d’affaires n’avait aucune forme d’originalité par rapport au principe du salariat.
Sous Jacques Chirac, Philippe Bas et Renaud Dutreil imposèrent le Régime Social des Indépendants, qui entreprenait d’intégrer à la sécurité sociale ces fameux indépendants rétifs. La création de ce RSI fut une catastrophe industrielle. Edouard Philippe en profita pour intégrer les indépendants au régime général de la sécurité sociale, mais en gardant certaines spécificités.
La sécurité sociale propose de supprimer ces spécificités : après tout, entreprendre, est-ce vraiment différent du salariat ? Pour la bureaucratie d’Etat, non, pas vraiment. En revanche, personne ne propose de supprimer le régime de retraites des fonctionnaires, parce qu’être salarié de l’administration, c’est très différent de la condition de salarié du secteur privé.
Bien entendu.
Merci monsieur Verhaeghe de nous expliquer clairement des domaines auxquels dont j’ignore tout. Je vois que les agriculteurs sont largement bénéficiaires de la solidarité nationale et heureusement qu’ils contribuent à notre souveraineté alimentaire. Enfin je comprends que les fonctionnaires sont les vrais privilégiés du système français, cela serait justifié pour les policiers sur le terrain, les magistrats, les enseignants qui tentent d’enseigner et les infirmiers des hôpitaux, mais la masse des administratifs hospitaliers, de l’éducation nationale, les territoriaux, les impôts, la culture sont notre nouvelle classe privilégiée qui vote massivement socialiste.
Les agriculteurs sont pillés par la MSA de la même manière que les entrepreneurs l’étaient par le RSI. Pensez vous qu’ils se suicident pour le plaisir ?
Le pouvoir préfère ceux dont la vocation est d’obéir…