Dans la Rome antique déjà, on savait que le peuple avait besoin « du pain et des jeux » pour maintenir la paix sociale. En Allemagne, les jeux sont actuellement assurés avec le championnat d’Europe de football. Ceux-ci apportent une distraction bienvenue aux affaires urgentes de l’État. L’une d’entre elles est l’adoption du budget fédéral pour 2025, où la question de savoir si le mot d’ordre est d’économiser ou de s’endetter est toujours d’actualité. Cela ne change pas grand-chose au problème central : l’Allemagne, comme de nombreux autres Etats, est fortement endettée et donc davantage dirigée par le secteur financier que par les politiques.
En fait, le budget 2025 devrait être prêt depuis longtemps, mais la coalition du chancelier Olaf Scholz ne trouve pas de compromis : le ministre des Finances Christian Lindner (FDP) veut s’en tenir au principe du « frein à l’endettement », ancré en Allemagne dans l’article 109 de la Loi fondamentale. Cet article stipule que les budgets de l’Etat fédéral et des Länder doivent être équilibrés sans recettes provenant d’emprunts. Le parti du chancelier Olaf Scholz parle en revanche d’une « situation d’urgence due à la guerre d’agression russe et aux inondations catastrophiques ». Ce sont des prétextes. En réalité, l’Etat fédéral et les Länder allemands se sont empêtrés depuis de nombreuses années dans des problèmes financiers quasiment insolubles.
Une dette publique vertigineuse
Comme l’a récemment indiqué l’Office fédéral des statistiques, le budget public global était endetté auprès du secteur non public à hauteur d’un montant incroyable de 2 461,4 milliards d’euros à la fin du premier trimestre 2024. Ce chiffre en dit bien plus long sur l’état de la République fédérale que l’endettement dans le secteur public. En effet, dans le secteur non public, on compte toutes les dettes des collectivités territoriales (État fédéral, Länder, communes, associations de communes), de la sécurité sociale obligatoire, des budgets annexes ainsi que de certains fonds, organismes et entreprises publics, que ces derniers ont contractées auprès de banques, d’assurances ou d’autres institutions financières en Allemagne et à l’étranger.
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