Louis Harris publiait ce mercredi 3 avril des projections censées montrer l’efficacité du front républicain, avec un Nouveau Front Populaire talonnant le RN et ses alliés. Eh bien voilà, ma bonne dame, le président Macron est un génie, comme d’habitude. Le fascisme était aux portes mais notre Conducator veille sur tout et il a paré l’assaut. En réalité, les sondeurs sont aussi perdus que l’ensemble des Français; mais rien n’empêche de poser des chiffres, sans explication méthodologique, qui font plaisir au pouvoir (encore) en place. Quel que soit le résultat dimanche soir, il sera toujours temps d’ajuster. En réalité, tout dépendra du taux de mobilisation des électeurs gauchistes et centristes derrière les mots d’ordre macrono-mélenchonistes
Voilà ! C’est fait! Le front républicain a gagné! Tout va bien si l’on en croit Challenges, non seulement « nous pensons que la finance doit générer aussi des bénéfices pour la planète » mais le barrage républicain est solide, bien construit et il va nous préserver du pire dimanche prochain.
Ouf! Imaginons même que les projections les plus audacieuses se réalisent:
Sondage Harris Interactive pour BFMTV :
L’alliance entre Macron et Melenchon pourrait faire descendre le RN à 190 sièges
et porter le NFP à 195 sièges
lui permettant d’obtenir ainsi la majorité relative et le poste de 1er ministre pic.twitter.com/7Gr03hdS4K— Destination Télé (@DestinationTele) July 3, 2024
Un joli petit coup de propagande
Le problème, c’est que, lorsque vous regardez le sondage en question, la méthodologie de projection n’est absolument pas expliquée:
Les sondeurs parlent de beaucoup d’autres questions sauf de leur méthodologie de projection. Ils ne posent pas la question qui va être cruciale: celle de l’intention d’aller voter au second tour.
Ce que dirait une méthodologie prudente
Un travail correctement fait introduirait dans les projections (1) une étude circonscription par circonscription; (2) des taux d’abstention et/ou de votes blancs.
Faute de disposer de ces données, nous en sommes réduits à des conjectures:
+ il est probable que la majorité absolue est devenue difficile à obtenir pour le Rassemblement National.
+ personne ne mesure l’impact des manipulations macrono-mélenchonistes et des pitreries bertrando-philippiennes sur l’opinion.
En ce qui me concerne, je maintiens le point de vue que je défendais lundi dans Chaos Global (voir ci-dessous): la pièce de monnaie va retomber sur la tranche, osciller un moment, sans que l’on sache de quel côté elle retombera: courte majorité absolue ou large majorité relative pour le RN. Je parie en effet sur une désobéissance partielle des électeurs macronistes et gauchistes aux mots d’ordre de leur centrale.
Et j’ajoute que je ne souhaite pas au Rassemblement National de devoir constituer un gouvernement pour travailler avec un politicien aussi tordu qu’Emmanuel Macron.
A la différence des sondeurs de Louis Harris Interactive, je vous dis ce qui relève, dans mon pronostic, des éléments objectifs d’observation, de mes conjectures et quels sont mes souhaits politiques.
L’abstention, cette inconnue
Le Grand Continent me semble, une nouvelle fois proposer une méthodologie honnête:
Nos nouvelles projections convergent vers les conclusions des données et modèles Vincent Pons : pour faire fonctionner l’hypothèse du front républicain et éviter que le RN n’ait la majorité absolue, tout repose désormais sur la mobilisation des électeurs du bloc centriste et du bloc de gauche le jour du vote.
- Selon l’institut Cluster 17 qui a conduit un sondage la veille du premier tour sur les reports de voix, environ 60 % des électeurs de la majorité présidentielle envisageaient de s’abstenir dans le cas où leur candidat ne serait plus présent, 30 %, voteraient en faveur du NFP et 10 % en faveur du RN.
- De manière similaire, plus de 50 % des électeurs du NFP envisageaient de ne pas choisir entre un candidat RN et un candidat Ensemble dans un second tour sans candidat issu de leur camp, contre 40 % qui se déclaraient disposés à activer la logique du barrage républicain.
- Selon les calculs de Jean-Yves Dormagen et Céline Braconnier les abstentionnistes faisant ainsi défaut au front républicain auraient pesé samedi près d’un quart des électeurs.
- Selon notre projection dans le cas où le vote de barrage serait divisé par deux la valeur moyenne RN+LR/RN verrait un intervalle entre 254-278 en frôlant donc la majorité absolue.
L’éloignement de la majorité absolue du RN rend moins probable le scénario Gouvernement RN, en entraînant paradoxalement une forte volatilité électorale qui pourrait nuire au front républicain.
On observerait une dynamique en deux temps, fondée sur une logique de performativité négative :
Le Grand Continent, 4 juillet 2024
- Plus les électeurs du centre et de la gauche ont peur de l’arrivée imminente au pouvoir du RN, plus ils se mobilisent en produisant une baisse du score potentiel du parti de Marine Le Pen.
- Plus il baisse, moins son arrivée au pouvoir paraît probable, en démobilisant les électeurs du centre et de la gauche — le plus il risque finalement de monter.
Macron Biden même combat pour l’occident sociétal woke piloté par la propagande artificielle.
Pour les électeurs de gauche qu’est-ce qui va l’emporter entre la détestation de Macron et celle du RN? Un bien étrange « vote » en vérité qui pourrait expliquer un important refus de choisir.
Ce qui est certain, c’est que les forces antinationales font beaucoup de bruit dans notre pays, mais le bruit n’est pas une argumentation…
Les dégôche voteront macron avec une pince à linge sur le nez. Les prébendes et les privilèges bien loin devant les convictions.
C’est la quatrieme fois qu’on nous fait le coup et ça fonctionne toujours aussi bien. RDV en 2027 pour la 5eme édition.