Le Courrier des Stratèges a déjà consacré deux articles à ce scandale qui secoue l’Allemagne. La presse – « mainstream », soulignons-le…- a relevé que des considérations et recommandations scientifiques, fruits de recherches pointues, ont été écartées au profit de l’agenda politique. Elle s’interroge par conséquent la légalité des décisions qui ont été prises au regard des libertés publiques fondamentales. A tel point qu’on se demande si l’actuel ministre de la Santé, Karl Lauterbach, à l’époque en charge de la lutte contre le COVID, sera contraint à la démission.
Ces protocoles de mi-2021 à mi-2023 sont désormais tous consultables, et couvrent la période de la pandémie sous la responsabilité politique de Karl LAUTERBACH, ainsi que les six mois précédents sous la responsabilité du ministre fédéral de la Santé Jens SPAHN (CDU), et ce qui correspond à la phase cruciale de la première année de vaccination et de son traitement public.
Ces protocoles révèlent que les positions du RKI à l’égard des mesures prises contre le Covid-19divergeaientparfois nettement des déclarations faites par les politiques à l’époque.
Un article du Journal « BILD » paru le 8 août 2024 nous apprend que cette « affaire RKI » diviseactuellement la coalition gouvernementale. Il fallait s’y attendre…
Dans une lettre de 13 pages, le vice-président du FDP Wolfgang KUBICKI (droite libérale) porte des accusations lourdes contre le ministre de la Santé Karl Lauterbach (socialiste) : il l’accuse d’avoir sciemment trompé la population lors de la pandémie, et lui suggère de démissionner.
KUBICKI reproche au ministre de la Santé d’avoir utilisé son pouvoir politique pour empêcher les scientifiques d’informer la population de manière transparente sur la pandémie alors que les courbes des contaminations montraient déjà un recul au niveau de la transmission. Le ministre aurait agi ainsi afin de ne pas déforcer son argumentaire en faveur de la vaccination obligatoire, qui, rappelons-le étant bien entendu le même qu’en France : « tous vaccinés, tous protégés », et « la transmission vient essentiellement des non-vaccinés».
Wolfgang KUBICKI fonde donc son accusation sur des informations rendues publiques par la publication des « RKI Files par le média en ligne Multipolar, à savoir les « protocoles Corona« et courriels de l’Institut Robert Koch (RKI), dont certains furent publiés mais toujours caviardés jusque fin juillet 2024.
Pendant la pandémie, le RKI a informé la population et conseillé le gouvernement fédéral. Il dépend du ministère de la santé, celui de Karl LAUTERBACH.
Déjà pendant la période « corona », KUBICKI était demandeur d’informations chiffrées sur le nombre de personnes réellement tombées malades ou décédées à cause du virus – et surtout pour combien d’entre elles le Covid-19 n’était pas la raison de la maladie ou du décès, alors que celles-ci avaient été répertoriées comme malades ou décédées des suites du Covid-19.
Dans sa lettre de 13 pages, KUBICKI écrit :
« Grâce aux fuites du RKI, nous savons maintenant que le RKI disposait des chiffres ventilés depuis le printemps 2022 au plus tard, mais qu’ils n’ont jamais été présentés au public ».
Le nombre de morts par Corona a « toujours été présenté comme plus élevé que ce qu’il n’était».
KUBICKI juge que Les réponses que lui a données le ministère de LAUTERBACH (BMG) sont « à tout le moins trompeuses ».
Les protocoles du RKI accablent fortement le Ministre LAUTERBACH
La position exprimée dans le courrier de 13 pages se corse : Wolfgang KUBICKI veut prouver, à l’aide des protocoles Corona, que le Ministre LAUTERBACH a interdit au RKI de lever l’alerte.
A l’appui de ces affirmations, KUBCKI cite plusieurs procès-verbaux de consultations internes du RKI, au cours desquelles la rétrogradation de l’évaluation des risques a été discutée. On y lit ce qui suit :
« (…) Le moment de la publication dépend de l’accord du BMG (BundesgesundheitsMinisterium (…). Un déclassement antérieur cela serait probablement interprété comme un signal de désescalade, et donc politiquement non souhaité ».
On peut également lire ceci dans les protocoles :
« La réduction du risque de très élevé à élevé a été refusée par le BMG ( !) ».
« En ce qui concerne le BMG, le déclassement devrait d’abord être élevé et non modéré pour des raisons stratégiques ».
Si l’interprétation des protocoles par KUBICKI est correcte, le cabinet du Ministre de la santé a ordonné pendant des mois au RKI de ne PAS donner de fin d’alerte à la population – bien que les scientifiques du RKI aient voulu le faire.
KUBICKI conclut :
« Au cours des premières semaines turbulentes de l’année 2022 (…), il y avait un intérêt politique vital à ce que la population ait une large peur de la maladie du Covid-19, afin de donner l’impulsion indispensable au débat sur la vaccination obligatoire et généralisée. »
KUBICKI note également dans son courrier « qu’il est également explosif de constater que, selon les recherches du magazine MULTIPOLAR, un protocole datant de mars 2020 a apparemment été modifié a posteriori au sein du RKI. Dans ce protocole se trouve un passage qui remet en question le lien de cause à effet entre l’aplatissement du nombre de cas et les mesures. Le passage supprimé :
« Les mesures liées à la population ont un effet (…).Mais de là à oser établir une causalité. Nous sommes en effet généralement à la fin de la saison de la grippe – à formuler avec prudence ».
Cette version aurait été modifiée en :
« Les stratégies vont dans la bonne direction. Mais formuler avec prudence ».
Le RKI a toutefois nié avoir apporté des modifications au contenu.
Un autre article publié dans le FRANKFUTRER ALLGEMEINE soulève des questions essentielles
Dans son article du 14 août dernier, Frauke ROSTALSKI, professeur de droit pénal à l’Université de Cologne et membre du Comité d’Ethique fédéral, livre une analyse fouillée sur les conséquences de ces révélations, et isole les différents angles de mise en cause de la responsabilité de l’état.
Elle note que durant cette pandémie, les dirigeants politiques ont souvent donné l’impression de n’être que des exécutants dans leurs actions. Le réel problème qui subsiste est celui de la responsabilité.
D’un point de vue juridique, ces protocoles révèlent que des connaissances empiriques, pourtant essentielles pour l’évaluation juridique des mesures, n’ont pas fait l’objet d’une communication publique. Sur cette base, les politiques ont justifié des atteintes parfois considérables à la liberté des citoyens. Un exemple criant est cette affirmation de « pandémie de non-vaccinés », que les scientifiques du RKI eux-mêmes ont estimé comme « non-correcte d’un point de vue technique. Ce mensonge sera lourd de conséquences pour l’évaluation juridique des mesures très discriminatoires prises à l’encontre des personnes non-vaccinées.
Force est de constater que ce « RKI-gate » qui se déroule outre-rhin augure de développements qui ne pourront être que passionnants sur le plan de la responsabilité des politiques.
Il s’agit d’une sorte de laboratoire dont les conclusions devraient pouvoir être répliquées dans les pays voisins.
Une chose est incontestable, c’est que l’une des grandes perdantes est la confiance.
Confiance dans les politiques, qui devrait en principe rendre des comptes aux citoyens et lui fournir des faits scientifiques exacts. Ici on en est loin. Confiance dans la science en tant qu’Institution qui ne devrait être orientée que vers la recherche de la vérité. On en est loin….
Et confiance dans les médias sensés contrôlés et œuvrer en tant que contre-pouvoir effectif. En France plus qu’en Allemagne, on n’en n’est encore plus loin, et c’est dramatique.
La France, c’est tout de même le pays où sur base d’une circulaire du ministre de la santé, Olivier VERAN pour ne pas le citer, on a administré aux personnes atteintes du Covid du rivotril, notoirement connu pour pouvant entraîner des effets secondaires fatals, en cas de préexistence d’une telle pathologie, et c’est le pays où rien ne se passe. Ni devant les cours et tribunaux, ni dans les médias….
Ce médicament ne doit jamais être utilisé dans les situations suivantes :
·hypersensibilité au clonazépam, aux benzodiazépines ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1,
·insuffisance respiratoire sévère,
·syndrome d’apnée du sommeil,
·insuffisance hépatique sévère, aiguë ou chronique (risque de survenue d’une encéphalopathie),
·myasthénie,
·antécédent d’abus ou dépendance aux médicaments, aux drogues ou à l’alcool. »
Vous en tirerez vous-même vos conclusions.
Le Courrier des Stratèges
Pensez par vous-même