L’arrestation de Pavel Durov et son placement sous contrôle judiciaire n’ont pas fini de livrer tous leurs secrets. S’il est évident que l’indépendance de l’entrepreneur russe et son refus de collaborer avec les autorités judiciaires sont au coeur de ses soucis actuels, plusieurs zones d’ombre subsistent. En particulier, ses rapports avec le grand capital mondialisé restent à élucider, et tout spécialement avec ce capitalisme de connivence où argent et pouvoir politique se confondent.
Bien entendu, au coeur de l’affaire Durov et de son arrestation, on trouve un échiquier politique complexe, où lutte contre les libertés et intérêts géostratégiques se mélangent dans un écheveau que nous n’avons pas fini de démêler. Edouard Husson évoquait récemment le poids des origines russes, et de la Russie elle-même, dans les pressions violentes que l’Occident exerce contre Pavel Durov.
Tout cela est évidemment incontestable. Mais, dans le même temps, on ne peut ignorer le rôle que le capitalisme de connivence joue dans un dossier décidément au coeur de la complexité propre à notre société.
Car, avant d’être un réseau où s’expriment un milliard d’individus, Telegram est une entreprise qui a besoin de revenus pour financer ses charges. Même si le réseau en lui-même n’emploierait, au sens strict, que moins de 50 développeurs (probablement une trentaine), il doit financer des serveurs et des flux quotidiens dont le coût global dépasse les 500 millions $. Selon le Financial Times, en 2023, le réseau a subi une perte d’exploitation après impôts de plus de 170 millions $, pour un chiffre d’affaires de 350 millions environ.
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Ce que vous dites là, semble inconnu du public, et c’est pourtant bien sûr particulière particulière, particulièrement intéressant
Merci, voilà la réalité du système, l’argent, le pouvoir. La défense de liberté d’expression, le droit à l’information du peuple sont invoqués par tous les Tartuffe, Macron en tête, mais aussi Durov.
Qui est vraiment éveillé de ce cauchemar collectif ?
Faudrait un réseau blockchainisé pour garantir une petite liberté d’expression ! Mais financé par qui ?