Par Ulrike Reisner – Quel gros titre en ce début de semaine : l’Allemagne ferme ses frontières ! Nos Européens modèles ne vont tout de même pas sérieusement torpiller la politique d’asile de Bruxelles ? Et refouler les demandeurs d’asile à la frontière ? En fait, il s’agit plutôt de limiter les dégâts politiques. L’Allemagne a échoué sur la question de l’immigration. Et Angela Merkel en a posé la première pierre en 2015.
Ceux qui font l’aller-retour en train ou en voiture entre Vienne et Innsbruck, et je le fais régulièrement, se sont habitués aux contrôles aux frontières. Oui, vous avez bien lu, cela fait des années que la police se trouve régulièrement à la frontière bavaroise, sur l’autoroute, l’arme au poing, ou qu’elle contrôle les trains à Salzbourg à la recherche de migrants, de terroristes ou d’autres racailles. En quoi l’annonce de « possibles contrôles temporaires aux frontières intérieures » peut-elle m’ébranler ? Pour moi, rien ne change à partir de lundi. Pas plus que pour les Tchèques, les Polonais et les Suisses. Nous sommes les pays de transit pour tous ceux qui cherchent à rejoindre l’Allemagne via l’Italie, la route des Balkans, la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie.
Nous y arriverons !
Les Allemands ont complètement échoué dans leur politique migratoire, tout comme nous, les Autrichiens, d’ailleurs. C’était en fait déjà clair en 2015, lorsqu’Angela Merkel a donné son feu vert à une immigration incontrôlée avec son « Wir schaffen das ! » (Nous y arriverons !)
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“Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas.” (Lc 6,30) n’a rien d’une lâcheté bourgeoise. La chute de la natalité en Allemagne a commencé en 1991, 20 ans avant celle de la France. En 2005, l’Allemagne avait un réel problème de renouvellement de sa population active à résoudre. La politique de Merkel pendant 15 ans fut un réel succès avec le retour de la puissance économique l’Allemagne en augmentant le PIB par habitant de 49% pendant que la France faisait 26% et plaçant cet indicateur de santé économique du 29e rang mondial au 26e pendant que la France passait du 28e au 33e.