La convoitise de la marque « PARIS » ouvre un appétit d’ogre à l’un des hommes les plus riches du monde. Après avoir privatisé en 2023, avec la complicité de la Mairie de Paris pour la modique somme de 250 000 €(puisque la Maire de Paris Anne Hidalgo faisait partie des invités en toute discrétion), le Pont Neuf pour l’organisation d’un défilé de mode, le groupe LVMH,le géant du luxe,rachète en grande pompe le PFC (Le Paris Football Club).
Les joueurs porteront- t-ils des maillots, des shorts LVMH, auront-ils des sacs Louis Vuitton pour mettre leurs précieux équipements, ou encore verrons-nous un défilé de mode des joueurs autour de la tour Eiffel.
Le football : sport de riches.
Au centre de formation du Paris Football Club à Orly, du jamais vu. Pas moins de 80 journalistes dont des étrangers, une horde de photographes et de cameramen présent sont confirmé que l’arrivée de la famille Arnault à la tête du Paris FC constitue un moment historique dans la vie du deuxième club parisien qui évolue en Ligue 2, mais aussi dans celle du football français, avec déjà des retombées internationales.
Le PFC prêt pour un nouvel envol
Si ce n’est pas le père qui s’offre un nouveau jouet, c’est le fils Antoine Arnault, directeur général de Christian Dior SE, la holding familiale qui contrôle notamment LVMH,qui se lance dans le sport.
La famille Arnault va prendre 52% du capital via sa holding Agache, puis environ 80% en 2027 associée à Red Bull 11% puis 15%, le PFC entre dans une nouvelle ère.
Le closing sera définitif après l’AG extraordinaire du Paris FC le 29 novembre 2024. Le nouveau conseil d’administration sera nommé avec l’entrée surprise de Michel Denisot ancien président du PSG. Eh oui, après avoir été à la Ligue professionnelle pour la FFF, pas question de lâcher une telle opportunité.
Pierre Ferracci président actuel garde 30% de parts jusqu’en 2027.
Pierre Ferracci propriétaire du club depuis 15 ans, expert en politique sociale, dirige le groupe de conseil Alpha, un groupe très influent en France. Cette vente le ravit, il est l’un des très proche du Président de la République, pour une raison simple : celle de ne pas voir son club absorbé comme les deux tiers des clubs de L1 par des capitaux étrangers mais par un grand groupe français.
Cette première prise de parole devant la presse des deux capitaines du nouveau paquebot a duré plus d’heure dans la bonne humeur, avec beaucoup de complicité, afin de sceller une union inattendue et spectaculaire.
Pas question de faire de folie, selon eux. Souvenez-vous dans les années 80 de l’aventure ratée du Matra Racing. Jean Luc Lagardère entreprend de bâtir un club de dimension européenne à Paris, à grand coups de millions, bien avant le PSG. Cette entreprise s’est soldée par un échec.
L’investissement par la famille Arnault prévu au départ serait entre 100 et 200M€. Un manque d’ambition ou une réelle stratégie ?
Dans cette nouvelle organisation, comme l’a bien précisé celui qui est l’un des cinq enfants de Bernard Arnault, première fortune de France, les rôles sont bien établis : la gestion des affaires pour la famille Arnault, le football pour le groupe Red Bull.
« Le club appartiendra à ma famille, il ne sera pas la copropriété de la famille Arnault et de Red Bull »
Des paroles rassurantes et une volonté de na pas accéder à la multipropriété qui gangrène le football mondial, « le club ne sera pas le Red Bull Paris FC ».
Le projet manque-t-il d’ambition ?
La philosophie du projet va tourner autour de trois piliers ; « les valeurs », « la formation », et « le temps long »
« On n’est pas là pour tout changer et retourner la table » « ni jeter l’argent par la fenêtre, c’est un projet à vivre progressivement »
Très rassurant !
La formation au cœur de la stratégie :
Un domaine dans lequel Red Bull, épaulé par l’ancien entraîneur de Liverpool Jürgen Klopp, désormais directeur du football de l’entreprise autrichienne, a démontré tout son savoir-faire. Antoine Arnault a déjà le désir de construire « le meilleur centre de formation en France et dans le bassin parisien » « le bassin parisien est le premier vivier de talents dans le monde, peut- être le second si on prend en compte San Paulo, a précisé le futur patron du PFC.
Une manière de garder nos jeunes joueurs qui filent de plus en plus jeune à l’étranger.
« Nous voulons construire une équipe dans laquelle, à terme, nous pourrons aligner six, sept, huit joueurs issus du centre de formation »
Espérons que ce vœune soit pas qu’un vœu pieux, le combat dans le monde du sport n’est pas celui du luxe. Surtout après avoir déclaré « On n’est pas là pour s’enrichir »
Alors pourquoi venir dans le sport et plus particulièrement dans le football ?
Profitons de cette occasion pour découvrir qui sont les Arnault dont la parole est rare voire inexistante. Antoine Arnault s’est donc confié sans trop de barrières, se laissant même aller aux confidences.
Ce projet, « est un projet familial initié avec mes frères et ma sœur » Chez les Arnault les décisions sont collégiales ». Nous avons vécu un moment très attendrissant jusqu’à faire couler une petite larme. Ce n’est pas fini.
« J’ai la passion de foot, je suis un peu nostalgique de ces moments à la machine à café ou dans la cour de récréation, ou la seule chose qui nous réunissait toutes générations confondues était le sport. Cette communion me manque »
On voudrait le croire !
« C’est un projet économique. Mais notre vision est de rendre à la société, à travers le sport le plus populaire, ce qui nous a été donné. »
Une générosité surprenante. Il découvre la vraie vie ?Jamais trop tard.
Le football, c’est un autre monde avec des particularités loin du luxe. Le côté versatile des supporters, les agents vautours, les caprices des joueurs etc..
« Même si pour l’heure pas question de recruter des joueurs stars », les sirènes ne seront jamais loin, pas facile d’y résister.
Il faudra aussi apprendre à composer avec les autres clubs bien moins riches et populaires.
On voit déjà où va sa préférence, une table ou les plats sont en or.
Le PSG un rival ?
« Non. J’aime le PSG depuis mes 12 ans. J’y ai été abonné, j’ai la chance d’être souvent invité par mon ami Nasser (al-Khelaïfi président du PSG). Je n’exclus pas de soutenir le PSG, sauf contre le PFC deux fois par saison »
On reste tout de même dans le même monde.
Numéro un dans leur secteur depuis si longtemps, impossible de ne pas vouloir devenir numéro un dans le sport. Un groupe comme LVHM n’investit pas par hasard, ni par passion seulement.
Il y a aussi une stratégie commerciale derrière un tel investissement.
Si on regarde de plus près l’écusson du club, il représente la tour Eiffel.
Connue dans monde entier, comment ne pas vouloir l’utiliser à des fins commerciales pour vendre encore plus.
Le PSG ne s’en n’est pas privé.
Les bonnes nouvelles ?
Le combat le plus important pour avoir enfin un deuxième club parisien en L1 est celui des infrastructures.
Le France est l’un des seuls pays en Europe à ne pas avoir au moins un deuxième club dans la capitale ou dans une grande ville.
Les politiques, et surtout la mairie de Paris,ont toujours empêché tout développement d’infrastructures sportives dans la capitale. Les rénovations ont toujours été repoussées, etles aides au football à Paris sont quasi inexistantes.
Si le Paris SG du Qatar n’a pas réussi à convaincre la grande Diva de Paris de lui vendre le Parc des Princes.
Le puissant groupe LVMH va sûrement trouver les mots pour convaincre Anne Hidalgo de rénover le stade Charléty ou joue le PFC. Bien sûr, la maire de Paris aura sa loge à vie en toute discrétion.
C’est l’un des enjeux majeurs du nouveau propriétaire. Un projet de rénovation du stade est depuis longtemps dans les cartons, il deviendra un argument fort des élections municipales en mars 2026, et rien ne se passera avant.
La question : que viennent faire les milliardaires dans le football ?
Si la réponse a déjà été apportée, il y a des visées géopolitiques pour le PSG avec le fond souverain du Qatar, mais c’est moins évident pour ces capitaines d’industrie qui engagent leur argent dans une activité si loin des codes et des logiques d’un groupe qui ne fait que du profit.
Le football a rendu fou beaucoup de personnalités venues chercher des émotions dans une aventure ou le ballon rond est aussi aléatoire que de jouer au casino.
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