Frédéric Mitterrand vient d'être "installé" à l'Académie des Beaux-Arts pour son action en faveur du patrimoine français. Cette consécration à 72 ans pour un ancien ministre de la Culture au passé trouble a donné lieu à un discours impressionnant du maître des lieux, Adrien Goetz, évoquant la "mauvaise vie" de cette figure des nuits parisiennes.
Frédéric Mitterrand vient d’être installé à l’Académie des Beaux-Arts, l’une des composantes de l’Institut de France, moins prestigieuse que l’Académie Française, et dédiée à la création artistique. Reçu par le romancier et historien de l’art Adrien Goetz, l’une des figures du milieu littéraire parisien, le passé trouble de l’ancien ministre ne semble pas voir troubler les académiciens outre-mesure, alors même que les polémiques sur les abus sexuels sur des mineurs font rage.
On notera que, dans son discours, Adrien Goetz a expliqué :
"Lorsque, dans le début du printemps de l'année 1981, pour fêter les dix ans de votre cinéma l'Olympic, au Palace, vous êtes apparu déguisé en Lana Turner, sur un trapèze, pensiez-vous que vous seriez un jour +ancien ministre+ et +membre de l'Institut?" (...) "Dans +La Mauvaise vie+, vous racontez en un lent travelling votre traversée de l'enfer, votre fréquentation de ce que vous avez appelé +les mauvais lieux+ sans avoir jamais commis d'action criminelle, vous avez dû vous en justifier. Vous l'avez fait et vous avez eu raison de le faire (...) Votre livre s'intitule +La Mauvaise vie+, vous ne l'avez pas appelé +Ah comme c'était bien!+. Il n'est pas inutile de le rappeler".
Adrien Goetz semble avoir oublié que le recours à des prestations tarifées est désormais interdit en France. Et il semble avoir aussi oublié que des prestations tarifées avec des mineurs d’âge n’ont jamais été autorisées dans ce pays. Mais une élection à l’Académie vaut bien un petit arrangement avec la réalité. Surtout si le discours est prononcé en présence du ministre de la Culture.
Au passage, on notera que le même Adrien Goetz avait fait préfacer l’un de ses ouvrages collectifs par le même Frédéric Mitterrand. Le monde parisien est décidément tout petit.