Vu de la propagande dominante en Europe, le Hamas est l'ennemi juré d'Israël, échanges de roquettes et de raids divers et variés à l'appui. Dans la pratique, la réalité est un peu plus complexe. On en veut pour preuve cette visite bien sentie du chef du Mossad Yossi Cohen et del'officier supérieur de l’armée israélienne en charge de Gaza, Herzi Halevi, au Qatar, pour plaider la cause de Hamas.
Le Hamas ennemi public numéro un en Israël ? C’est un peu plus compliqué qu’il n’y paraît. Selon la presse israélienne (relativement hostile à la fachosphère complotiste, comme on le sait), les représentants du Mossad et de Tsahal viennent de se fendre d’un pays voyage au Qatar pour plaider la cause du financement du Hamas par cet État ami des salafistes.
"Mercredi il y a deux semaines, le chef du Mossad… et le chef du [Commandement de l'armée israélienne] se rendent au Qatar pour une mission de Netanyahou, et ils supplient simplement les Qataris de continuer à envoyer de l'argent au Hamas après le 30 mars. Les Qataris ont dit qu’ils arrêteraient d'envoyer de l'argent le 30 mars", a déclaré Liberman. "L'Egypte et le Qatar sont en colère contre le Hamas et ont prévu de rompre les liens avec eux. Soudain, Netanyahou apparaît comme le défenseur du Hamas, comme s'il s'agissait d'une organisation environnementale. Il s'agit d'une politique de soumission au terrorisme"
On comprend en creux qu’un Hamas soutenu par le Qatar peut être “tenu” par une discipline imposée d’en haut (par ses financeurs). Alors qu’un Hamas qui n’a plus rien à perdre risque de causer de vrais dégâts en Israël.
Il faudra bien revenir un jour sur les calculs israéliens parallèles ou transposables dans la situation syrienne. On en apprendrait beaucoup sur le soutien dont Daesh a bénéficié pour prospérer.