Le président Macron a donné libre cours à ses sarcasmes à propos du modèle "Amish" et de la contestation contre la 5G. L'opération est plutôt habile car elle clive l'opposition écologiste sur un sujet sensible. Dans la pratique, le Président prend à contre-pied Yannick Jadot et Anne Hidalgo, donnés comme compétiteurs de gauche possible pour 2022. Et il fait le lit, par ses moqueries, de l'écologie radicalisée qui risque de semer la zizanie dans les rangs de ses adversaires.
La 5G contre le modèle Amish et la civilisation de la lampe à huile ? Le sarcasme est d’autant plus cassant que la mise en place de la 5G en France divise la gauche écologiste de pouvoir et la base radicale du mouvement. Sur ce point, la stratégie du clivage déployée par Emmanuel Macron est plutôt bien vue politiquement, puisqu’elle tape là où ça fait mal.
Jadot, le Jésuite de la 5G
Comme nous le rappelons ci-contre, le matin même, sur France Inter, Yannick Jadot, que certains (à commencer par lui) imaginent candidat unitaire en 2022 pour les écologistes et quelques autres, a exprimé toute la complexité de sa position sur la 5G, qui sera sans doute un lieu de déchirement pour la gauche dans son entier.
Dans une tribune du Journal du Dimanche, Jadot a associé sa signature à celle de Jean-Luc Mélenchon et d’Éric Piolle, son rival grenoblois, pour demander un moratoire sur le déploiement de la 5G. Mais dans une intervention sur France Inter dont nous publions un extrait ci-contre, sa position est beaucoup plus nuancée et ressemble tout de même à un rétropédalage en beauté (sur fond de défense des intérêts stratégiques américains, bizarre, bizarre).
En voilà un que les sarcasmes de Macron mettent forcément mal à l’aise. On voit mal ici comment le lien pourrait se nouer chez les écologistes sur cette question.
Et un adversaire dans les cordes, un !
Une très belle inauguration. Bravo pour ce magnifique campus des médias et des télécommunications. Je suis heureuse que vous ayez fait le choix de Paris et du 15e arrondissement. C'est un choix d'avenir ! https://t.co/fX7EiO7ndg
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) October 9, 2018
Anne Hidalgo gênée aux entournures
Pour Anne Hidalgo, que certains voient comme une candidate commune aux socialistes et aux écologistes en 2022, la question de la 5G devrait être tout aussi urticante. Dans le Tweet que nous citons ci-contre, qui date de l’automne 2018, la maire de Paris célébrait l’arrivée de la 5G sous l’égide d’Altice, l’entreprise de Patrick Drahi qui possède BFM. Les électeurs d’Hidalgo n’ont pas tous perçu la collusion d’intérêts entre leur maire et un certain nombre d’acteurs majeurs dans le capitalisme français.
Cette collusion explique largement pourquoi la maire se montre si peu active sur des dossiers comme la 5G, ou, en son temps, sur la rénovation de la gare du Nord financée par la famille Mulliez.
La 5G, point de fracture de la gauche
Pour de nombreux écologistes, cependant, la question de la 5G pourrait rapidement devenir un symbole fort de la résistance à l’industrialisation à tout crin, à la production forcenée, à l’engrenage consumériste dont le rejet constitue un socle idéologique commun. Reste à savoir si cette polémique qui a de beaux jours devant elle profitera à un Mélenchon ou à un Piolle, ou si elle annonce une défaite en rase campagne de la gauche.
Hidalgo, ayant parfaitement réussi à ruiner et à défigurer Paris, serait légitime pour finir le boulot au niveau national.Que Dieu nous en préserve.
pour ma part, le modèle Amish n’est nullement mauvais, mais dans le contexte français je vois mal comment le fait de ne plus produire permettrait de continuer à gaver tout ce qui ne sert à rien : ponctionnaires parfaitement inutiles et incompétents et cela pour 6.5 millions d”êtres humains”.
De plus et pour les pauvres, ce n’est pas en tuant l’activité qu’on leur donnera les moyens de se relever.
Sans compter les retraités…
et les jeunes qui font des études qui ne servent qu’aux profs ???
Bref, quelle chance pour un pays si riche soit-il de pouvoir se relever du coronavirus quand on a autant de bouche inutiles à nourrir ?
Je comptais qu’un agriculteur de ma région doit nourrir 6 ponctionnaires : ses chances de survie sont faibles !!!!