Cela relève de ces informations qui ne seront jamais officiellement confirmées. Mais les indices s'accumulent concernant la présence de deux officiers du renseignement français à Marioupol, parmi d'autres officiers occidentaux. Cette seule hypothèse est explosive car plus personne ne devrait avoir de doute, désormais, sur l'implication de la France et de l'OTAN dans le conflit, alors qu'officiellement nous ne sommes pas en guerre avec la Russie. La discussion sur cet épisode dans les milieux informés en France et à l'étranger tombe mal pour Emmanuel Macron au moment où un règlement de compte interne à l'armée a conduit à la démission du chef de la Direction du Renseignement militaire. Dur, dur d'être président.
L’histoire se lit comme un chapitre d’un thriller. Elle ne sera vraisemblablement jamais officiellement vérifiée. Parce que dans le monde du renseignement il y a des choses qu’il vaut mieux enfouir sous peine de compromettre des réseaux entiers. Et puis, le fiasco est tel que la réputation de la France en prendrait un coup terrible. Certains disent que dans le monde où se jouent les réputations de puissance, le mal est déjà fait, abaissant un peu plus notre pays.
Une évacuation par hélicoptère manquée
Le 29 mars 2022, Emmanuel Macron a demandé par téléphone à Poutine la création de toute urgence d’un couloir d’évacuation « pour raisons humanitaires » avec l’appui de la Grèce et la Turquie.
Comme le dit Pierre Jovanovic, l’un des commentateurs bien informés de ces événements: « Pour que Macron collabore avec les services de son ennemi juré Erdogan, c’est que, forcément, il y a anguille sous roche »
Selon Macron, les Ukrainiens appuyaient également la demande, et pour cause : la veille, 28 septembre, un hélicoptère avait réussi à déjouer la surveillance russe et permis d’extraire deux hauts gradés du bataillon Azov de Marioupol. Cela créait une nouvelle occasion.
Comme Vladimir Poutine oppose une fin de non recevoir à Emmanuel Macron, les Ukrainiens montent une deuxième opération avec quatre hélicoptères qui se posent à Marioupol le 31 mars 2022.
Sur les quatre hélicoptères, deux réussissent à repartir avec d’autres officiers du bataillon néonazi ukrainien à leur bord. Et deux sont abattus. L’un s’est abîmé en mer. Et c’est dans les décombres de l’autre que les Russes auraient fait une découverte.
L’hélicoptère qui s’est écrasé dans un lieu-dit nommé Ribatskoïe, avait 17 passagers – avec seulement deux survivants. Toujours selon Pierre Jovanovic: « Ironie de l’histoire, l’hélicoptère a été abattu par un tube sol-air fourni par les Américains, et capturé par les Russes auprès d’un soldat ukrainien tué précédemment« . En effet, comme nous avons eu plusieurs fois l’occasion de le dire, l’armée russe se trouve en Ukraine avec relativement peu d’équipement lourd au sol. Ses objectifs sont limités et les soldats russes utilisent souvent du matériel pris aux Ukrainiens quand l’occasion fait le larron.
Trois officiers des services occidentaux dont deux Français?
Dans ce qui reste de l’appareil du lieu de l’écrasement, les Russes identifient- l’un des chefs d’Azov, le commandant Palamar (dit « Kalina »), deux autres officiers d’Azov,, ainsi que trois autres personnes présentées comme deux instructeurs français de la DGSE ainsi qu’un gradé américain, le général des Marines Roger Cloutier.
Bien entendu, vous n’entendrez jamais de confirmation – ni même de dénégation officielle. Si les informations qui circulent sont vraies, c’est un coup terrible pour la France et aussi pour les Etats-Unis!
Alors, « Nous sommes en guerre »?
Officiers américains et français auraient donc été évacués dans le même hélicoptère que des officiers du bataillon Azov! . « Précisons qu’on sait que l’un des survivants parle russe sans accent, ce qui ne laisse qu’un seul Français éventuellement survivant de l’appareil,«
La France aurait donc pris la décision d’envoyer des instructeurs aider le bataillon Azov ! Voilà qui éclaire singulièrement cet entretien des premiers jours de la guerre au cours duquel Emmanuel Macron avait essayé d’expliquer à Vladimir Poutine qu’il n’y avait pas de « nazis » en Ukraine!
Pierre Jovanovic dit avoir eu une confirmation de toute l’histoire. Lorsque j’ai moi-même posé la question à des gradés bien informés, l’un d’eux m’a répondu qu’on était par définition dans le domaine de ce qui ne serait jamais officiel. Ce qui ne voulait pas dire que cela n’était pas vérifiable!
Il y a donc une forte possibilité que deux officiers du renseignement français soient pris dans crash de l’hélicoptère le 31 mars dernier.
C’est-à-dire que la France est totalement exposée vis-à-vis de Vladimir Poutine, qui peut considérer – rien ne lui donnerait tort – que nous sommes en guerre avec son pays. Cela vaut aussi pour les Etats-Unis, pour lesquels la perte du Général Cloutier commandant des opérations terrestres de l’OTAN basé en Turquie serait non seulement un coup terrible mais une exposition totale de leur double jeu dans la crise ukrainienne. Depuis sa disparition présumée, on a eu droit aux habituels « factcheckers » qui se contentent de répéter « ce n’est pas vrai, c’est du complotisme » et invoquent des posts sur Linkedin pour prouver qu’il n’est ni prionnier ni mort.
Un dernier point: après vérification, contrairement à ce que suppose Pierre Jovanovic, le départ du Général Vidaud de la Direction du Renseignement Militaire n’est pas lié à l’affaire de Marioupol. Il s’agirait plutôt d’un différend important avec le Chef d’Etat Major des Armées, le Général Thierry Burkhard.
Il n’empêche: internationalement, la réputation de notre pays et de nos services de renseignement est très amoindrie par ces épisodes – et on ne fait pas dans la nuance, en expliquant que la Direction du Renseignement Militaire aurait procuré de mauvaises informations au gouvernement qui aurait alors autorisé sur des bases erronées l’envoi d’agents de la DGSE à Marioupol.
Au fond ce qui caractérise l’actuelle politique française et occidentale vis-à-vis de la Russie, c’est un haut degré de duplicité. Ce n’est pas approprié pour construire la paix un jour. Car il le faudra bien.
Quand macron s’occupe d’une affaire diplomatique ou de politique internationale, l’échec est assuré et la liste est longue
Qu’il y ait des membres de la DGSE en Ukraine n’est par forcément surprenant.
Qu’ils soient découverts est beaucoup plus gênant.
Malheureusement cela arrive… Souvenez-vous du « Rainbow Warrior » en Nouvelle-Zélande, du commandant Alex en Somalie, des trois agents morts dan un accident d’hélicoptère en Libye…
Le Mossad a aussi foiré pas mal de coups dans les années 70-80.
Mais là je trouve que la DGSE a été très légère en ne les faisant pas revenir à temps, c’est dire dès que l’étau s’est resserré sur Marioupol. Ou alors ce service est-il intoxiqué part la propagande occidentale qui veut absolument que les Russes aient perdu la guerre ?
Nous avons du monde des espions un peu trop l’image véhiculée par les films James Bond. Je crois qu’on devrait plutôt lorgner du côté d’Hitchcock où les espions professionnels ne sont jamais des gens biens, ou du côté de John Le Carré, qui n’en faisait pas des surhommes. Je crains qu’il n’y ait dans ce métier des ego un peu surdimensionnés que le culte du secret rend un peu parano. Qu’il y ait de gros ratages en est que plus normal. Vous citez le Mossad, on pourrait surtout parler de la CIA, dont lal iste des coups tordus et foireux connus est déjà bien longue.
Bonjour la communauté
Que l’on puisse apporter un quelconque crédit à un président psychopathe cela veut dire que la définition de cette pathologie est fausse ?? (Je viens de faire qq achats en supérette et l’on s’aperçoit qu’au moins 40% sont tjrs masqués) ce qui me laisse penser que nous sommes autant « idéocrétinisés » que ne le sont les ukrainiens …ce n’est pas demain que le soleil se lèvera..
Restons libre
j’espère que non..
Même si nous touchons ici au secret défense, avons-nous les noms des agents de la DGSE ?
Vous n’aurez jamais les noms des agents de la DGSE. Par définition ils opèrent sous un faux nom avec des faux papiers, donc la Russie ne peut pas connaître leur identité et la DGSE par principe ne donne jamais l’identité de ses agents.
Même en Somalie Denis Alex, prisonnier des somaliens a vu sa photo divulguée mais jamais son identité.
La seule exception connue est celle des faux époux Turenge en Nouvelle-Zélande, de leur vrai nom Dominique Prieur et Alain Maffart, qui ont été jugés sous leur véritable identité.
Avec l adn on peut savoir….
Suites probables de cette affaire sous l’autorité de Poutine :
1) après avoir déclaré que tout militaire étranger présent sur le territoire serait considéré comme un ennemi à détruire si celui-ci ne se rendait pas, je ne vois qu’une solution : faire reconnaître officiellement par l’ONU la présence de troupes étrangères en l’Ukraine. Les conventions internationales pouvant être appliquées, échanges de prisonniers, dédommagements et compensations au bénéfice de la Russie sont une clé de résolution des différents.
2) il pourrait définir le statut de ces militaires comme celui d’activistes terroristes et les envoyer exécuter une peine de prison en Sibérie. Version « soft » pour les subalternes, le Gal Cloutier ayant eu la politesse de les quitter.
On ne parle jamais de la composition de l’équipage du second hélicoptère abattu et qui s’est crashé dans la mer d’Azov à 20 km des côtes. D’autres surprises dans la pochette ?
C’est votre solution 2 qui avait été pratiquée par la Nouvelle-Zélande en 1985. Dominique Prieur et Alain Maffart avaient été jugés et condamnés à dix ans de prison pour meurtre. Huit mois plus tard ils ont été transférés sur l’atoll de Hao en Polynésie française et ont été libérés en 1988.
En ce qui concerne le second hélicoptère, je doute fort que nous recueillons grand chose. Ce serait au large de la France l’organisation de secours en mer et la Marine nationale mettraient en œuvre un maximum de moyens pour retrouver dans un premier temps des survivants et dans un deuxième temps des débris intéressants. Mais je ne crois pas que les Ukrainiens aient les moyens suffisants.
Ce n’est pas vraiment le job de la DRM de dire si on peut envoyer des agents de la DGSE en Ukraine. Son rôle est de faire du renseignement d’intérêt militaire. Concernant Marioupol, imagine-t-on un compte-rendu de la DRM disant que la situation est sous contrôle et que l’on peut y envoyer des agents de la DGSE ? Non. Si la DGSE a envoyé du monde là-bas, c’est parce qu’elle en a reçu l’ordre de la part de son donneur d’ordre : l’exécutif, ce qui pose encore la question de savoir s’il y a un vrai pilote dans l’avion « France ». Que la DGSE ait assuré l’exécutif qu’elle saurait faire est une autre histoire dont nous ne saurons jamais un mot, avant longtemps. Mais même si c’était le cas, que l’ordre ait pu être donné, c’est surréaliste.
Miam ???? ???? c’est bon de savoir que le Courrier a aussi des entrées au Bureau des légendes du boulevard Mortier. Ça m’aurait ennuyé de dépendre de Mathieu Kassovitz alias Malotru.
Petite correction de forme, au troisième paragraphe : « […] et pour cause : la veille, 28 septembre […] ».
Il s’agit bien évidemment du 28 mars !
Merci beaucoup M. Husson pour ce très intéressant (mais désolant) récapitulatif que l’on ne trouvera nulle part ailleurs.
Macron le Mozart de…
Certes on en est encore certain tellement son intelligence brille au firmament. Mais on ne sait plus très bien de quoi !
A moins qu’il soit le Mozart du néant, un parfait génie faustien.
Pour l’Histoire, il va… non, il a déjà rejoint cette terrifiante liste des génies du mal.
« La France aurait donc pris la décision d’envoyer des instructeurs aider le bataillon Azov ».
Hypothèse autre quoique proche : l’OTAN aurait envoyé une brochette de militaires de différents pays pour… surveiller (et « monitorer »?) l’offensive ukrainienne sur le Donbass. Cette offensive – dont l’existence est maintenant avérée – est la cause principale de l’intervention russe. Poutine voulant prévenir l’affront ultime qu’aurait été une opération d’épuration ethnique contre les frères du Donbass a donc en urgence lancé l’opération du 24/2.
Marioupol, forteresse retranchée, représentait pour l’Empire un poste d’observation imprenable sur le Donbass. Le fait que la ville ait été fortement bunkérisée la rendait totalement imprenable, et donc sûre pour le contingent otanien.
Malheureusement pour eux ils n’avaient pas pensé aux Tchetchènes, des spécialistes du combat en situation urbaine.
Pt de vue personnel mais je me réjouirais de voir Coultier défiler le 9 mai prochain sur la Place Rouge… en uniforme de bagnard et les fers aux pieds!
Peut-être que Poutine enverra un missile hyper-véloce au 55 boulevard St Honoré si le logiciel Dominion place le Mozart du néant comme gagnant sa réélection. Juste pour « féter » son entrée aux enfers.