Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite

Le débat sur la constitutionalisation de l'IVG a profondément divisé les partis de droite, Rassemblement National et Républicains à l'Assemblée. Emmanuel Macron peut se réjouir: il a une fois de plus montré qu'il n'avait pas d'adversaire idéologiquement constitué; il a divisé les deux groupes d'opposition de droite; il a tendu un piège, qui a fonctionné, à Marine Le Pen. Cependant le résultat du vote montre qu'être de droite, c'est précisément ne pas accepter, comme force politique, les diktats de la gauche sur ce sujet de société ô combien fondamental. On voit s'esquisser une position de vraie défense des libertés qui rassemble les droites et les fasse exister sur le sujet.
Je ne reviens pas ici sur ce qu’Eric Verhaeghe a appelé dans notre media « une opération réussie d’astroturfing ». Si je traduis ce que nous dit Eric en termes historiques, je constate que, depuis la Révolution française, les gauches, de toutes nuances, savent toujours faire passer des positions minoritaires pour des positions majoritaires. Quelquefois, il ne s’agit pas seulement d’une opération de prestidigitation. De fait, la République, minoritaire en 1870, est devenue majoritaire dans l’opinion dans les années qui ont précédé la Première Guerre mondiale. Et l’on peut penser – pour reprendre l’analyse d’Eric – que les premiers sondages sérieux en cas de référendum sur la question de l’inscription de l’IVG dans la Constitution donnerait une majorité de Français en faveur du « droit à l’avortement ». En faveur de son inscription dans la Constitution, personne n’en sait rien aujourd’hui. Et les résultats du vote à l’Assemblée sont intéressants.