La ministre Brune Poirson (en réalité secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition Écologique) est pleine de bonnes idées sociales-démocrates qu’elle a exposées au micro d’Europe 1 vendredi dernier. Certaines valent vraiment le déplacement.
Brune Poirson n’est pas très connue du grand public, ni très exposée médiatiquement, et cette discrétion ont tout pour durer. Les propos que Brune Poirson tient en public sont en effet particulièrement savoureux et doivent lui valoir de belles remontrances élyséennes. Ils ont toutefois le mérite d’exprimer la tendance sociale-démocrate qui devrait épauler Macron dans les mois qui viennent.
Au micro d’Europe 1, elle a par exemple expliqué:
“La taxe carbone, ce n’est pas fini”, prévient Brune Poirson, qui martèle : “On sait depuis des années que c’est une bonne solution. Il faut qu’on taxe la pollution, c’est indispensable.” (…) “Ce ne sont pas vous, les contribuables, qui allez financer” la transition écologique. “Il faut que les institutions financières, les banques, les investisseurs privés… prennent leur part de responsabilité. Ces 20-30 milliards, ils existent, ils ne sont juste pas au bon endroit.” Et de promettre : “On ne va pas aller les prendre dans vos poches !”
20 ou 30 milliards € de dépenses publiques nouvelles, voilà qui devrait ravir tous ceux qui ont exprimé leur ras-le-bol fiscal dans les rues de France depuis le 17 novembre.
Deux jours plus tard, sur France 3, la même sous-ministre proposait un changement du mode de calcul du déficit public:
“Il y a quelque chose qui pourrait être débattu dans le grand débat : enlever du calcul du déficit les investissements utilisés dans le cadre de la transition écologique“, a lancé sur France 3 la secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire. “Cela a été fait au niveau européen, il y a suffisamment de possibilités dans les traités pour le faire, explorons-le“, a poursuivi Brune Poirson.
“L’épargne des ménages est disponible, des entreprises aussi veulent investir. Elles ne le feront que si cet investissement est rentable. Pour ça, il faut utiliser l’argent public. C’est une piste qui peut être importante“.
Financer la transition écologique avec de la dette qui ne serait pas comptabilisée dans les comptes publics, quelle idée brillante! Le concours Lépine de la dépense publique continue.