Alain Gibelin, directeur de l’ordre public à la préfecture de police de Paris, avait connu sa petite notoriété au moment de l’affaire Benalla. Devant la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale, il avait (maladroitement) répondu des trois policiers placés sous ordre qui avaient transmis illégalement des images de vidéosurveillance à Benalla lui-même pour l’aider à se défendre. Après avoir fait un burn-out, il vient d’être relevé de ses fonctions par un décret du Président de la République.
Alain Gibelin vient d’expérimenter ce que le devoir de loyauté signifie quand on est haut fonctionnaire. Interrogé par la commission d’enquête de l’Assemble Nationale sur l’affaire Benalla, il avait pris l’Élysée à rebrousse-poil. Il avait notamment affirmé très formellement que la préfecture de police n’avait jamais donné son autorisation à Alexandre Benalla pour qu’il participe au maintien de l’ordre dans des manifestations. Soucieux de vérité et de transparence, il avait donné le nom de l’un de ses collaborateurs qui aurait autorisé cette présence sans avis hiérarchique.
Surtout, en réponse à une question posée par Marine Le Pen durant son audition, il avait affirmé qu’Alexandre Benalla avait continué à oeuvrer durant la période où l’Élysée avait affirmé que son chargé de mission avait été mis à pied. Cette “bourde” lui a coûté sa carrière.
Gibelin avait pourtant expliqué, quelques jours plus tard, s’être trompé de bonne foi sur les dates et avait plaidé l’erreur. Le mal était fait.