L’ami et hagiographe d’Emmanuel Macron, l’écrivain Éric Besson, devait être nommé consul général de France à Los Angeles à la faveur d’un décret passé en catimini en août 2018, autorisant le fait du prince pour pourvoir ce poste. Pas de chance pour l’auteur de Un personnage de roman, qui raconte de façon épique la prise de pouvoir par Emmanuel Macron, le Conseil d’État vient de torpiller ce petit arrangement entre amis.
Le 3 août 2018, le Gouvernement avait publié un décret plaçant 21 postes consulaires dans la liste des emplois faisant l’objet d’une nomination par le Président de la République. Ce texte, passé dans la somnolence de l’été, permettait notamment la nomination d’Éric Besson à Los Angeles.
L’affaire avait suscité une polémique, dans la foulée de l’affaire Benalla, parce que beaucoup y ont vu une nouvelle manière pour rendre des services à des copains, ou pour renvoyer des ascenseurs. En l’espèce, Éric Besson a écrit un roman hagiographique sur Emmanuel Macron…
Le Conseil d’État, mauvais coucheur, vient de déjouer cette opération en annulant le décret de l’été dernier. Voici l’attendu, pour le moins peu argumenté, de sa décision:
En se fondant sur les textes qui définissent les missions des consuls généraux, le Conseil d’État juge que ceux-ci n’occupent pas des postes constituant, par eux-mêmes, des emplois à la décision du Gouvernement, qui sont ceux dont le titulaire, eu égard à ses missions et à ses responsabilités, est associé de manière étroite à la mise en œuvre de la politique du Gouvernement. En revanche, il admet que certains de ces postes puissent, compte tenu d’un contexte local ou de difficultés et enjeux spécifiques, être inscrits sur la liste de ces emplois. A l’exception de Jérusalem, le Conseil d’État a jugé qu’il n’était pas établi que les 21 autres postes concernés relevaient de cette catégorie d’emplois.
Décidément, quand ça veut pas ça veut pas.