Contrariée par la dévastation de Notre-Dame, la stratégie de présentation des mesures par Emmanuel Macron pour sortir du Grand Débat pourrait définitivement capoter, et personne ne sait si le Président prendra réellement des mesures. Rien n’exclut un immobilisme élyséen parfait, et, au fil de l’eau, l’idée d’un sursaut ou d’un électrochoc pourrait passer d’autant plus facilement à la trappe que les premières déceptions ont commencé à se faire jour.
Coup sur coup, le dramatique incendie de Notre-Dame et la très forte émotion qu’il a suscité, a obligé le Président Macron a annulé son intervention télévisée pour annoncer ses mesures de sortie du Grand Débat, puis sa conférence de presse de mercredi pour les expliquer. Ces annulations n’ont toutefois pas empêché les fuites sur ses décisions. Voici ce qui semble être ressorti du boudoir élyséen:
Selon L’Obs, qui cite “une source interne d’une chaîne de télévision”, Emmanuel Macron devrait en particulier annoncer une baisse d’impôts pour les classes moyennes, “une baisse significative de l’impôt sur le revenu pour les travailleurs”, la suppression de certaines niches fiscales et une baisse de la dépense publique.
Il annoncerait également la pérennisation du dispositif favorisant le versement d’une prime exceptionnelle par les entreprises, la réindexation des retraites inférieures à 2.000 euros par mois sur l’inflation, l’arrêt des fermetures d’écoles et d’hôpitaux, un maximum de 24 élèves par classe de la grande section de maternelle au CE1, la suppression de l’Ecole nationale d’administration (ENA) et d’autres structures.
On regrettera que ces décisions n’aient pas encore été divulguées officiellement, car on aimerait savoir comment, par exemple, le Président envisage de baisser la dépense publique, tout en suspendant toute fermeture d’école ou d’hôpital, en réindexant les retraites et baissant les impôts. L’équation est intéressante.
D’une manière générale, l’inspiration de ces mesures est majoritairement tournée vers une préservation de services publics locaux et vers les classes moyennes. Mais c’est surtout le détail des annonces qui permettra de bien comprendre la philosophie de l’exercice.
Sans attendre, toutefois, les déceptions se sont fait jour. On lira dans la presse régionale des remarques évocatrices:
il n’y a pas de retour prévu à l’ISF, ni aux 90 km/h sur les routes départementales. Pour Daniel Boisserie “ce sont des erreurs majeures, notamment car l’ISF représentait la demande principale des gilets jaunes” Il estime également que le chef de l’état n’a toujours pas pris la réelle mesure de la souffrance des territoires ruraux, même s’il peut encore amender sa copie lorsqu’il fera ses annonces officielles.
Tout laisse à penser que le président Macron ne devrait guère se presser pour annoncer ces mesures…