Le journaliste Gaspard Glanz, fondateur de Taranis News, avait été brutalement interpelé lors de la manifestation du 20 avril, puis placé sous un contrôle judiciaire à la demande du Parquet, qui lui interdisait de couvrir les manifestations à Paris jusqu’au mois d’octobre 2019, moment de sa comparution. Ce contrôle judiciaire vient d’être levé et le Glanz en question pourra à nouveau couvrir les manifestations, dont celle du 1er mai. Les attendus de la chambre correctionnelle qui a remis en cause une mesure prise dans l’urgence en disent long sur l subordination de la justice, et singulièrement du Parquet, au pouvoir politique en France.
La mesure prise par la chambre correctionnelle est sans équivoque:
C’est une excellente nouvelle. Le tribunal a dit et a rappelé que le JLD (juge des libertés et de la détention, ndlr) devait motiver un placement sous contrôle judiciaire. Depuis une semaine, nous ne savions pas les raisons qui avaient conduit le JLD à placer Gaspard Glanz sous contrôle judiciaire”, a réagi Me Kempf. “Le tribunal correctionnel vient rappeler un principe du droit qui est que tout citoyen qui fait l’objet d’une mesure de justice doit pouvoir en comprendre les raisons”.
Assez curieusement, lors de l’audience, le Parquet a reconnu l’insuffisance des motivations initiales, mais a demandé le maintien sous contrôle judiciaire, pour éviter que l’infraction (un doigt d’honneur à un policier) ne se reproduise. Une fois de plus, le Parquet a donc obéi sans nuances aux instructions officielles. Voilà qui en dit long sur la capacité de la justice à préserver les libertés.
On ne s’étonnera pas, dans ces conditions, que de nombreux observateurs s’inquiètent de l’état des libertés en France.