L’Arabie Saoudite vit une vraie phase de régression intérieure et de durcissement religieux. Les modérés sont dans l’œil du cyclone. Le site Middle East Eye annonce la prochaine exécution de trois intellectuels modérés. La sentence devrait être exécutée après le Ramadan. Officiellement, des activités terroristes leur sont reprochées. Dans la pratique, ces trois intellectuels sont jugés trop réformistes et trop peu rigoureux dans leurs analyses religieuses. L’Occident ne bouge pas…
En septembre 2017, le gouvernement saoudien a procédé à l’arrestation de trois intellectuels modérés, dont un certain Cheikh Salman al-Odah, interprète modéré de la Charia et enclin à des positions compréhensives sur l’homosexualité. Son compte Twitter était suivi par plus de 13 millions de personnes dans le monde, ce qui en dit long sur son influence dans le monde musulman et sur la détermination du gouvernement saoudien à éliminer les gêneurs.
Alors que le procès des intéressés n’a pas encore eu lieu, deux sources gouvernementales saoudiennes ont indiqué au site Middle East Eye que l’exécution des trois hommes était planifiée pour l’après-Ramadan. Elles feront suite à l’exécution de 37 Saoudiens, dont certains activistes chiites, dans l’indifférence générale, au mois d’avril.
La communauté internationale réagit peu à ces décisions qui illustrent la dérive intégriste du régime saoudien, que certains espéraient voir se moderniser. Dans la pratique, l’influence de Mohammed Ben Salmane, le jeune prince ami des Occidentaux, se traduit par une détérioration très rapide des Droits de l’Homme déjà très précaires en Arabie Saoudite.
Il est très probable que les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran ne confortent le régime saoudien dans son sentiment d’impunité lorsqu’il viole les Droits de l’Homme. Les Etats-Unis ne peuvent en effet s’offrir le luxe d’une brouille avec ce régime qui accorde de nombreux soutiens aux mouvements terroristes.