En lien avec la police allemande, la police néerlandaise a annoncé aujourd’hui avoir arrêté sur son sol un responsable d’Al-Qaïda en Syrie (devenu Front Al-Nosra, puis Hayat Tahrir al-Cham). Cette information illustre une nouvelle fois, à quelques jours du scrutin européen, la porosité des frontières dans l’espace Schengen. L’intéressé est recherché pour crimes de guerre et devrait être présenté à la Cour Pénale Internationale de La Haye.
Combien de djihadistes combattants l’Europe de l’Ouest accueille-t-elle aujourd’hui clandestinement? Combien sont susceptibles de préparer de nouveaux attentats sur notre sol? Ces questions sans réponse sont ravivées par l’arrestation aujourd’hui à Kapelle, dans le sud-ouest de la Hollande, d’Abou Khader, ancien commandant d’un bataillon membre du groupe al-Qaïda en Syrie, fondateur du Front al-Nosra, répertorié comme terroriste.
Installé avec un permis provisoire aux Pays-Bas depuis 2014, l’homme est recherché pour crimes de guerre par la Cour Pénale Internationale de La Haye.
Le Front al-Nosra, officiellement reconnu comme terroriste par les Etats-Unis, a bénéficié d’un important soutien de la part de la Turquie et de l’Arabie Saoudite durant la guerre contre Bachar el-Assad. On considère que, à l’occasion de l’opération Sycomore, ce groupe a aussi bénéficié d’un soutien des services occidentaux.
Cette arrestation pose une nouvelle fois la question de l’identification, par les services occidentaux, des djihadistes actifs réfugiés sur le sol européen. Abou Khader bénéficiait d’un permis de séjour délivré par les autorités néerlandaises. Son séjour était donc légal. Il a fallu une enquête en Allemagne pour le démasquer et procéder à son arrestation.
Il semblerait que les autorités néerlandaises aient perdu la trace de quelques centaines de ressortissants partis combattre en Syrie et non répertoriés comme revenus ou morts sur place. La question reste entière de leur localisation actuelle et de leur capacité à nuire sur le sol européen.