L’offre de fusion amicale présentée par Fiat-Chrysler à Renault est une opération complexe. Mais il est très probable qu’elle cache un super-mercato franco-italien plus compliqué qu’il n’y paraît. Les deux pays reluquent en effet réciproquement sur leurs actifs, qu’il s’agisse de la construction navale… ou de l’assurance. Une opération d’ampleur pourrait se dessiner, visant à “échanger” des actifs les uns contre les autres. Or il se trouve que, la semaine dernière, trois grandes familles italiennes ont vendu la mèche sur une cession financière de premier ordre, déjà évoquée dans nos colonnes.
Nous l’avons relaté la semaine dernière: les grandes familles italiennes ne veulent pas d’une cession de Generali à Axa. La circulation de la rumeur et les annonces urbi et orbi des familles pour y répondre en disent long sur l’état des discussions en cours sur le sujet.
Le fait que, la semaine suivante, Fiat abatte ses cartes sur un rapprochement avec Renault souligne l’intensité des discussions entre les deux pays. Dans la pratique, le projet de Fiat, même s’il est présenté comme un maintien de la parité entre Français et Italiens, déboucherait sur une présidence italienne et sur une absorption plus ou moins voilée du constructeur français par son concurrent italien.
Tout laisse à penser que cette configuration, qui a reçu un premier aval de l’Etat en France, et un accueil plutôt favorable par Renault, cache une opération sous forme de renvoi d’ascenseur. Rien n’exclut que, en contrepartie, la France réclame l’absorption de fait, et sous un maquillage officiel de 50/50, de Generali.
Axa remporterait alors un important “morceau”, après l’attribution de Generali France à Allianz conformément aux premières annonces. Ce jeu d’échecs permettrait de consolider le poids d’Axa dans la sphère financière, en échange d’une perte d’influence dans le domaine industriel.